Mission Impossible Dead Reckoning – Partie 1 : toujours au-dessus de la mêlée

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Après avoir mis en scène Mission Impossible : Rogue Nation et Mission Impossible : Fallout, le cinéaste Christopher McQuarrie est de retour aux manettes de la saga pour Mission Impossible : Dead Reckoning – Partie 1. Tom Cruise est évidemment au rendez-vous dans la peau de Ethan Hunt pour une nouvelle aventure palpitante. Cette fois, notre agent de MI a affaire à l’Entité, une intelligence artificielle belliqueuse et surpuissante.

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On ne cesse de le répéter, mais la saga Mission Impossible a un statut tout particulier dans le paysage hollywoodien. Déjà, pour sa longévité. Après tout, Tom Cruise campe l’agent Ethan Hunt depuis 1996. Ensuite (et surtout) grâce à sa proportion à offrir des séquences d’action hallucinantes. Devenues marque de fabrique de la saga, ces scènes d’action, toujours plus impressionnantes de film en film, sont le cœur de cette licence qui met tous ses concurrents à l’amande. Il faut dire que la star Tom Cruise s’implique toujours énormément, physiquement et mentalement, dans cette entreprise qui est devenue son socle dans le monde hollywoodien.

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Mission Impossible : Dead Reckoning – Partie 1 ne déroge pas à la règle et propose des séquences proprement renversantes. Que ce soit tout le passage dans l’aéroport, les courses poursuites à Rome ou ce fameux saut de la foi en moto, Mission Impossible : Dead Reckoning – Partie 1 en a sous le capot, et offre une fois de plus des chorégraphies et des cascades largement au-dessus de la mêlée.

Un scénario classique mais pas dénué de thématiques

Comme toujours dans Mission Impossible, tout tourne autour de Tom Cruise/Ethan Hunt. A tel point que c’est souvent difficile pour les autres personnages d’exister. La preuve, encore une fois, dans ce nouvel opus qui décide de mettre Rebecca Ferguson, pourtant si impactante, au second plan. Il n’y en a que pour Tom, le roi Tom, qui élimine, de film en film, ses rivaux. Après Jeremy Renner, c’est au tour de Rebecca Ferguson de mystérieusement disparaître de l’équation.

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On peut également reprocher au long-métrage d’insérer la dimension « intelligence artificielle » dans son récit. Un choix paresseux, qui surfe sur une époque contemporaine où l’IA est au centre d’un blockbuster sur deux. Un choix symptomatique d’un manque de créativité, mais un choix qui raconte néanmoins quelque chose. Parce que le fait que Ethan Hunt combatte une IA n’est pas anodin. C’est l’opposition du corps, du réel (notamment par le biais des véritables cascades) face à la technologie, à l’IA, à l’irréel. Une manière pour Tom Cruise de rappeler qu’il est l’un des derniers résistants, l’un des derniers remparts à Hollywood contre une approche du cinéma lissée, technologique, synthétique. Et même si ce n’est pas très subtile, cette approche fait sens, et légitime une intrigue passablement réchauffée. On regrette également que le personnage de Pom Klementieff soit aussi faible. Que ce soit l’écriture de son personnage ou son interprétation, l’actrice française est clairement l’un des points faibles du film.

Christopher McQuarrie se répète

Enfin, on regrette également que Christopher McQuarrie manque d’identité dans sa mise en scène. L’une des grandes forces de la saga Mission Impossible, c’était son changement de réalisateur à chaque épisode. Brian De Palma pour Mission Impossible, John Woo pour Mission Impoossible II, J.J. Abrams avec Mission Impossible III, Brad Bird aux commandes de Mission Impossible : Protocole Fantôme et enfin Christopher McQuarrie aux manettes de Mission Impossible : Rogue Nation. Avec ce roulement, la licence permettait de trouver un nouveau souffle dans chacune de ses productions. Chaque film a une identité personnelle et différente. Brian De Palma avait offert une ambiance de thriller et de film noir froide, John Woo est tombé dans son excentricité habituelle, J.J. Abrams a offert un film d’action dark et profondément violent, tandis que Brad Bird avait emmené la licence dans quelque chose de plus pop et lumineux.

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Tant de visions différentes qui permettaient à la saga de se renouveler d’elle-même en permanence. Mais depuis Rogue Nation, Christopher McQuarrie est le seul maître à bord. Et si le bonhomme sait comment gérer l’action dans l’espace, filmer ses chorégraphies et imposer un rythme ultra efficace, il manque également de saveur, en tout cas de vision. Ce qui entraîne un manque de renouvellement depuis quelques films. C’est fou à quel point Rogue Nation, Fallout et Dead Reckoning se ressemblent, que ce soit dans le tempo ou dans l’esthétique. A tel point qu’il devient parfois difficile de faire la différence entre les trois longs métrages. Un brouillard stylistique et thématique qui s’exprime par une histoire qui se répète de film en film, et par des scènes d’action qui se ressemblent. Franchement, la séquence de course poursuite à Rome, aussi bien soit-elle, rappelle quand même énormément celle en moto dans les rues de Paris dans Rogue Nation.

Il n’empêche que Mission Impossible : Dead Reckoning – Partie 1 est un divertissement de qualité, qui met au garage la totalité des franchises d’action modernes. C’est un long-métrage extrêmement bien rythmé, où l’assistance ne s’ennuie jamais, qui est cependant limité par son statut de 1ère partie…