Severance : La série de Ben Stiller à voir absolument sur Apple TV

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Netflix, prime vidéo, Disney plus.. Vous avez déjà fait le tour de toutes les plates-formes et vous recherchez une série  aussi captivante qu’intrigante ? Une série où même le générique est une histoire que vous n’avez pas envie de zapper pour la pépite esthétique qu’elle représente ?  Bref vous avez besoin d’une série incroyable ?
Alors, je vous conseille celle-ci : « Severance » disponible sur Apple TV.

Severance a été réalisée en grande partie par Dan Erickson et Ben Stiller.
Lumon industrie est une entreprise qui recrute des employés volontaires pour la pratique Severance. Cette technique consiste à implanter une puce dans le cerveau afin de dissocier, comme le nom l’indique, la vie professionnelle et personnelle de l’individu afin qu’il soit performant, au moins, dans une des deux vies. Après un traumatisme, lorsque l’on devient inapte professionnellement ou même socialement, l’idée peut paraître tentante : oublier pour revivre. Signer volontairement… Mais signer pour faire quoi ? En quoi consiste le travail ?

Et pourquoi on ne voit pas les employés, mais des brebis dans une chambre ? Et pourquoi ceux qu’on connaît disparaissent ?
Une pépite de suspens qui alimente notre curiosité et nous accroche avec persistance.

Une curiosité tenue en haleine par un suspens maîtrisé

Entre dystopie rétro/ futuriste où se place t-on ? La temporalité d’une série est ce qui nous permet d’avoir certains repères, et il y a quelque chose de rassurant à situer une époque pour comprendre une histoire. Les vêtements, les décors (dès qu’il y en a) rejoignent le style des années 60 mais d’un autre coté on trouve des ascenseurs qui activent une puce dissociant le cerveau.

Au brouillage temporel s’ajoute d’autres points d’interrogations. Première scène : qui est cette fille inconsciente allongée sur une table dans une salle de réunion vide ? Elle se réveille. Comme elle, on ne sait pas où on est, qui elle est, et c’est précisément ce que vérifie la voix qui lui parle au microphone. Le test est réussi si elle répond « je ne sais pas » aux questions : « qui es tu ? ou Comment s’appelle ta mère » ?
Tous les repères sont donc gommés par l’esthétique du décor et le flou sur l’identité des personnages.

severance serie
copyright Apple tv

On apprend à les connaître au fur et à mesure, ou du moins on peut découvrir la personnalité et une partie de la vie privée du personnage principal de Severance. Toute l’action avance par sous-entendu. On devine sa vie, ce qui l’a poussé à prendre cette décision. Tout est suggéré, on comprend à la longue les rapports entre les personnages. Est dit « externe » l’individu de base, traumatisé, et « interne » l’individu dissocié qui travaille chez Lumon.  L’identité et la vie privée des collègues sont tenues secrètes jusqu’à la fin.

Tout cela participe à notre curiosité. L’idée de suggérer l’histoire est subtile et on clique sur « prochain épisode »… Que font-ils dans cette entreprise ? Et qui est cet ancien collègue que l’externe du personnage principal rencontre et qui bouleverse tout. Nous sommes en perpétuelle recherche de connexions comme les personnages qui commencent à enquêter sur les risques de l’opération et la vérité sur leur travail. Quel est le réel coût de cette décision ?

Réflexion sur la société : le monde du travail

L’efficacité et la rentabilité, et une petite récompense pour motiver les troupes tant qu’elles se plient aux règles strictes de l’entreprise…. Sinon…. Sinon la salle de coupure ?
Le meilleur moyen d’être efficace dans son travail c’est d’arriver à faire la part des choses avec ses problèmes personnels.

Mais c’est être efficace pour qui ? Pour nous ou pour l’entreprise ?
Le monde du travail est celui où on ne compte pas les dommages que provoquent certaines douleurs privées : maladie, décès d’un proche,… Combien de temps pour s’en remettre ? Arrêt maladie, Deux semaines ou rien. Mais le problème c’est qu’on ne peut pas diviser l’individu qui travaille de l’individu, ils ne sont qu’un d’où l’idée de dissociation que propose cette série.

La Vie a un contrat que l’individu ne peut assumer, alors, il en signe un autre pour une nouvelle vie. Mais il y a des clauses…invisibles. Même si cette solution semble attirante, les conséquences humaines semblent lourdes. A qui cela profite réellement ?

Severance : Réflexion sur la science et l’éthique.

Une puce implantée dans le cerveau qui te ferait oublier toute ta vie pour reprendre un nouveau départ ? Idéal ou solution de facilité ?
La première raison pour laquelle le personnage principal accepte cette opération est que sa douleur est insoutenable. Il ne se reconnaît plus. Il était passionné par son travail, il n’arrive plus à donner de sa personne. Ce qui serait bien ce serait d’oublier, ou d’oublier une partie de la journée. En somme, se dédoubler pour vivre à moitié ou vivre deux vies, en restant soi….

Enfin, soi… Qui est-il ?
Entre humain et robot vous verrez que la frontière est fine. Le personnage exécute des taches incompréhensibles. Mais a t-il signé pour oublier ou pour ne pas réfléchir ? Un peu les deux, et ce n’est pas honnête. 

Finalement, la situation, bien que l’entreprise essaie de la contrôler, permet de créer du lien social. Ils sont 4, ils commencent à s’apprécier, même à s’aimer. Les souvenirs s’ancrent dans l’esprit. Que se passe t-il quand tu commences à vouloir soutenir ton ou ta collègue et qu’il disparaît ? Et rebelote. Le schéma est identique. Le caractère sensible et sociale de notre être est stimulé au contact d’autrui.
 Certes, les mauvais souvenirs peuvent nous empêcher de bien vivre, mais ils sont en partie liés aux bons…. Et le fait est que l’homme n’a qu’une vie… Enfin, pas pour Lumon. Alors, l’expérience Severance fera t-elle ses preuves ?