En attendant le Père Noël, Sydney Sweeney et Amanda Seyfried vous donnent rendez-vous le 24 décembre pour découvrir “La Femme de Ménage” sur grand écran. Véritable succès littéraire, l’adaptation du thriller psychologique de Freida McFadden est attendue avec impatience dans les salles.
La femme de ménage se fait voler la vedette. C’est l’une des dernières sorties cinéma de l’année et elle est attendue au tournant. Après avoir dévalisé les librairies, les fans de Freida McFadden sont prêts à retrouver Millie sur grand écran cette fois. Véritable phénomène littéraire, La Femme de ménage, plus particulièrement son premier tome, s’est imposé comme l’un des plus grands succès littéraires de 2024.
On se l’arrache encore en librairie, que ce soit pour le lire ou pour l’offrir. Le roman doit une grande partie de son succès à TikTok, où il est régulièrement présenté comme celui qui a sorti de nombreux lecteurs de leur panne de lecture. Résultat : plus de 2 millions d’exemplaires vendus en France et 12 millions à travers le monde. Le succès repose sur une recette efficace : un thriller psychologique haletant, un plot twist bien placé et des personnages attachants. Les romans de Freida McFadden continuent d’ailleurs de séduire, notamment grâce à leurs héroïnes affirmées.
Dès sa sortie, La Femme de ménage a su captiver un large public. Ce roman a réussi l’exploit de s’imposer au milieu des recommandations new romance omniprésentes sur la toile. Il n’en fallait pas plus pour l’adapter au cinéma, avec un casting de choix pour s’assurer que la Gen Z soit au rendez-vous. Dans le rôle de Millie, alias la femme de ménage, on retrouve Sydney Sweeney. Si l’actrice fait aujourd’hui l’objet de débats sur les réseaux sociaux, son casting avait pourtant suscité un véritable enthousiasme lors de son annonce. Face à elle, Amanda Seyfried et Brandon Sklenar incarnent le couple Winchester, Nina et Andrew. Quant au personnage d’Enzo Accardi, les fans ont tant réclamé l’acteur italien Michele Morrone qu’on peut parler d’un véritable fan cast.
Sur le papier, tous les ingrédients semblent réunis pour un bon thriller de fin d’année. Mais est-ce que le film La Femme de Ménage est à hauteur de l’engouement qu’il suscite.
Une adaptation qui manque de finesse
Le premier tome de La Femme de ménage raconte l’histoire de Millie Calloway, une jeune femme fraîchement sortie de prison et placée sous liberté conditionnelle. Contrainte de vivre dans sa voiture, elle doit impérativement trouver un emploi pour se réinsérer dans la société. Dans un moment de désespoir, elle postule pour un poste de femme de ménage chez Nina, une mère de famille vivant dans un quartier huppé de New York. Convaincue de ne pas faire l’affaire, Millie est folle de joie lorsqu’elle apprend qu’elle a été sélectionnée pour devenir la nouvelle femme de ménage des Winchester.
En apparence, le travail semble simple : nettoyer la maison, cuisiner et s’occuper de la jeune Cece, la fille du couple. Un poste d’autant plus attractif qu’elle est logée sur place. Mais en intégrant cette demeure aux allures parfaites, Millie comprend rapidement que tout n’y est pas aussi idyllique qu’il n’y paraît. Derrière les murs blancs immaculés se cachent de lourds secrets… et un détail étrange qui trouble son sommeil : la porte de sa chambre ne se verrouille que de l’extérieur.
Le danger des adaptations cinématographiques de livres, c’est que ça passe ou ça casse. Il est essentiel de comprendre la véritable intrigue du roman, plutôt que de se contenter de surfer sur son succès. C’est malheureusement le piège dans lequel est tombé le réalisateur Paul Feig, pourtant habitué aux thrillers psychologiques après des films comme L’Ombre d’Emily avec Blake Lively.
Dans cette adaptation, les personnages sont réduits à des caricatures : la jeune femme de ménage sexy malgré elle, l’épouse hystérique et le mari trop parfait. Quant à Enzo, il est réduit à un simple caméo, dans son rôle de mystérieux jardinier.
Le film mise sur des hits pop de Lana Del Rey ou Sabrina Carpenter et accumule les scènes clichées pour renforcer la romance. Des éléments de l’intrigue ont été supprimés pour en ajouter d’autres qui n’y figuraient pas. Même la fin est exagérée pour offrir une chute spectaculaire, mais qui s’éloigne de l’œuvre originale. Si l’intention semble être de mettre en valeur les deux héroïnes, cela se fait au détriment du propos de l’auteur.
Finalement, le film devient plus gore et caricatural, loin du thriller psychologique qui avait séduit les lecteurs.
Nina, véritable star du film
Pour ceux qui ont lu le livre, l’un des plus grands rebondissements est de découvrir qu’en réalité cette histoire n’est pas celle de Millie, mais celle de Nina. C’est avec elle que tout commence. Toutefois, dans le film, ce détail est perceptible dès les premières minutes, et ce, uniquement grâce à la performance d’Amanda Seyfried. Sydney Sweeney se retrouve alors reléguée au rang de personnage secondaire, éclipsée par sa co-star qui crève l’écran. L’intrigue du film remet clairement Nina au centre du récit, la présentant presque comme une héroïne : celle qui revient pour se venger de ce qu’on lui a fait, tout en sauvant Millie. Or, l’une des grandes subtilités du roman réside justement dans la nuance de ce personnage. Si Nina est une victime, elle n’est pas pour autant une héroïne, elle tente simplement de survivre à son mariage.
Un autre personnage largement réécrit, voire totalement gommé, et qui risque de décevoir les fans, est Enzo. Le ténébreux jardinier italien, rapidement devenu le personnage préféré des lecteurs, est ici réduit à un simple observateur. Michele Morrone n’hérite que de quelques répliques et peu de temps d’écran, ce qui est regrettable lorsqu’on connaît le potentiel narratif de son personnage dans le livre.
Finalement, La Femme de Ménage séduira sans doute un public qui ne connaît pas la saga originale, car le film reste un très bon thriller. En revanche, si, en tant que fan des romans de Freida McFadden, vous espériez retrouver les sensations éprouvées devant votre livre ou votre Kindle, il faudra accepter de découvrir une version plus simple de l’histoire.
La Femme de Ménage est à découvrir au cinéma le 24 décembre.
