[Critique] GirlBoss Saison 1 : Une série mi-figue, mi-raisin ?

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Alors qu’on vous dévoilait, il y a quelques semaines, la bande-annonce de la saison 1 de GirlBoss, il est déjà l’heure de vous faire un compte-rendu. La série est-elle aussi sympa que ce que la bande-annonce nous laissait présager ? Réponse ci-dessous !

Pour rappel, Girlboss, c’est l’histoire de Sophia Amoruso, fondatrice de la marque Nasty Gal. Dans la saison 1, nous suivons ses débuts lorsqu’elle vendait des vêtements sur eBay jusqu’à la création de son site internet. La série est adapté du best-seller #GirlBoss de Sophia Amoruso.

 

Un début de saison exaspérant

Oui, le mot est lancé dès le départ : exaspérant. Le jeu d’acteur de Britt Robertson (Sophia) est toujours dans le surjeu. Le pire étant lorsqu’elle échoue, ses réactions sont disproportionnées. Il est difficile de s’attacher à elle car elle nous montre très furtivement son côté authentique. Les autres personnages aussi font dans le cliché : sa meilleure amie Annie (Ellie Reed) qui joue la potiche écervelée ou encore le vendeur de friperies blasé. Ce sont des personnages que nous avons vu et revu des milliers de fois dans les séries. De plus, leur façon de s’exprimer fait un gros retour arrière de ce qu’il se faisait il y a 10 ans en matière de série télé. Certains y verront un côté rétro, mais par ici, on trouve plutôt ça has been.

 

Mais qui évolue par la suite ?

Est-ce parce qu’on s’habitue au ton utilisé ? En tout cas, en avançant dans les épisodes, on se prend au jeu de Sophia et on aime suivre ses aventures pour fonder Nasty Gal. La mise en scène est d’autant plus sympathique car sur certains épisodes, il y a de la proposition. Par exemple, les scènes qui sont censés se passer dans un chat, il est bienvenue de voir ces échanges filmés autrement qu’un banal plan sur un ordinateur ou un téléphone portable. Quant à Sophia, si son côté drama-queen pouvait exaspérer aux premiers abords, vers la fin de la série, cela s’estompe et un côté plus authentique s’en dégage. C’est appréciable même si ça arrive un peu tard et que les spectateurs auront déjà mis de côté la série.

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Un simple ego-trip ?

Comme on vous le disait plus haut, Girlboss est l’histoire romancée des débuts de Sophia Amoruso dans le monde impitoyable de la mode. La jeune entrepreneuse souhaitait se poser en modèle pour toutes les jeunes femmes qui rêvent de monter leur propre boîte et de devenir, elles-mêmes, des « girlboss ». Sauf que, la frontière entre enjolivement de la vérité et publicité mensongère semble ici largement franchie.

Sophia Amoruso et les créateurs de Girlboss voulaient jouer sur le nouveau courant marketing qui utilise le « girl power » comme atout de vente. Quoi de mieux que d’utiliser le mouvement féministe pour vendre tout et n’importe quoi à des femmes en quête de nouveaux modèles ? C’est pour cela que la série omet volontairement quelques points essentiels de l’histoire…

Un parcours inquiétant

En 2014, une employée de Nasty Gal tombe enceinte. Alors que le reste de l’équipe de Nasty Gal célèbre la nouvelle, la future jeune maman se voit annoncer la fin de son contrat avec le site web. Aucune vraie raison invoquée. Et ce n’est malheureusement pas la première fois que Nasty Gal se débarrasse d’une femme enceinte. Un peu étrange pour une compagnie qui se vante de mettre avant les femmes et de les soutenir.
Mais c’est en novembre 2016 que le pire arrive : Nasty Gal fait faillite. Alors même que la série Girlboss, qui vante les talents d’entrepreneuse d’Amoruso, est en plein tournage. Mauvais timing. Mais cela n’empêche pas Netflix de continuer à miser sur le potentiel « girl power » de la créatrice de Nasty Gal.

En conclusion, Girlboss est une série qui ne restera pas en mémoire très longtemps. Tantôt drôle, tantôt exaspérante, nous avons eu du mal à nous attacher à Sophia. Pourtant la série  nous promet une série dynamique mais le pari n’est pas réussi. Au contraire, nous avons une série avec des personnages très clichés dont l’héroïne est (presque) insupportable. L’étiquette « Girlboss » était un bon angle d’attaque  mais cela tombe à plat lorsqu’on le met en perspective avec la vraie Sophia. 

Cette critique est co-écrite par les rédactrices Popcorn & Gibberish et Soya Rad.