Elémentaire : le bas du panier des Pixar…

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Ça y est, le 27ème film Pixar sort dans les salles obscures. Réalisé par Peter Sohn, Elémentaire raconte l’amour impossible entre Flam et Flack, une jeune femme issue du peuple du feu et un jeune homme originaire du peuple de l’eau. En jouant sur les éléments et leur opposition, Pixar cherche à offrir une romance fantastique touchante et drôle qui ne fait pas toujours mouche…

Elémentaire : Pixar semble s’essouffler

Dans la ville d’Element City, on peut trouver des gens issus de l’eau, de l’air, du vent et du feu. Chacun vit en harmonie, tout en conservant des barrières très strictes. Les membres du feu vivent un peu à l’écart et préfèrent s’organiser autour de leurs propres traditions plutôt que de s’ouvrir aux autres. C’est dans cette logique d’appartenance et de traditions que Flam va changer la donne.

Elémentaire est sans doute l’un des films Pixar le moins subtile. Le long-métrage utilise des ressorts scénaristiques éculés, qui parlent encore de tradition, d’appartenance, de destiné, d’indépendance, d’identité, etc… Des thématiques redondantes qui parcourent la grande majorité des films d’animation modernes, de Alerte Rouge à Encanto, en passant par Vaïana, Coco, Luca ou même le prochain Ruby l’ado Kraken. Bref, on n’a pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent. Et le destin téléphoné de Flam ne suffit pas à capter l’attention d’une assistance plus que rodée à ce genre d’intrigue…

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On retrouve ainsi les traditionnelles oppositions entre une adolescente et sa famille, la fougue de la jeunesse face à la sagesse d’une vie traditionnelle qui ne veut pas évoluer, qui ne veut pas s’adapter, malgré une société en pleine métamorphose. C’est une fois de plus le dessin d’une nouvelle génération qui veut donner un coup de pied dans la fourmilière traditionnaliste et conservatrice d’une famille enfermée dans ses propres croyances. Le poids d’un monde, d’un héritage, que la descendance ne veut pas forcément porter et assumer. Un postulat vu, revu et rerevu qui ne cesse de peser sur le cinéma d’animation contemporain, avec, il faut bien l’avouer, de moins en moins de subtilité…

Et très rapidement, cette intrigue tourne en rond, voir à vide… Surtout que toutes les pérégrinations tournent autour du dilemme de Flam : prendre la succession de son père dans l’épicerie, ou vivre une vie nouvelle avec Flack. Un conflit qui pourrait se régler simplement en quelques lignes de dialogues mais qui met littéralement 1h40 à se dénouer…

Un potentiel mal exploité

Et puis, Elémentaire n’exploite malheureusement jamais totalement son univers. La ville de Element City n’est pas complètement mise en avant, les races de l’air et de la terre sont de simples figurants, et Elémentaire manque de créativité visuelle pour réellement convaincre. Dommage, parce que le postulat de ce monde alternatif, miroir de notre propre société, avait de quoi proposer quelques ressorts politiques et sociaux intéressants. Mais jamais le film ne cherche à s’engouffrer dans une démarche sociale.

De plus, la première partie du long-métrage est plombée par un humour bas de gamme. Peter Sohn met en scène tous les jeux de mots possibles autour de l’eau et du feu. Absolument tous les calembours ringards y passent. Elémentaire n’est ainsi jamais réellement drôle, jamais vraiment touchant et jamais totalement épique, ce qui fait de ce nouveau Pixar un segment extrêmement mineur de l’incroyable carrière du studio.

FotoJet 29 Elémentaire : le bas du panier des Pixar...

Il se passe enfin quelques choses dans les derniers instants du film, où la recette Pixar fonctionne un petit peu. Difficile de ne pas être ému par des adieux plein de sensibilité, de véracité, et d’émotions. A la manière de Luca, Elémentaire parvient à nous cueillir in-extremis via des aurevoirs déchirants, qui rappellent incontestablement le film de Enrico Casarosa. Mais c’est tout de même un peu faiblard, surtout lorsqu’on compare le long-métrage aux chefs-d’œuvre du studio comme Là-haut, Wall-e, Le Monde de Némo ou Vice-Versa

Enfin, on vous suggère de voir le film en version originale. Parce que même si on adore Adèle Exarchopoulos, elle fait un travail navrant dans la peau de la petite Flam. Jamais crédible, elle ne parvient pas à donner vie à son personnage, pourtant au demeurant plutôt bien écrit…