La maison qui rêvait, un songe au coin de la rue

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Vous cherchez une BD à lire à votre enfant le soir sans tomber dans la niaiserie ? Pour cela, suivez La maison qui rêvait chez Delcourt dans ses multiples voyages…

L’histoire d’une maison

Les premières pages de La maison qui rêvait semblent des instantanées d’une promenade en ville alors que le texte montre que chaque citadin a besoin de repères au milieu du bruit et des mouvements incessants. Pour le narrateur, c’est une maison ancienne mais mal foutue. Sans jamais se moquer, on comprend que l’architecture de ce lieu est pour le moins étrange : des balcons deviennent des escaliers, aucun couloir n’est rectiligne et même une porte est au plafond.

La maison qui rêvait

Le lecteur va suivre quelques locataires de cette demeure. Le duo de retraitées Judith Plinson et Anne-Marie Fauvette souffrent d’insomnie chronique qui serait causée par les nombreuses malfaçons de la maison. La maison serait-elle hantée ? Les autres locataires n’y croient pas. Pourtant, ils ne se trompent pas : la nuit tombée, cette étrange maison rêve. Selon ses songes, la température devient glaciale ou suffocante, accueille des bruits de perroquets ou d’hélices. Le secret de cette situation pour le moins originale sera peu à peu révélé. Tout vient du passé contrarié de l’architecte de la maison.

Un auteur seul dans la ville

La maison qui rêvait est l’œuvre d’une seule personne, Max Braslavsky qui propose un récit pour enfant tout en douceur. Son dessin très agréable se fond dans le genre avec des formes et des couleurs rappelant des cartoons. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise puisque l’auteur a longtemps travaillé pour Disney notamment sur les dessins animés Hercule, Tarzan et Kuzco. En effet, de nombreuses cases par leur composition ou les visages des personnages semblent sortis de ces films. Par les différents décors, Braslavsky rend aussi hommage à Hausmann et à l’architecture de la fin du XXe siècle. Partant de lieux-communs sur la ville, il a le talent de nous montrer que l’aventure peut être au coin de la rue si on le souhaite.

Sans bulles de dialogue, ce livre est plus proche d’un livre illustré que de la bande dessinée. On y trouve une morale sur le respect de la différence.

La maison qui rêvait est un beau récit pour enfant qui se double d’un bel éloge de la différence. Il ne faut jamais contrarier les rêves des enfants… Vous trouverez d’autres titres pour les plus jeunes lecteurs dans les chroniques sur La Baie de l’aquicorne et Princesse, princesse.