Présentation de “Monde de demain” par Julien Civange

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Couverture Monde de demain

Comment les nouvelles technologies imprègnent-elles notre quotidien et tous les aspects de notre vie ? L’humain restera-t-il maître des machines ? Quelle est la part du futur dans le présent ? Entre Intelligences Artificielles, réalités virtuelles, internet des objets, robots sapiens, SexBot ou humains augmentés, à quoi ressemblera notre réalité dans 10 ou 30 ans ?

Ce sont les questions que s’est posé Julien Civage et auxquelles il a consacré son ouvrage « Monde de Demain ».

Julien Civage est un musicien, producteur et auteur, passionné par les nouvelles technologies, dont il explore les mutations depuis une vingtaine d’année. Épaulé par le journaliste Ludovic Perrin, Maud Cadoret et Léna Blois, ils ont tenté d’apporter des réponses à ces questions et ouvrent les portes de mondes nouveaux. Mondes de demain présente un panorama des dernières découvertes et innovations marquantes, dans tous les domaines. 150 exemples de progrès scientifiques, technologiques et de récentes inventions qui révèlent des perspectives surprenantes et des futurs parfois sidérants. Abondamment illustré, on s’immerge avec plus de facilité dans ce qui semble être notre futur.

L’ouvrage a pour objectif d’éclairer les enjeux, le fonctionnement et les implications pratiques de technologies toujours plus présentes dans nos vies. Afin de comprendre et d’appuyer leur propos, les auteurs se sont entretenus et ont interrogés des pionniers et experts dans leur domaine, parmi lesquels : la scientifique et spationaute Claudie Haigneré, l’informaticien Gérard Le Lann, l’un des créateurs d’Internet ; le musicien Jean-Michel Jarre ; l’infectiologue Anne-Claude Crémieux ; l’aventurier et inventeur Bertrand Piccard ; le scientifique et ancien directeur de l’Agence Spatiale Européenne Jean-Jacques Dordain. Sept parties se sont dessinées.

Notre corps

« Le cerveau humain est un organe nerveux capable d’abriter 2,5 pétaoctets de souvenirs »

« Avec 85 milliards de neurones […] Le cerveau produirait chaque seconde 100 000 milliards de signaux synaptiques. Un nombre qui pourrait dépasser le nombre d’atomes présents dans l’univers. Pas mal pour un poids moyen de 1,3kg. L’information y circulerait alors parfois jusqu’à plus de 430 km/h. Mises bout à bout, ses fibres nerveuses représenteraient quatre tours de la Terre »

« En juin 2022, une jeune américaine atteinte de microtie se faisait greffer un implant d’oreille conçu en impression 3D à partir de cellules humaines. Après un scan de l’oreille gauche, un bout de cartilage était prélevé sur l’oreille droite. Les cellules ont été mélangées à de l’hydrogène et du collagène : en dix minutes, la nouvelle oreille était imprimée. »

« Dosage en fonction de la posologie, combinaison de molécules adaptées, modes d’ingestion […] Cette technologie – produire des comprimés à partir d’un lit de poudre contenant le principe actif et l’excipient du médicament – a nourri des espoirs dans l’industrie pharmaceutique. »

« En 2003, survient le SRAS. En trois jours ce virus avait déjà atteint le Canada, le Vietnam et Singapour, à partir d’un seul patient présent dans un hôtel international à HongKong. A Toronto, il a totalement désorganisé le système de santé pendant plusieurs semaines. C’est à ce moment que les Etats ont réalisé qu’ils étaient à la merci d’un virus totalement imprévisible capable d’entraîner en quelques jours une crise mondiale.

La modernité de nos sociétés engendre sa propre vulnérabilité »

Anne-Claude Crémieux

Notre Société

« Notre mon monde est à la fois catastrophique, apocalyptique et merveilleux, il est les deux à la fois. Tout va plus vite, tout est plus enrichissant et tout est plus dramatique »

Paul Virilio

« On n’envisage jamais mieux l’avenir qu’en scrutant le passé »

« En novembre 2021, l’Unesco fixe pour la première fois un cadre éthique autour des technologies liées à l’intelligence artificielle »

« La société numérique devra s’acheminer vers un capitalisme solidaire. Pour ce faire, il lui faudra néanmoins taxer les robots afin qu’une partie de la valeur créée par l’intelligence artificielle soit redistribuée, autant aux salariés qu’aux actionnaires. »

« Cette révolution de l’automatisation, par essence destructrice d’emplois, devra être compensée par une meilleure inclusion sociale »

Alain Bensoussan

« Je pense que la scission ne se fera pas sur les technologies, mais sur la capacité à apprendre.»

