Critique « Harbinger Renegade » de Bliss comics

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Et si les X-Men n’étaient pas la meilleure série sur les mutants ? La preuve avec Harbinger Renegade publié par Bliss comics.

Un nouveau départ

A la suite de la révélation de l’existence des psiotiques – êtres humains dotés de pouvoirs, de nombreuses personnes tentent l’opération chirurgicale pour être activées mais sans aucun contrôle, cela laisse plusieurs cadavres. Les Renégats, séparés après l’Intégrale Harbinger se réunissent à nouveau pour aider leurs congénères.

Le premier épisode commence par une belle introduction de Raúl Allén et Patricia Martin, les artistes de Secret Weapons qui résument les épisodes parus dans l’Intégrale Harbinger et Imperium. Bliss comics a nouveau fait tout pour que le nouveau lecteur ne soit pas perdu même s’il n’a rien lu sur Harbinger. Harbinger Renegade marque l’arrivée d’une nouvelle équipe créative avec le scénariste Rafer Roberts (A+A) et le dessinateur Darick Roberston (Transmetropolitan, Ballistic).

Un groupe divisé

Une nouvelle équipe créative relance Harbinger

Séparé après la mort de leur ami, le groupe refuse de se revoir. Certains ont le sentiment d’avoir tout gâché. Mis à part Faith qui poursuit sa vie de super héroïne, les jeunes adultes d’Harbinger ont évolué. Torque réalise son rêve d’être une star, Kris est retournée à une vie discrète alors que Peter vit comme un christ yogi dans l’espace. Ces changements permettent au nouveau lecteur de se familiariser avec ces personnages. Jay Tucker, un étudiant discret, est brusquement poursuivis par le FBI et le Consortium, une organisation de libération des psiotiques. Faith va tenter de réunir ses anciens amis pour sauver Jay. Ce court volume montre comment chacun sort de la petite vie qu’il s’est créée pour se tourner vers les autres et donc reconstituer une famille.

Chaque personnage apporte un ingrédient différent au récit. Peter, toujours fragile psychologiquement, n’est plus le plus puissant. Torque, en gros lourd, apporte une dose d’humour. Même si on est dans un récit de super-héros, Harbinger réussit à montrer la diversité de la vie contemporaine dans les corps – Faith est en surpoids – et dans la sexualité – Kris est lesbienne.

Chaque épisode commence toujours par un prologue dans le passé. Nous suivons en même temps le passé d’Alexander Salomon, un traître d’Harada. Il voit les chemins possibles du futur mais ne sait pas laquelle est la bonne. Il veut aider le monde en empêchant les conflits mais cela conduirait à une dictature des plus forts.

Un dessinateur majeur

Des ennemis brûlants

Darick Roberston est un dessinateur très doué pour montrer la violence sans jamais enjoliver. Ici, les explosions détruisent les corps et le sang gicle. Roberston a une façon directe – comme dans film de genre horreur ou pour montrer la souffrance des victimes mais dans d’autres cases il fait allusion sans montrer. Il est aussi très fort pour montrer les visages d’idiots naïfs qui se font manipuler par des personnages plus intelligents. Les couleurs vives de Brian Reber sont très agréables mais peut-être des tons plus sombres auraient mieux convenu au récit. En bonus, des pages avant colorisation l’indiquent. On trouve également l’intégralité des couvertures. Juan José Ryp réalise la partie en flashback. On reconnaît son style mais il est bien plus sage que dans Britannia.

Harbinger Renegade est donc un bon lancement d’un nouvel arc malgré un début un peu lent – sans doute nécessaire pour ceux qui ne connaissent pas ces personnages. JustFocus vous conseille d’ailleurs de vous jeter sur l’Intégrale Harbinger ou Faith pour mieux découvrir cette série trop méconnue. On a hâte de lire la suite qui sortira le 14 septembre 2018.