Il était difficile d’imaginer un autre gagnant que Vice-Versa pour les 20 ans de Pixar. L’académie des Oscars avait bien préparé le terrain en mettant en scène Woody et Buzz l’éclair, nos duettistes de Toy Story, pour remettre la célèbre statuette.
Face au mastodonte de l’animation américaine, il y avait malgré tout de sérieux concurrents. On citera en premier le dernier long-métrage produit par Ghibli, véritable fleuron de l’animation japonaise. Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, le film d’animation possède les qualités inhérentes aux autres productions du studio, une animation soignée, des décors enchanteurs. Malheureusement, Souvenirs de Marnie s’avère malgré sa thématique très conventionnel et ne réussit pas nous faire rêver comme ses prédécesseurs. Afin de représenter au mieux l’animation du pays du soleil levant, Le garçon et la bête du studio Chizu aurait été un meilleur choix.
Shaun le mouton de Richard Starzak et Mark Burton des studios Aardman était un sérieux outsider. Déjà récompensé pour Wallace et Gromit il y a dix ans, leur dernier chez-d’oeuvre est une véritable prouesse technique. Ils réussissent de plus à nous scotcher pendant plus d’une heure avec une histoire dénuée de paroles.
Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson ne rend pas heureux mais dubitatif. Ce film en stop-motion est une grande réussite. Son seul défaut est certainement d’être le reflet de ce que beaucoup d’entre nous vivent au quotidien.
Le garçon et le monde de Alê Abreu est un peu la belle surprise de cette catégorie. Ce film d’animation brésilien a remporté le Cristal et le prix du public au festival d’Annecy en 2014.
Vice-Versa a donc été auréolé de l’Oscar du meilleur film d’animation en 2016. Ce n’est pas une surprise tant le film a séduit tout le monde lors du dernier festival de Cannes. Sa réussite est telle, que pour beaucoup, il aurait pu être sélectionné dans la catégorie du meilleur film cette année. Doté d’un scénario original ingénieux et de personnages savoureux, Vice-Versa mérite amplement son prix.