Nier: Automata Ver1.1a : un bijou d’adaptation

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Nier Automata

En 2017, Platinium Games et Square Enix secouaient la planète du jeu vidéo en éditant Nier: Automata. A la croisée du RPG et du shoot’em up, Nier proposait un récit futuriste, post-apocalyptique servi par une Direction Artistique splendide et un gameplay immersif. Six ans plus tard, Square Enix confiait au studio A-1 pictures le soin de réaliser Nier: Automata Ver1.1a , adaptation en anime de leur jeu. En 12 épisodes, la série réussit à rendre hommage au jeu d’origine, d’en retranscrire l’âme et l’esprit tout en le rendant accessible aux non connaisseurs de l’univers. Une prouesse qui en fait une œuvre captivante.

Pour la gloire de l’humanité

Dans un futur lointain, l’humanité a subi l’attaque surprise et féroce d’une race extra-terrestre. Lâchant des hordes de vies mécaniques, les envahisseurs ont submergé la planète. Pour éviter l’extinction, une poignée d’humains s’est réfugiée sur la Lune et en orbite autour de la Terre. Pour préparer leur riposte, les hommes ont créé des soldats androïdes, plus à même de lutter contre les machines.

L’unité YoRha regroupe la dernière génération de ces androïdes encore plus forts. Afin de préparer au mieux la future contre-attaque, les unités 2B et 9S sont envoyées sur Terre pour prêter main forte à la résistance, enquêter sur les forces robotiques et affaiblir l’adverse. Mais les deux androïdes vont découvrir que les formes de mécaniques ont étrangement évolué sous la houlette de deux êtres mystérieux, Adam et Eve.

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Nier:Automata Ver 1.1 a : Ballade dans une terre méconnue

La beauté graphique du jeu Nier a contribué à l’immense succès du titre. Nous avons d’ailleurs, sur notre site, conseillé la lecture du magnifique artbook regroupant les œuvres de Koda Kazuma. La série devait donc se montrer à la hauteur de ce travail, tout d’abord en termes de design. Et la mission est remplie dès les premières minutes du premier épisode. La constitution des goliaths, faits de machines agglomérées est saisissante, les unités Yorha sont magnifiques dans leur tenu steam punk. Le contraste entre la simplicité des robots et la menace qu’ils représentent est relevé par l’attention consacrée aux regards, seules lucarnes de « vie » sur ces êtres artificiels.

L’autre grande qualité du jeu résidait dans les paysages, des villes post-apocalyptiques alternant ruines industrielles et cités reconquises par la nature. La série parvient avec précision à nous faire ressentir la beauté étrange, la fascination dérangeante pour cette terre ravagée et renaissante. Les métropoles de verdure, les tours englouties succèdent aux immenses friches industrielles, dédales de rouille et d’acier menaçant à tout instant de s’effondrer. La série, dans ses premiers épisodes, fait de jolis hommages au Château dans le Ciel de Miyazaki avant de lorgner vers Avalon de Mamoru Oshii.

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La voie du doute

Nier:Automata Ver 1.1 a commence comme un récit simple, manichéen. Face à un ennemi implacable, nos deux héros doivent mener à bien une mission prélude à la libération future. C’est le sens du superbe et dynamique épisode 1. Mais la suite de la série s’amuse à semer le doute dans l’esprit du spectateur. Les robots semblent avoir développé une conscience, des sentiments. Mais est-ce une évolution profonde ou sont-ils en train de singer l’homme ? Les eux androïdes, héros de l’histoire, ne partagent pas la même interprétation. Et quand ils rencontrent Pascal, un robot pacifique et autonome, les certitudes basculent.

Surtout que la suite de l’histoire va en dévoiler un peu plus sur les hommes, les aliens, la guerre. En effet, avec l’arrivée d’Adam et Eve, la narration bascule à nouveau. Entre créateurs et créature, le rapport de force vacille. D’autant plus que les androïdes ne connaissent qu’une partie de l’histoire, n’ont connaissance que d’une bribe de la chronologie. Or, plus ils s’enfoncent sur terre, plus ils pénètrent les forteresse mécaniques, plus questions s’amoncellent. Quand sommes nous ? Où sont passés les envahisseurs ? Combien reste-t-il d’humaines exactement ?

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Nier:Automata Ver 1.1 a : une organisation nommée YoRha

Yorha, c’est d’abord un groupe fascinant par son design, sa puissance, sa constitution (quasiment que des femmes) et sa résilience. Les corps des androïdes peuvent, en effet, être détruits mais leurs esprits sont sauvegardés automatiquement. A chaque nouvelle version, seuls les souvenirs accumulés par la précédente sont perdus. Les données de base, les compétences sont conservées voire enrichies par des mises à jour.

Pourtant, les mystères autour de cet organisme s’approfondissent très vite. A qui obéit-il ? Pourquoi ne voit-on pas ce fameux conseil de l’humanité ? Ses moyens semblent considérables et pourtant elle n’hésite pas sacrifier certaines de ses troupes. Pourquoi une telle froideur ? Tous ces doutes se renforcent lorsque nous rencontrons A 2, une androïde de type A No.2 présumée détruite et qui continue la lutte contre les robots tout en cherchant à se venger de YoRha. Et quand 9 S commence à avoir des visions et à capter des messages étranges, toutes les certitudes s’effritent.

C’est donc avec un immense plaisir que nous avons dévoré cette première saison brillamment écrite et réalisée. D’importantes questions sont encore non résolues et la bonne nouvelle, c’est qu’une seconde saison a été annoncée pour 2024. Vous pouvez retrouver l’intégralité des 12 épisodes sur crunchyroll.