Critique de « La Quatrième voie »

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En Inde dans la province du Pendjab, 1984, sur fond de mouvement séparatiste Sikh, La quatrième voie dévoile le voyage de deux hommes pour rejoindre Amritsar.

Au Pendjab, au nord de l’Inde, le mouvement séparatiste Sikh qui aboutira à la mort de Indira Gandhi, fait patrouiller les militaires, à la recherche de militants Sikhs. Deux hommes veulent rejoindre Amritsar, ville insurgée, qu’il est alors impossible d’atteindre. Ils attendront sur la quatrième voie l’hypothétique train qui les emmènera vers leur destination. Durant ce voyage sur les rails, long et sans confort, l’un d’eux se remémore un épisode où perdu dans la nuit, il croise le chemin d’un homme, propriétaire d’une petite ferme qu’il entretient avec sa famille et jalousement gardée par un chien.

Ce chien, bon gardien et protecteur, aboie au moindre bruit, au risque d’alerter les militaires sur la présence de Sikhs. Sommé par les Sikhs de le perdre, de l’abattre, de s’en débarrasser, le fermier, malgré de nombreuses tentatives infructueuses, voit toujours son chien revenir. Il finira pourtant par le charger, battu et à moitié mort, à l’arrière d’un camion pour le déposer loin, le plus loin possible de la ferme.

La lenteur de ce film de Gurvinder Singh, réalisateur, peintre abstrait, est à l’image du voyage en train des protagonistes. Le jeu des acteurs minimaliste, malgré une tension sous–jacente, sert le propos qui peut paraitre abstrait.

Le voyage de ces hommes vers une ville interdite est un parallèle à la trajectoire du chien. Il lui est interdit de revenir et pourtant il revient. Il est interdit d’aller vers Amritsar et pourtant ils y vont. Des plans photos d’herbes folles sous la pluie, des plans photos de la nature magnifiques servent cette métaphore du chemin inexorable de la vie.