Jack Reacher : un polar en demi-teinte malgré un excellent Tom Cruise

0
1166

Un scénario bien ficelé, des dialogues percutants, une enquête qui nous tient en haleine jusqu’au bout…Jack Reacher intrigue et captive le spectateur dès ses premiers instants. Pour autant, le film s’essouffle progressivement, les interminables courses-poursuites en manque de réalisme ainsi que les personnages énigmatiques qu’on ne parvient à cerner finissent par lasser. Un polar que l’on regarde tout de même jusqu’au bout, pour l’impeccable prestation de Tom Cruise.

Un énigmatique enquêteur au cœur de l’intrigue

En plein après-midi à Pittsburgh, un homme lourdement armé se poste en face d’un parc, et en quelques secondes abat 5 personnes. Rapidement, James Barr, ancien tireur d’élite ayant servi pour l’armée américaine est arrêté puis mis en prison. Mais ce dernier, malgré tous les éléments prouvant sa culpabilité, refuse de parler aux enquêteurs ; il leur indique seulement de retrouver Jack Reacher. Il ne faut pas attendre longtemps avant que ce dernier ne se présente aux enquêteurs : c’est un homme secret, insaisissable mais qui semble pourtant avoir la clé de la résolution de ce mystère. Un temps méfiante à son égard, l’avocate de James Barr va rapidement requérir ses services : Jack Reacher se révèle être progressivement indispensable.

JACK REACHER 2 Jack Reacher : un polar en demi-teinte malgré un excellent Tom Cruise

Alors que l’enquête sur les 5 meurtres avait été menée jusqu’ici à charge contre James Barr, son avocate et Reacher vont essayer de comprendre pourquoi, ces 5 personnes qui n’ont aucun lien entre elles, ont toutes été tuées au même endroit, au même moment, par un même tireur. Au fil de ses investigations, Jack Reacher reprend une à une les conclusions de l’enquête afin de mettre en exergue ses incohérences. Erigé en véritable héros par les uns, en ennemi à abattre par les autres, il impressionne par son charisme et sa ruse.

Un manque cruel d’originalité contrebalancé par quelques rebondissements

Volant à la rescousse de l’avocate désœuvrée et seule contre tous, Reacher mène sa contre-enquête à la recherche effrénée de la vérité : un premier tableau cliché en manque d’originalité, un amer goût de déjà-vu. Invincible, inarrêtable et inatteignable, Tom Cruise incarne avec brio un personnage cent fois joué au cinéma. Les personnages secondaires n’y échappent pas non plus. Du chef de gang sorti des goulags soviétiques, à la ravissante jeune fille utilisée à des fins de manipulation, en passant par les policiers ayant toujours un train de retard sur les malfaiteurs, tout y passe. Les scènes de bagarre tombent elles-aussi dans ces travers, portées par le héros qui parvient toujours à s’en sortir et à anéantir ses adversaires.

jack reacher 5 Jack Reacher : un polar en demi-teinte malgré un excellent Tom Cruise

Pour autant, le scénario réserve quelques surprises, et ces personnages, bien que stéréotypés, amènent le spectateur là où il ne s’y attend pas. Si certaines scènes paraissent irréalistes, le scénario parvient tout de même à nous surprendre.

De nombreuses questions restées en suspens

Là repose tout l’intérêt du film : pourquoi ces personnes ont-elles été tuées ? Une réponse seulement partielle est apportée au spectateur. La révélation qui aurait dû faire la lumière sur cette enquête n’advient finalement pas. Jack Reacher multiplie les déclarations fracassantes, impressionnant le spectateur dans un premier temps, avant de le laisser perplexe : comment est-il parvenu à de telles déductions ? sur quels éléments s’appuie-t-il ? Les explications parfois hasardeuses, souvent lacunaires laissent de nombreuses parts d’ombre à cette intrigue, qui avait pourtant de quoi réussir.

 Intensif, intriguant et palpitant Jack Reacher débute de la meilleure des manières. Le spectateur est surpris et s’interroge jusqu’au bout…sans trouver de réponse. La pression retombe progressivement malgré les scènes d’action bien menées. Le mystère entretenu tout du long nous plonge progressivement dans l’incompréhension jusqu’à nous perdre. Un polar à l’image de son héros : insaisissable.