Florence Foresti a beau avoir fait de son mieux pour ces César 2020, force est de constater que cette cérémonie a eu des airs de veillée funèbre… Focus sur cette soirée où le cinéma est passé au second plan.
Foresti met les pieds dans le plat !
« Il faut qu’on règle un dossier sinon on va avoir un souci pendant la cérémonie… Y’a douze moments où on va avoir un souci ! »
Tels sont les mots de l’humoriste, qui se savait attendue au tournant pour cette cérémonie. Il faut dire que les circonstances ne lui ont pas fait de cadeau ! Polémique Polanski, démission collective de l’académie des César, défiance populaire plus virulente que jamais… La pauvre Florence a dû affronter une sacrée tempête avant même que la soirée n’ait commencé. Et force est de constater que celle-ci n’a pas démérité.
« J’ai décidé qu’Atchoum n’était pas assez grand pour faire de l’ombre au cinéma français et au reste de la sélection »
Des paroles fortes, qui permettent de nous rappeler que malgré les polémiques, les César sont là avant tout pour mettre à l’honneur le Cinéma. C’est donc après avoir évoqué ces « douze soucis » (c’est à dire les 12 nominations de « Atchoum ») que Foresti a fait un récapitulatif des autres nommés tels que Les Misérables, Roubaix une Lumière ou encore Grâce à Dieu… Mais admettons-le : malgré les efforts acharnés de la maîtresse de cérémonie, cette soirée n’aura pas réussi à se départir des polémiques. Pire encore : ces polémiques ont pris de l’ampleur !
L’ombre noire de Polanski
Faut-il « séparer l’Homme de l’Artiste » ? L’académie des César a clairement répondu « Oui » !
C’est ainsi que Roman Polanski a reçu le César du meilleur réalisateur pour son film J’accuse… Une récompense qui n’est pas passée auprès de la comédienne Adèle Haenel. Rappelons que l’actrice a dénoncé il y a quelques temps les « attouchements répétés » du réalisateur Christophe Ruggia à son égard. C’est donc en tout logique qu’Adèle Haenel a décidé de quitter la salle, ne manquant pas de déclarer :
« C’est la honte ! La honte ! »
Et comment la blâmer, quand après tant de débats et de scandales, l’académie décide de récompenser personnellement Roman Polanski ? Car tel est le problème : ce n’est pas J’accuse qui a été récompensé. Ce n’est pas le Film mais l’Homme qui a été mis à l’honneur avec ce César du meilleur réalisateur. Et peut-être est-ce la plus grande erreur de cette cérémonie.
Récompenser J’accuse pour ses costume ou le travail d’adaptation est compréhensible. Après tout, un film est un travail collectif et l’ombre de Polanski n’a pas à affecter le reste de l’équipe. Cependant, récompenser Roman Polanski personnellement est un message très explicite de la part de l’académie, qui a irrité nombre de personnes. Adèle Haenel n’est d’ailleurs pas la seule à avoir été outrée par cette récompense, puisque Florence Foresti a réagi sur Instagram en un seul mot : « Écœurée ».
Et le Ciné dans tout ça ?
On l’oublie un petit peu, mais les César sont avant tout là pour célébrer le Cinéma (si, si on vous jure !). Mais le bruit assourdissant des diverses polémiques n’a pas vraiment permis aux films nommés de briller. Qu’en est-il donc des récompenses ?
Les Misérables est le grand vainqueur de cette cérémonie puisque que l’oeuvre repart avec le César du Meilleur Film, du Meilleur Montage ou encore du Meilleur Espoir Masculin. Parasite repart encore avec une récompense, puisqu’il a cette fois reçu le César du Meilleur Film Étranger. Roschdy Zem et Anaïs Demoustier sont repartis respectivement avec les statuettes en tant que Meilleur Acteur et Meilleure Actrice. Quant aux Meilleurs Seconds Rôles, ce sont Swann Arlaud et Fanny Ardant qui ont été primés. Pour celles et ceux qui souhaitent le palmarès complet, le voici :
- Meilleur Espoir masculin : Alexis Manenti pour Les Misérables
- Meilleur Décor : Stéphane Rozenbaum pour La Belle époque
- Meilleur Costume : Pascaline Chavanne pour J’accuse
- Meilleur Espoir Féminin : Lyna Khoudri dans Papicha
- Meilleur Court-Métrage d’Animation : La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel
- Meilleur Long-Métrage d’Animation : J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
- Meilleur Premier Film : Papicha de Mounia Meddour
- Meilleur Film Documentaire : M de Yolande Zauberman
- Meilleur Court-Métrage : Pile-poil de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller
- César du Public : Les Misérables de Ladj Ly
- Meilleur Son : Le Chant du loup – Nicolas Cantin, Thomas Desjonquères, Raphaël Mouterde, Olivier Goinard, Randy Thom
- Meilleure Adaptation : J’accuse de Roman Polanski
- Meilleur Scénario Original : La Belle époque de Nicolas Bedos
- Meilleur Montage : Les Misérables de Flora Volpelière
- Meilleure Photo : Claire Mathon pour Portrait de la jeune fille en feu
- Meilleur Film Etranger : Parasite de Bong Joon Ho
- Meilleure Musique Originale : Dan Lévy pour J’ai perdu mon corps
- Meilleure Actrice dans un Second Rôle : Fanny Ardant pour La Belle époque
- Meilleur acteur dans un Second Rôle : Swann Arlaud pour Grâce à Dieu
- Meilleur Acteur : Roschdy Zem pour Roubaix, une lumière
- Meilleure Actrice : Anaïs Demoustier pour Alice et le maire
- Meilleur Réalisation : Roman Polanski pour J’accuse
- Meilleur Film : Les Misérables de Ladj Ly
Cette Cérémonie des César 2020 risque fort de rentrer dans l’histoire, mais pas forcément pour les bonnes raisons… Reste à savoir si le remplacement du conseil d’administration permettra de rattraper le fiasco de cette année, en remettant le cinéma à l’honneur.