Cécile Dejoux

« Depuis le 1er décembre 2014, il est possible d’acquérir le statut d’e-résident estonien sans pour autant être citoyen de ce pays. Pour une centaine d’euros et une adresse physique en Estonie, il est possible d’y créer son entreprise. »

« The Red Team rédige ce qui se présentera comme une série en quatre saisons, classée secret défense. Les scénarios courent sur une période de 2030 à 2060, et couvrent des thématiques aussi larges et variées qu’environnementales géopolitiques ou technologiques. »

« Vivre sur Mars me semble être une solution beaucoup plus difficile. C’est inverser un principe de réalité: l’humanité aura besoin de l’espace pour continuer à vivre sur la Terre, et non le contraire. »

Jean Jacques Dordain

image002 Présentation de "Monde de demain" par Julien Civange
Nos relations

« Le monde s’est rétréci dans la lucarne de nos écrans, sans que l’on cherche à savoir s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle. »

« Chaque jour, il s’en échange près de 5 milliards. Le fameux “visage avec larmes de joie” a même été élu en 2015 mot de l’année dans l’Oxford Dictionnary. L’émoji- E pour image, Moji pour caractère – émerge véritablement en 1999. Il serait né d’une contrainte technique. Shigetaka Kurita, un graphiste

de 25 ans, se demande comment prolonger le texte sur les modèles limités à 250 caractères vendus par la société NTT Docomo, alors la plus importante entreprise de téléphones portables au Japon. Si son créateur ne touche pas de droits d’auteur dessus – 92% de la population connectée y ont recours – ses 176 premiers émojis sont aujourd’hui exposés au MoMA à New York. »

« Un robot ne crée pas, il se contente d’emmagasiner de la connaissance dont il recrache les ordres programmés par l’homme. »

« 1,80 mètre, des tablettes en chocolat assorties à sa chevelure brune et un pénis censé soulever des montagnes, ce sexbot masculin en silicone – 40 kilos sans compter la masse d’humour – a été créé en 2018 pour tromper le vague à l’âme des urbaines. “Les femmes ont les mêmes problèmes de solitude que les hommes. Les gens parlent de poupées sexuelles, même si, la plupart du temps, il s’agit d’amitié”, a déclaré Matt McMullen PDG de Realbotix. La société déjà à l’origine du robot sexuel féminin Harmony, a imaginé une créature dotée non seulement de la parole – elle peut dialoguer sur vos programmes télé favoris -, mais également d’expressions naturelles du visage, grâce à une application permettant de programmer des réactions physiques. »

« La solitude engendrée par les confinements liés à la pandémie du Covid-19 ont encouragé ce type de relation intime avec une identité numérique. »

« Regardez l’engouement autour de l’influenceuse Lil Miquela. Mieux qu’une bimbo sortie tout droit d’une émission de la téléréalité, cette influenceuse star sur Instagram semble plus humaine que ces poupées gonflables rêvant de ressembler à un sexbot – l’intelligence artificielle en moins. »

Un humain peut éprouver de l’empathie au vu de ce que produisent ces IA qui, à l’instar des œuvres d’art, ne “comprennent” pas ce qu’elles génèrent. Projeter sur elles des sentiments humains est absurde! Les IA actuelles sont des Intelligences Algorithmiques (réseaux neuronaux inférences bayésiennes, analyses spectrales) qui aident les humains, par exemple à gagner du temps sans devoir mémoriser des sommes colossales de connaissances.

L’intelligence humaine est et sera magnifiée par les IA. Réciproquement, les IA sont et seront magnifiées par l’intelligence humaine. La coexistence est inévitable, sur Terre et ailleurs (autres planètes, multivers). La grande question est: selon quelles valeurs éthiques, sociétales, morales, civilisationnelles cet univers cyberphysique qui nous attend sera-t-il façonné ?

Depuis toujours, nous cohabitons avec nos créations, celles qui ” augmentent” ce que la nature nous fournit et celles qui “augmentent” nos capacités intrinsèques. […] Il en sera de même avec les IA. Et avec les inventions qui suivront. Je ne suis pas prêt à parier sur la fin de l’humanité… »

Gérard Le Lann

Nos terrains de jeux

« Alors que l’industrie du divertissement pensait ses ressources épuisées, un monde plein de promesses s’ouvre à elle. Impossible d’ignorer les perspectives créatives et les sources de revenus pour qui se pique d’avoir le nez creux. Le métavers devrait à l’avenir être le nouveau rendez-vous des personnalités artistiques avec leur public. Tenez, voici ce que pronostiquait déjà Paris Hilton au printemps 2022: « Mon nouveau surnom est la reine du métavers. La technologie m’a toujours obsédée comme ayant trait à l’avenir. » La femme

d’affaires américaine venait de lancer son projet Paris World sur Roblox: kdes

fêtes virtuelles attirant jusqu’à 400 000 participants, DJ sets compris.

