Critiques d’Anatomie d’une chute, Coup de chance et Blue Beetle

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Anatomie d’une chute – Improbable, mais pas impossible

Un homme choit mortellement d’un balcon. Sa veuve est irrémédiablement accusée.

Anatomie d’une chute est un titre à double sens : il narre évidemment l’accident du mari, mais il est aussi le diagnostic de la déliquescence d’un couple. La subjectivité et les apparences fallacieuses sont au cœur du métrage tant les mensonges et les non-dits abondent. J’ai littéralement exulté devant les joutes verbales et les envolées lyriques de la part des avocats. Il y a cette scène où l’on écoute un enregistrement d’une bisbille entre les époux Maleski et qui laisse enfin transparaître un mobile possible.

(SPOILER ALERT :)La fin est très ambiguë, car le témoignage qui a accessoirement disculpé sa mère et permis de gagner le procès est-il véridique ? Pourquoi arrive-t-il tellement tardivement ? Ce qui est sûr c’est que la balafre causée par l’audience perdure durablement…

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Coup de chance – « Toute vie est un miracle »

Fanny, une femme mariée, tombe par hasard sur Alain, un ancien camarade de lycée. Ils entament alors une liaison.

Coup de chance comprend le style sans pareil de Woody Allen, surtout dans l’écriture du personnage légèrement folingue incarné par Valérie Lemercier. Dans la digne lignée de Match Point, c’est un thriller vénéneux et efficace. L’ironie du sort sert de prélude et de conclusion qui est terriblement goguenarde. Néanmoins, le cinéaste perd de sa verve, on se souvient dans Vicky Cristina Barcelona du poète persistant dans sa langue pour pratiquer son art, refusant de polluer ses mots avec un idiome étranger, le réalisateur aurait peut-être dû suivre son conseil (car il tourne en français) tant on ne retrouve ni sa causticité ni sa vigueur comique.

IMG 0147 Critiques d’Anatomie d’une chute, Coup de chance et Blue Beetle

Blue Beetle – « C’est pas avec cette mouche géante qu’on va sauver le monde »

Jenny remet une boîte contenant un scarabée bleu à Jaime. Ils se mélangent pour en résulter un surhomme.

Encore un super-héros me direz-vous et vous aurez totalement raison. Blue beetle n’est pas du tout original : une fois de plus, on a droit à un métrage qui encense la gracieuseté de la famille (exactement comme dans Shazam) ; une fois de plus, on a l’occasion d’assister à une espèce d’hybridation entre un insecte et un humain (exactement comme dans Spider-Man) ; une fois de plus, on a affaire à un outsider (exactement comme dans quasiment tous ses homologues super-héroïque). Je m’étonne de l’indifférence générale dans laquelle le film est sorti, serait-ce un signe avant-coureur du déclin d’un genre cacochyme ? Néanmoins, les échanges insolites entre l’insecte métallique et l’hôte sont tordants.