Le nouveau jeu de Ubisoft sera un combat entre pirates mais Skull & Bones est hélas décalé. Que diriez-vous de le découvrir en bd ?
Des pirates mis à terre dans de sombres tropiques
Skull & Bones débute en pleine action par une bataille navale. Dans l’océan Indien, John Scurlock et son équipage vont aborder un navire de commerce. Le pirate britannique est assoiffé de butin et attaque malgré l’arrivée d’un typhon. Face à lui, Crantz, capitaine du navire de commerce pense à sa cargaison avant son équipage. Les deux navires sont emportés dans la tempête et échouent sur une île. Cette île est d’ailleurs loin d’être déserte puisque deux autres bateaux, l’un avec des pirates indiens et l’autre dirigé par un mercenaire au service d’une compagnie marchande hollandaise, débarquent.
L’éditeur Black River fait très fort en proposant le comics adapté avant même l’œuvre originelle. Skull & Bones est voulu comme une carte permettant de gravir les échelons dans la piraterie. Cette marche vers le crime se retrouve dans ce récit complet. On n’a pas encore pu jouer à Skull & Bones mais cette bd peut donner un aperçu. En lisant, on pense à Fortnite où plusieurs personnes se retrouvent sur un lieu clos et vont se battre pour survivre. On est loin de la vérité historique. De nombreux pirates sont tatoués. Il y a une femme capitaine et des équipage multiculturels.
Le drapeau noir est levé dans Skull & Bones
Les navires étant bloqués sur une île, une grande partie de Skull & Bones raconte la tentative de survie des marins dans un milieu hostile d’une jungle. Ils ne sont pas aidés par les rivalités entre les équipages et entre les marins d’un même navire. La situation est rendue plus compliquée par les légendes sur les indigènes.
Le comics n’est pas pour autant une copie du futur jeu Skull & Bones. Ce récit complet, Savage Storm, est écrit par John Jackson Miller et James Mishler. Le premier est un écrivain spécialiste des adaptations de films en romans (Star Wars, Star Trek, Halo, Aliens vs Predator…) et un scénariste ayant travaillé sur de nombreuses séries Iron Man, Indiana Jones, Conan…). James Mishler est davantage spécialiste des jeux de plateaux. Ensemble, ils voient ces épisodes comme un guide de la piraterie pour découvrir les compétences de survie et le milieu des pirates avant de se lancer dans le jeu vidéo.
En effet, de multiples personnages hauts en couleurs surgissent rendant ce récit plus vivant mais aussi compliqué à suivre. Ce foisonnement donne à Skull & Bones une image multiethnique de la piraterie. Un marin anglais expérimenté, monsieur Hubble, s’est pris d’amitié pour la novice Afro-Américaine ,Maria. Le violent pirate Scurlock a pour second une Malaise, Mercy. Chaque épisode présente un nouveau protagoniste ayant une motivation différente. Le capitaine Vanderkill, travaillant pour une compagnie néerlandaise, assure la police. Il veut arrêter la pirate indienne Rahma qui cherche à défendre l’indépendance de son peuple en luttant contre les Européens.
Dans Skull & Bones, la violence est constante dans une suite d’affrontements à l’épée et au mousquet. Le lecteur découvre des armes peu vues dans les films de pirates comme une baliste. La soif de l’or domine tout y compris la raison. Bien qu’ils soient également échoués, les pirates survivants attaquent les marins de commerce. Le comics reprend la l’immoralité pirate car personne ne se fait confiance. Cette ambiance passe aussi par l’usage d’un17 un vocabulaire technique de la marine dans les dialogues.
Cette ambiance sinistre se retrouve dans les dessins de Christian Rosado. La multiplication des traits et des formes anguleuses illustre la sauvagerie. L’absence de ciel et de perspective donnent une sensation de densité. On est loin de la carte postale car il choisit des couleurs sinistres pour un monde dur dans un endroit ensoleillé.
Oubliez vos leçons de navigation, Skull & Bones est un récit d’exploration mettant en concurrence quatre équipages pour récupérer une cargaison. Dans ce récit complet, il faut arrêter de réfléchir et prendre plaisir à suivre des combats bien qu’une femme propose la négociation.
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