Aya Nakamura, la chanteuse française la plus exportée à l’international, également la première Française à proposer en octobre 2022 un concert interactif dans Fortnite, le jeu le plus connu au monde. »

« Les prix du foncier flambent aussi dans le métavers. Le 3 décembre 2021, un investisseur dans le NFT déboursait 450 000 dollars pour acquérir un terrain virtuel dans le Snoopverse, le métavers créé par Snoop Dogg sur la plateforme The Sandbox. »

« Finalement, c’est exactement ce que j’attends de l’intelligence artificielle, qu’elle m’emmène là où je ne serais pas allé spontanément. À partir de ma propre création, un algorithme saura me montrer un chemin auquel je n’aurais pas nécessairement pensé. Il interviendra comme une sorte d’extension de ma propre inspiration.

Personnellement, l’idée de posséder un millimètre carré d’une toile me laisse perplexe. J’y vois plus là un jeu de spéculation lié à la finance qu’un sujet pour les créateurs.

Vivre la musique de manière complètement organique s’apparente à une révolution copernicienne.

Pendant des siècles, on a vécu la musique dans un rapport frontal avec l’orchestre face à soi, si l’on se trouve dans une salle de spectacle ou bien devant des enceintes quand l’on travaille en studio. Avec ces nouvelles techniques d’écoute, les salles vont s’en trouver transformées. Être dans la musique et non plus devant la musique. […] Ce que nous propose aujourd’hui la technologie, c’est de reconstituer ce que nous sommes lorsque nous écoutons les bruits de la ville ou bien que nous observons la nature: une perception à 360 degrés. »

Jean Michel Jarre

image003 Présentation de "Monde de demain" par Julien Civange
Notre bien-être

« Obtenir de la viande non pas à base d’animaux mais de cellules animales? D’après l’association Agriculture Cellulaire France, «  l’agriculture cellulaire permet de développer des produits d’origine animale avec un impact moindre sur l’environnement, notre santé et les animaux »

« Qu’est-ce que la lyophilisation? Ce phénomène consiste à congeler un aliment puis à le déshydrater pour emballer l’aliment, une fois qu’il se trouve débarrassé de son eau. Cette technique permet de conserver un aliment pendant près de vingt ans et de réduire son poids : les végétaux notamment qui, une fois lyophilisés, sont de 80 à 90 % moins lourds. Les propriétés nutritives sont conservées et l’aliment reprend son apparence une fois qu’il est réhydraté. »

Nos nouvelles conquêtes

« Le spatial est devenu crucial pour de nombreuses activités humaines: les télécommunications, la météo, la défense et la sécurité. Sans les données produites par les satellites, nous ne serions pas capables de mesurer l’état de notre planète et encore moins capables de prévoir les évolutions du climat.

Nous sommes au cours d’une nouvelle révolution, avec un nombre d’usages à peine imaginable dans le domaine spatial. En quelques décennies, nous sommes passés de l’exploration de la Lune au projet de s’y installer. Espérons juste que cette conquête ne se réduise pas à un eldorado commercial, mais qu’elle serve en priorité la science et la technologie. »

Philippe Baptiste

« 80 000 mètres carrés de débris tournent désormais autour de la Terre. Comment nettoyer l’espace ? La start-up suisse ClearSpace pense avoir la solution. Ses ingénieurs développent, à l’aide de l’Agence spatiale européenne (ESA), un robot équipé de quatre pinces géantes, capable d’attraper les débris spatiaux. La première mission de cette araignée géante, prévue pour 2026, sera de récupérer 112 kilos provenant d’une ancienne fusée américaine; ce monstre tourne depuis dix ans en orbite à 800 kilomètres au-dessus de nos têtes. »

« Le Solar Impulse a relevé le défi en devenant le premier avion ayant effectué un tour du monde sans émission polluante, uniquement avec l’énergie du soleil. Un véritable gageure technologique.[…] Cependant, l’initiateur de ce projet, Bertrand Piccard, assure que l’avion n’est pas construit pour transporter des passagers mais pour “démontrer l’importance de l’esprit pionnier, encourager les gens à remettre leurs certitudes en question”. »

« Les laboratoires en orbite permettent aux scientifiques d’aborder des questions de recherche inaccessibles dans le champ de gravité terrestre et cela est porteur d’intéressantes découvertes et innovations utiles à nos enjeux terrestres. Et puis, naturellement, découvrir la Terre par le hublot, comme s’il s’agissait d’un autre vaisseau perdu dans l’immensité du cosmos. À cette distance, on mesure bien la finitude de cette splendide planète, protégée seulement par une fine couche d’atmosphère, seule porteuse de vie dans un environnement hostile.

