Dandadan : 10 raisons de découvrir le manga de Yukinobu Tatsu

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Dandadan est le titre phare des éditions Crunchyroll. Débutée en octobre 2022, la publication française n’a cessé de capter un lectorat de plus en plus nombreux. Véritable phénomène, décrit comme inclassable, la série compte aujourd’hui huit tomes en France, pour 12 sortis au Japon, et est encore loin de s’achever. Nous allons vous expliquer en quoi Dandadan est aujourd’hui un immanquable pour tout lecteur de mangas !

1. Dandadan, c’est diablement beau

Parmi la pléthore de titres qui sortent chaque année, la compétition se révèle acharnée. Pour ne pas sombrer ou être relégués au dernier rang, les mangakas doivent alors rivaliser d’originalité, et cela passe, bien évidemment, par le graphisme. Yukinobu TATSU, l’auteur de Dandadan, l’a bien compris et livre un travail remarquable. Les personnages, humains ou non, passent souvent par des transformations physiques marquées et ultra classes, ou bien prennent des poses amenées à entrer dans la légende. La mise en scène est elle aussi génératrice de claques visuelles : déformations de l’espace, effet fish-eye, doubles pages étourdissantes (la maison labyrinthe, par exemple)… On assiste à une véritable leçon de graphisme !

2. Dandadan, c’est très drôle

Le manga de Yukinobu Tatsu ne fait pas dans la dentelle, et surtout pas niveau humour. Le scénario s’assume d’emblée comme l’un des plus loufoques et déjantés du moment : un lycéen fervent défenseur des extra-terrestres rencontre une camarade férue de de fantômes. Alors que tout les oppose, leur apparence, leur physique, jusqu’à leur position dans la micro-société lycéenne, ils se lancent un pari : prouver à l’autre qu’il a tort… Or, tant les aliens que l’occulte vont se révéler bien concrets, et rapprocher nos deux explorateurs de l’inconnu. A travers cette trame, le mangaka parvient à construire un cocktail délirant à base d’action, de surnaturel, et de comédie romantique lycéenne, en faisant mouche dans chacun des domaines. Un récit fantastique avec un brin de soufre, des allusions permanentes en-dessous de la ceinture et des quiproquos touchants… Dandadan nous offre une immense palette scénaristique, dans une ambiance à mi-chemin entre Ghostbusters, The X-Files et Buffy contre les vampires.

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3. Mémé Turbo, évidemment

Fermez les yeux et imaginez un instant : au fond d’un tunnel obscur, vit un Yôkai qui se nourrit de la peine de filles sauvagement assassinées et qui en deviendrait la plus aigrie des créatures… Vous obtenez Mémé Turbo, la Tatie Danielle du monde des esprits ! Grossière, perverse, cruelle, avec un penchant marqué pour les coups bas (au sens propre et figuré), l’esprit revanchard n’a rien perdu de sa verve. Même vaincue et transférée dans une figurine de maneki-neko, Mémé Turbo ne perd rien de ses mauvaises manières… ni de la douceur qui sommeille tout au fond d’elle-même.

4. Dandadan : préparez les mouchoirs

Rares sont les oeuvres qui osent autant de ruptures de tons que Dandadan. Chaque tome introduit ainsi une nouvelle entité à l’apparence qui oscille entre le ridicule complet et l’effroi le plus intense. Mais ces designs n’ont rien de gratuit : Yukinobu Tatsu parvient toujours à nous prendre par surprise en nous révélant le drame qui se cache derrière ces êtres. Et attention aux âmes sensibles, car il ne fait pas dans la dentelle : abandons, harcèlement, violences sociales, jusqu’aux sacrifices humains… Une peinture acerbe du monde moderne, qui nous pousse à nous attacher à ces “monstres”.

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5. Le lycée fou, fou, fou

Au-delà du fantastique composant une grande partie du récit, Dandadan s’incrit bien dans les codes de la comédie romantique lycéenne, tout en les détournant allègrement. En effet, si les archétypes du genre sont présents (la fille populaire, le garçon timide et marginalisé, la beauté inaccessible…), Yukinobu Tatsu s’amuse à les battre en brèche dans la seconde. Car dès le premier tome, Momo et Okarun se rapprochent, bousculant totalement la vie du lycée. Si l’attirance entre les deux personnages principaux semble immédiate et vouée à se concrétiser, elle fait l’objet de monstrueux quiproquos de la part de leurs camarades… D’aucuns pensent qu’Okarun se trouve harcelé, sous la coupe de Momo, tandis que d’autres ne comprennent pas comment ce nerd si effacé est brusquement monté en pleine lumière. Et quand d’aucuns tentent d’interférer dans ce couple loufoque, les catastrophes s’enchaînent… et les affirmations aussi, à l’instar des geeks de la classe !

