Le Salaire de la peur (1953) – « Y a qu’une maladie vraiment moche et chronique : la femme »
Des camionneurs chevronnés transportent des explosifs.
Il faut supporter une première heure filandreuse qui exprime l’acédie pour que enfin, Le salaire de la peur gagne en éclat même si j’ai bien compris l’intention d’Henri-Georges Clouzot qui était d’introduire le contexte et les personnages ; reste que cela aurait pu être fait plus lestement. Arrive une deuxième partie, davantage réjouissante dans un splendide film de route. Avec l’histoire de camions et de délicate et dangereuse nitroglycérine, ça devient réellement trépidant et pétri de tensions. Déflagrera ou déflagrera pas ? Quant au protagoniste interprété par Charles Vanel, qui sous ses faux airs vaillants, va se révéler pleutre, ce qui occasionne son lot de scènes mémorables entre les deux comparses.
Le Convoi de la peur (1977) – « Au moindre choc, ces caisses vont exploser »
Quatre truands recherchés tombent sur une aubaine pour gagner un peu d’argent : transporter un véhicule chargé de nitroglycérine.
Ce film diffère énormément du classique d’Henri-Georges Clouzot : le principe est relativement similaire mais les événements et les circonstances sont méconnaissables. Il y a pareillement au moins une heure d’introduction des protagonistes, par contre là où cela divergerait, c’est que le métrage présente leurs méfaits et pourquoi ils ont été amenés à accepter ce contrat imprudent très longuement. Trop nerveux (un comble pour ces camions qui pourraient exploser à la moindre trémulation ), trop elliptique, trop amphigourique. Le réalisateur réprime toute empathie qui occasionne que l’on ne se soucie guère du sort de ces brigands même dans les situations des plus dangereuses. Néanmoins, la scène de la traversée du pont sous une pluie drue est remarquablement angoissante.
Le Salaire de la peur – « La maman panthère est protectrice »
La mission de quatre personnes est de transporter deux cents kilos de nitroglycérine pour éteindre l’ignition d’un puits de pétrole.
Déjà, le choix des acteurs, abonnés aux comédies régressives franchouillardes, n’est pas judicieux, car ils ne possèdent pas les épaules pour un thriller. L’ajout d’une femme dans une œuvre fondamentalement masculiniste aurait pu être intéressante, mais elle ne sert qu’à figurer dans une amourette complètement inutile. Privilégier les soucis empiriques aux explosions était ce qui faisait le piment des versions d’Henri-Georges Clouzot et de William Friedkin. Il n’y a même pas l’aspect d’un purgatoire sur Terre que possédaient les précédentes moutures. Le pompon est la scène des mines entre le gars se baladant sereinement avec l’une d’elles ou bien celle qui explose comparablement à un vulgaire pétard, c’est vraiment la bérézina. Bref, une overdose de boum-boum supplémentaire.