Ces milliardaires capables de se payer un ticket pour l’espace me font penser à leurs aïeuls, désireux d’être les premiers à visiter le ciel au début de l’aviation, un rêve à assouvir, pas une carrière professionnelle.

Il me paraîtrait intéressant de recueillir les témoignages de sociologues, philosophes, journalistes, artistes et experts d’autres domaines. Car, bien évidemment, leurs perceptions « extraterrestres » ne seront pas exprimées de la même façon que par nous, professionnels très formatés par de longs entraînements. Leur présence permettra de progresser sur les questions de sécurité, de tolérance, d’ergonomie en apesanteur, et même de narratif et d’adhésion.

Le trafic spatial s’apparente plus aujourd’hui à celui du trafic aérien, qu’il va falloir gérer avec la même vigilance, pour les nombreux risques liés à la congestion des orbites (en fréquence et en présence matérielle) et donc au risque croissant de débris spatiaux en orbite et de la possibilité de collisions en chaîne. C’est l’accès physique à l’espace qui est en jeu, au-delà des performances de l’ingénierie.

Il faut se préoccuper d’une exploration durable et d’une exploitation soutenable.

Cette aventure de l’humanité requiert la coopération la plus large et des comportements responsables et éthiques.

La Lune pourrait nous offrir une puissance d’énergie et de lancement nettement plus importante que la Terre, révolutionnant la logistique spatiale et les voyages vers les destinations lointaines.

Claudie Haigneré

Notre planète

« Dubai sait faire tomber la pluie. À l’aide de…drones ! Voyez-les projeter des faisceaux lasers dans les nuages. Les petites gouttes à l’intérieur des géants blancs sont stimulées et se précipitent les unes contre autres, formant d’épaisses gouttes qui finiront par provoquer de la pluie. »

« La solution selon HelioWater: positionner une sphère géante sur un sol plat. Puis la relier à un point d’eau – eau de mer, de rivière, de pluie… Helio transforme ainsi n’importe quelle eau grâce au phénomène naturel de condensation. Sous l’action du soleil, l’eau mise dans le dôme s’évapore puis se condense pour être récupérée au bas de la sphère. Une vanne purge à nouveau le système et, miracle, l’eau est potable. »

« Le biomimétisme consiste à s’inspirer de l’environnement extérieur pour mettre au point un procédé durable. L’application Waze s’inspire du fonctionnement collectif des fourmis, qui ont l’étonnante capacité de toujours trouver le chemin le plus court d’un point A à un point B grâce à un système de trace odorante. »

« Des scientifiques de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont mis au point un procédé capable de produire du carburant à partir du soleil, d’eau et de CO2. Un champ rempli de panneaux solaires, tous tournés vers une immense tour solaire, capte l’énergie du soleil. La chaleur de notre étoile, qui peut atteindre 1 500 degrés Celsius, est envoyée dans un réacteur thermochimique avec du CO2 et de l’eau. Le réacteur produit du gaz de synthèse, qui est ensuite transformé en carburant garanti 100 % neutre en carbone, d’après la présentation Internet. »

« Penser que l’on peut continuer à émettre autant de CO2 dans l’atmosphère au prétexte qư’on saura un jour le réabsorber m’apparaît aussi irresponsableque de croire que l’on pourra saupoudrer par avion ou satellite l’atmosphère de nanoparticules afin de la refroidir.


Il faut que les gouvernements acceptent d’imposer des standards environnementaux. »

Bertrand Piccard 

Extrait du livre de Julien Clivange, « Mondes de demain aux éditions », publié aux éditions Plon

Monde de demain aborde des notions parfois techniques, mais toujours expliquées de manière claire, simple et imagée, pour le grand public et toute la famille.

Alors cet ouvrage pointe-t-il la menace de mondes inquiétants ou la promesse de mondes meilleurs ? A nous d’en décider !

Retrouvez Monde de Demain aux Editions PLON ici

Et l’auteur sur instagram : julien_civange