6. Dandadan : des personnages hauts en couleurs

Comme dit précédemment, Yukinobu Tatsu prend un soin particulier à construire l’histoire de ses créatures, qui en réalité ne sont pas toutes aussi maléfiques qu’elles en ont l’air (à quelques exceptions près…). Mais cela vaut aussi pour ses personnages humains. Tout au long des huit tomes déjà parus, nous apprenons à les connaître et assistons à leurs atermoiement et disputes avec un oeil plein d’amour et de compassion. Derrière ses atours bravaches, Momo dissimule le poids d’une responsabilité et d’un héritage familial parfois lourd à porter. Okarun, lui, se bat avec difficulté contre une image de lui-même désastreuse, écrasée par des années de brimades. Aira se confronte aux conséquences de sa position de lycéenne populaire, et Jiji n’hésite pas à risquer le sacrifice pour une cause à laquelle il tient. Tous sont liés par une amitié (ou plus) d’autant plus puissante qu’elle est quasi immédiate, et tout ce qu’elle compte de vacheries se trouve compensé par une abnégation totale et une confiance aveugle entre chaque membre de ce petit groupe très attachant.

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7. Le folklore à gogo

L’autre atout majeur de Dandadan, c’est bien sûr son récit mâtiné de fantastique. Le manga ne joue cependant pas la facilité et convoque des entités tirées des légendes et mythes du monde entier. Yôkais japonais, Kaiju, ovnis occidentaux ou bien encore monstre du Loch Ness, Yukinobu Tatsu s’amuse avec les références tout autant qu’il les remanie à sa sauce. A l’instar du nerveux Tokyo Aliens (par Naoe, publié chez Kana), différents types de créatures apparaissent, et elles ont chacune leurs problèmes, plus ou moins existentiels. La question n’est donc plus : “les aliens et autres monstres existent-ils ?”, mais bien “depuis quand vivent-ils parmi nous ?”…

8. Dandadan, ça fait bien flipper

Qui dit occultisme, dit part de mystère et d’étrange… voire d’horreur à l’état pur ! Si l’humour n’est jamais loin, le manga de Yukinobu Tatsu n’hésite pas à plonger ses lecteurs dans une ambiance horrifique à souhait. Que ce soit par une simple mise en scène ou via une horde de gens possédés au regard vide, il soumet le coeur de ses lecteurs à rude épreuve ! Son trait énergique devient alors nerveux et sombre, au service de situations a priori désespérées. Plus l’histoire avance, plus les créatures qu’affrontent nos héros deviennent retorses et puissantes, les poussant dans leurs derniers retranchements. Des échos des oeuvres majeures de l’horreur résonnent parfois : Junji Ito, Kazuo Umezu, jusqu’à Lovecraft… De quoi nous promettre encore de belles sueurs froides !

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9. Le diable se cache dans les détails

Si Yukinobu Tatsu compte déjà à son actif trois séries (Seigi no Rokugô, Fire ball! et Dandadan), l’histoire de Momo et Okarun est la première à parvenir dans les contrées françaises. Sans être donc un galop d’essai, cette oeuvre met néanmoins la barre suffisamment haut pour se mesurer au génie de Tatsuki Fujimoto et Yûji Kaku, dont le mangaka a été l’assistant. En ce sens, il n’est donc pas étonnant que Dandadan fourmille de détails : depuis les illustrations couleurs en début de tomes jusqu’aux références dans le texte, c’est un régal de les rechercher, une fois le volume terminé à pleine vitesse.

10. Dandadan, ça débarque en anime !

C’est l’annonce de ces derniers jours qui a fait trembler les aficionados : Dandadan va avoir droit à sa version animée ! Aux manettes, le studio Science Saru, déjà à l’oeuvre sur Devilman Crybaby, Keep your hands off, Eizoken !, ou encore Inu-Oh et Star War Visions – saison 1, et un scénario réalisé par Hiroshi Seko (L’attaque des Titans, saison finale Chainsaw Man, Jujutsu Kaisen…) De quoi nous promettre une animation aux petits oignons, confirmée par une bande-annonce électrique et pop au possible ! Sortie prévue pour 2024 !

Vous l’aurez compris, Dandadan s’est rapidement imposé comme un incontournable de toute mangathèque bien fournie. Rythme endiablé, humour cinglant et parfois bas de plafond, romance sur fond d’ésotérisme, le manga de Yukinobu Tatsu coche toutes les cases pour s’installer comme un classique du genre. Un succès qui se confirme avec la sortie, le 6 décembre prochain, du neuvième tome… à se procurer de toute urgence !