S’il y a un festival réjouissant en région parisienne, en cette rentrée, c’est bien le Macki Music Festival. On y était et on vous raconte tout.
Né de la collaboration des collectifs la Mamie’s et Cracki Records, le Macki Music Festival revenait, pour sa 2e édition, du 25 au 27 Septembre à Carrières sur Seine et à la Machine du Moulin Rouge pour la soirée d’opening.
Il n’y avait qu’à voir la file d’attente interminable devant la Machine du Moulin Rouge, vendredi soir, pour s’apercevoir que le jeune Macki Music Festival a déjà réussi à se tailler une place de choix sur la scène parisienne. Le public était venu se défouler sur les sons électro d’Eliott Litrowski (que l’on recroisera parmi les festivaliers pendant le weekend), D.K., Moonmin et le très attendu Bambounou. Dans une salle assez incroyable, les prestations des DJ sont parfois accompagnées de visuels envoûtants. Une soirée réussie et une belle entrée en matière.
Le Macki, c’est un festival de potes qui ont bien compris qu’outre la line up, il fallait donner une vraie âme à cet événement. Pour cela, on peut dire que les organisateurs n’ont pas chômés afin de nous proposer un festival de qualité. Tous les ingrédients étaient rassemblés pour nous faire passer un weekend idyllique : cadre incroyable au bord de la Seine, au milieu des saules pleureurs, soleil au rendez-vous, organisation au poil et line up réjouissante. Le festival se déroule en après-midi et jusqu’à 23h le soir, cela permet de profiter pleinement du lieu et de voir des enfants courir partout dans une ambiance décontractée (il ne sera d’ailleurs pas rare de croiser les artistes parmi la foule).
Pousser la porte du Macki Music Festival c’est entrer dans un monde enchanté : notre première vision de l’événement c’est un berger en tenue, devant la scène, sur la pelouse, avec ses moutons et son chien, au milieu des transats, vieux canapés, et des festivaliers (pour certains très extravertis, avec des perruques, des shorts à paillettes et robes à faux seins). Vision burlesque et à la fois magique qui reflète bien l’ambiance déjantée et bon enfant de ce festival. Plus tard, dans l’après-midi, un acteur déguisé en prêtre nous invitera à venir nous marier sous la chapelle du Macki Festival. Cérémonie hilarante avec témoins, bagues à fleurs, photos et vidéos, tout le monde jouera le jeu. C’est franchement drôle et j’ai l’impression de me revoir à l’école primaire quand je m’étais faussement mariée avec ma meilleure amie Magali (j’étais visiblement très en avance sur le Mariage pour tous) lors d’une cérémonie très solennelle dans la cour de l’école.
Coté stands, l’ennui n’a vraiment pas sa place dans ce festival : piscines de boules, couronnes de fleurs, cours de yoga, slackline, massages, ateliers de dessin pour les enfants (et les plus grands qui volent les palettes de gouache pour se maquiller le visage), stand de fripes, vendeurs de vinyles, jeux de société (incroyable jeu Patrick Sébastien), envoi de cartes postales, baby foot, stand de barbes à papa pour les petites faims. Souvent les activités sont gratuites ou alors de prix libre. Et comme c’est bien organisé et qu’il y a suffisamment d’activités pour tous, on ne fait pas la queue 30 min pour le moindre truc. C’est pareil pour les boissons et les toilettes (sèches), on n’a jamais attendu plus de deux minutes. À noter, dans cette pléthore de stands, la société Playtronica qui permet de faire de la musique avec n’importe quel objet. On a donc créé des basses avec une pastèque et un concombre, un xylophone avec une palette en bois et produit des sons incroyables en s’agrippant à une slackline. Et comme au Macki Music Festival on a le cœur sur la main, il y avait également un stand pour faire des dons pour le Népal.
Parlons musique maintenant. La programmation nous offre un panorama de groupes aux univers ultra différents : du hip hop des Onyx, à l’afrobeat de Tony Allen, en passant par la pop psychédélique de Moodoïd ou la musique électronique du prodige Floating Points, il y en a pour tous les goûts et le festival sait ravir les curieux, gourmands de petites pépites. Une sélection pointue donc, le festival se place en dénicheur de talents avec la promesse de vivre une véritable aventure musicale.
Il est difficile de résumer chaque concert tant ils étaient vraiment tous de qualité. Pour autant, sur l’unique scène du festival où se sont succédé les artistes, nous retiendrons de la journée du samedi le très déjanté Silk Rhodes, à la voix haut perchée, arrivé sur scène avec deux nattes, une bouteille de vin au bras, et nous présentant une pomme dans sa main en déclarant d’un ton très solennel : « This is knowledge ». Moodoïd a invité Bon Voyage Organisation a les rejoindre sur scène pour « De folie pure » dans une prestation complètement délurée. Tony Allen, du haut de ses 75 ans, a foutu le feu. Enfin le jeune Floating Points nous a bluffés en mixant avec sa collection de vinyles aux sonorités funk qui nous ont fait vibrer jusqu’à la fin du day 1.
Pour la deuxième journée les Nightmares on Wax ont réussi à mettre en selle les festivaliers à tout juste 16h passées. Les membres du très énervé groupe de hip hop Onyx ont réussi le pari fou de faire crier les jeunes filles à couronnes de fleurs « Fuck the police » tout en levant en l’air leurs petites mains en forme de gun. Syracuse nous a fait vibrer sur de la musique psychédélique, tandis que Romare a fait un set réjouissant. On vous laisse écouter la playlist du festival pour découvrir ces petites pépites.
Enfin, le DJ du Camion Bazaar, camion complètement kitsch installé non loin de là, a fait danser les festivaliers comme jamais.
Bref un vent de fraîcheur souffle sur le Macki Music Festival et si l’on devait nommer un seul point noir au tableau : mettez nous des navettes au retour ! On a mal à nos petits pieds à force de danser !
