Baby Queen : Rencontre avec le futur de la pop alternative

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Comme le disait si bien Johnny dans le film Dirty Dancing : on ne met pas Baby dans un coin. En ce qui concerne Arabella Latham, plus connue sous le nom de scène Baby Queen, c’est pareil.

On ne peut pas l’ignorer avec ses cheveux blonds auxquelles elle aime faire de beau chignons sur lesquelles elle s’orne souvent d’une tiare colorée à paillettes. Ainsi que ses grands yeux bleus pétillants et son regard perçant qui semble vouloir conquérir le monde. Sans oublier cette bouche avec ce sourire si malicieux qui semble dire que du haut de ses 25 ans – âge qu’elle vient d’avoir et qu’elle décrit comme –  Baby Queen a déjà tout vu : « Un âge où on l’on sait que l’on a déjà bien mûri. Un quart de beaucoup et de rien à la fois, où la vie et les choses s’arrangent avec le temps. On profite toujours autant qu’avant comme à 16 ans mais parfois le corps ne suit pas trop. Même si je sais que je n’aurais plus 16 ans, j’aimerais avoir 16 ans. »

Cette énergie “forever young” transpire dans l’œuvre de cette artiste sud-africaine basée à Londres. Dans ses chansons catchy et aussi puissantes que sa personnalité, Baby Queen explore sa vie et raconte souvent avec humour et autodérision les évènements qui l’ont marquée : « Pour moi, écrire parfois peut-être si compliqué mais à la fin tout fait toujours sens ! ».

RES Jour 1 Baby Queen © Christophe Crénel 2 scaled Baby Queen : Rencontre avec le futur de la pop alternative

Dans le tube Wannabe, elle enchaîne les remarques blessantes et les critiques qu’elle s’est prise lorsqu’elle se rêvait encore artiste pour se les réapproprier et en faire quelque chose de positif qui met sa détermination à l’honneur : « Cette chanson était si compliquée à écrire mais c’est une chanson parfaitement bien écrite et on la complimente rarement. Parfois, je me demande où est la reconnaissance pour Wannabe alors je suis extrêmement contente lorsque l’on m’en parle, ça veut dire tellement pour moi. C’est une chanson qui rappelle que si l’on croit en soi tout est faisable, il faut toujours voir droit devant comme les chevaux. ». Contrairement à Wannabe, la balade sobre These Drugs où Bella revient sur son addiction aux drogues, la révèle d’une autre façon : « Quand j’ai commencé à écrire cette chanson, je l’ai écrite de la même manière dont j’aborde l’écriture de toutes mes chansons. Mais pour la première fois la question d’aller plus loin s’est posée et je me suis demandée ce que je voulais raconter exactement et comment le faire. C’était comme enfin briser ma carapace, être vulnérable face à moi-même et à mes fans. Écrire est totalement une thérapie ! On peut mettre des mots tellement d’émotions complexes et découvrir plus de soi, ce qu’il y a derrière. »

La force de sa musique réside dans le fait que de par ses expériences Baby Queen arrive à composer des chansons qui à la fois sont un exutoire pour elle mais aussi pour son public. Tout cela en ayant parfaitement conscience : « Les gens ont tendance à agir comme si tout ce qu’ils vivent sont des expériences uniques et singulières, alors que non. Nous sommes plus similaires que nous le croyons et ce que nous vivons d’autres les vivent aussi. Aujourd’hui je peux écrire une chanson et demain une personne qui vit à l’autre bout de la planète et qui n’a rien avoir moi peut se dire “cette chanson est pour moi, c’est moi !” parce que ce que je chante peut-être qu’elle l’a vécu de sa manière à elle. »

Lucide sur l’importance du soutien qui lui est accordé de par ses fans comme par son équipe, Baby Queen aime les inclure entièrement à son univers comme ce qu’elle aime appeler le “Baby Kingdom”. Pour elle, sa musique leur appartient autant à elle qu’à toutes les personnes qui composent le Baby Kingdom car « sans eux, je ne serai pas là. Mon travail existe parce qu’ils sont là donc mes chansons sont aussi les leurs, c’est leur chansons ! ».

RES Jour 1 Baby Queen © Christophe Crénel 8 scaled Baby Queen : Rencontre avec le futur de la pop alternative

De passage à Paris pour le grand retour du festival Rock en Seine, Bella appuie encore plus sur l’importance des ses fans et notamment sur la joie que lui apporte le public français. Elle-même française de par sa famille paternelle, elle voue un véritable amour pour le pays : « J’adore Paris, les français et la France. Ce que j’aime avec le public français est qu’il crie si fort et chante toujours toutes mes chansons ! Ça me fait tellement plaisir lors que je joue en France, je sais que l’amour est réciproque. Je ne parle pas trop le français mais j’ai grandi avec la culture française et mon père préparait des plats français à la maison alors il y a toujours quelque chose de particulier lorsque je suis en France, c’est comme être à la maison. » Un amour que le public français lui rend bien puisqu’elle qui n’aime pas tellement les festivals semble de plus en plus confiante à montrer son univers riche et surprenant.

C’est en tournée que l’explosive Baby Queen à prendre ses marques face à son nouveau quotidien d’artiste en pleine ascension. Avec Olivia Rodrigo dont elle à fait la première partie, elle se souvient d’avoir été impressionnée par la façon dont Olivia gérait sa vie : « Elle est si jeune et déjà hyper professionnelle. Elle prend soin d’elle et suit une routine stricte. Quand c’était l’heure de dormir, Olivia allait dormir alors que moi je faisais encore la fête ! J’ai beaucoup appris avec cette tournée, notamment à quel point la vie dans un tour bus peut-être difficile. Après le concert à Paris au Zénith où j’avais pleuré d’émotions sur scène, je suis tombée malade pour le concert à Amsterdam. Ça m’a fait comprendre à quel point il faut se préserver et faire attention à soi pour pouvoir performer pour rendre les gens heureux. » Malgré tout cela, Bella à conscience du fait que le public n’a pas forcément conscience des réalités de la vie d’artistes. Elle qui était une fan hardcore de Taylor Swift s’est elle-même rendue compte en suivant les pas de son idole de la différence entre l’imaginaire et ce qu’est vraiment être artiste. Pour elle, c’est pour cela qu’il est important de « toujours se souvenir que les artistes sont des humains et qu’ils ont aussi des défauts, des hauts et des bas ou des difficultés. C’est pour cela qu’il faut toujours se rappeler qu’ils méritent d’être traités avec indulgence. »

Avec un nouveau titre récemment sorti, Nobody Really Cares, et un autre très fortement attendu (Lazy), Baby Queen continue de mettre au centre de sa musique les valeurs qui lui tiennent à cœur : être soi-même et être toujours ouvert aux autres. Elle nous promet aussi un album qui sortira très bientôt et qui sera très prometteur en terme de richesse après avoir dit qu’elle était « si heureuse de pouvoir échanger simplement et que sa journée s’en est même égayée ». En tout cas, une chose est sure, retenez bien le nom de Baby Queen car elle est déjà bien plus qu’une baby star.