Game of Thrones : Pourquoi Sansa est le grand personnage de la série

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L’épisode 9 de la sixième saison de Game of Thrones, sorti hier, va faire du bruit. On ne peut que reconnaître sa qualité, qui l’impose sans conteste comme le meilleur épisode de la saison pour l’instant, et l’inscrit même parmi les plus épiques de la série entière. « The Battle of the Bastards » marque même un tournant dans la mythologie de la série, et donc pour les personnages.

En effet, les Stark ont enfin repris Winterfell. Après cinq saisons de morts tragiques, de séparations douloureuses, et d’échecs, ce n’est pas peu dire que de reconnaître l’avancée spectaculaire que cet événement implique. Les retrouvailles de Jon Snow et Sansa n’y sont pas pour rien, puisque c’est lui qui mène l’attaque (dans une séquence de combat remarquablement mise en scène), bientôt rejoint par l’armée des Eyrié.

Game of Thrones, c’est avant tout une palette de personnages qui se dispute le trône et, automatiquement, soulèvent des questionnements chez les fans : qui va en vérité finir par gouverner les Sept Couronnes ? Daenerys va-t-elle parvenir à ses fins ? Jon Snow est-il Azor Ahai ? D’où la naissance de théories sur la possible union des forces de la Mère des Dragons et du héros des glaces, les livres de George R. R. Martin étant bien intitulés « A Song of Ice and Fire »

Et si de nombreux noms reviennent souvent sur la table, icônisant certains personnages, d’autres sont souvent occultés. Le récit est souvent surprenant, et quand l’on croit détenir la vérité, voilà qu’elle nous glisse entre les doigts : tout est envisageable, pour le meilleur et pour le pire.

Sansa, c’était le personnage agaçant de la première saison, celle que tout le monde se plaisait à détester, parce qu’elle était naïve, parce qu’elle était soumise, parce qu’elle était persuadée que Joffrey était l’homme de sa vie (on se souvient tous de cette période ?)… parce que c’était la pré-adolescente un peu chiante, en somme.

Mais sa grande qualité réside-t-elle peut-être ailleurs ? Car contrairement à sa petite sœur, Arya, Sansa n’est pas un personnage qu’on a toujours connu fort, téméraire. C’est la dure réalité de son existence qui l’a mené au point d’aujourd’hui : c’est le souffre-douleur de la série, celle qui a peut-être le plus souffert.

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Dans la saison 1, Sansa est encore candide, innocente. Elle rêve de châteaux et de princes charmants. Mais lorsqu’elle prend conscience de la véritable nature du futur roi auquel elle est promis, c’est le début de la désillusion. Puis s’en suit l’exécution de son père, sous ses yeux, le mariage forcé à Tyrion (ironiquement, probablement la période la plus soutenable de sa vie), la fuite de Port-Réal avec un Littlefinger qui finit par l’abandonner aux mains de Ramsay Bolton, sociopathe en puissance encore plus cruel que son premier béguin.

Sansa est devenue forte, incontestablement. Rappelez-vous la scène où elle descend les marches du palais des Eyrié dans la saison 4 pour rejoindre Littlefinger, vêtue de noir, définitivement grandie. Et si l’on a tendance à l’avoir connue assistée, elle s’est muée en une jeune femme indépendante, qui a bien compris qu’elle devrait survivre seule, blessée par la vie : « Tu ne peux pas me protéger, personne ne le peut. », dit-elle à Jon qui lui promet d’assurer sa protection.

Maintenant, c’est elle qui prend les décisions, du moins est-elle prête à le faire (elle reproche à Jon de ne pas lui avoir demandé conseil pour préparer l’attaque). C’est elle qui entreprend d’aller au Mur pour rejoindre Jon. Elle aussi qui a permis la (re)conquête de Winterfell, qui est parvenue à convaincre son frère qu’il fallait réunir les hommes nécessaires à l’attaque. Elle, qui tient à l’accompagner dans les négociations, et se tient, droite, face à Ramsay, quand ce dernier lui assure qu’elle sera bientôt de retour chez lui (« ‘Tu n’es pas obligée d’être là. -Si, je le suis). Elle, enfin, qui permet la victoire de Jon Snow face à Ramsay dans la dernière bataille en appelant l’armée de Littlefinger en renfort.

Sansa Stark est la grande héroïne de cette saison, d’autant plus puissante qu’elle a été menée jusqu’ici progressivement, par petites touches, et a enfin gagné en puissance. Elle s’est affermie et assume son rôle, après tout, elle aussi est héritière de Winterfell, prête à rendre à la maison Stark ses lettres de noblesse et à la faire renaître : Il faut la suivre de près, car elle qui a été témoin des pires atrocités, sait comment fonctionnent les hommes, n’a plus rien à perdre (elle admet ouvertement à Jon que Rickon va mourir quoi qu’il fasse), et a clairement plus d’une corde à son arc.

Elle est l’avenir de la série, et la petite Sansa manipulable est bien loin derrière elle… Il suffit d’observer le sourire qu’elle exhibe discrètement après avoir observé Ramsay, celui qui l’a violé et psychologiquement torturée, se faire dévorer par ses chiens.