Critique « Elite » S1 (Netflix) : le « Gossip Girl » espagnol ?

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Elite est une série espagnole produite par Netflix. Elle a été créée en 2018 par Dario Madrona et Carlos Montero.

Cette première saison d’Elite raconte l’histoire de jeunes lycéens d’un prestigieux établissement, Las Encinas. Trois étudiants issus de la classe ouvrière sont admis dans cette école. Ces trois élèves vont complètement perturber le cours de l’existence assez tranquille des lycéens de Las Encinas.

Elite comporte 8 épisodes de 50 minutes environ chacun. Le rythme rend l’intrigue prenante. Il y a très peu de temps morts et on ne reste pas sur notre faim quand la série se termine.

Les deux créateurs de la série Dario Madrona et Carlos Montero sont assez jeunes (40 ans environ). On ressent la fraîcheur dans l’écriture de la série, même si les ingrédients principaux sont assez classiques. En effet, traiter de l’amour ou de l’amitié entre différentes classes sociales n’est pas très original. Cela dit, Elite arrive en général à ne pas tourner les situations en niaiseries.

La série traite de sujets très divers et actuels. On y découvre des personnages découvrant leur homosexualité, d’autres étant musulmans ou encore vivant avec le VIH. On peut y voir la patte de Carlos Montero, habitué aux séries pour adolescents comme Physique ou Chimie. Elite, visant certainement un public assez jeune, fait preuve de prudence au sujet des thèmes qu’elle aborde.

Cependant, le scénario a quelques lacunes. Certaines histoires sont assez classiques et mal amenées. On a du mal à comprendre certains personnages comme Marina qui joue sur plusieurs tableaux. L’identification à cette jeune lycéenne se fait difficilement malgré le fait qu’elle ait un rôle important dans la série (au propre sens comme au figuré).

marina Critique « Elite » S1 (Netflix) : le « Gossip Girl » espagnol ?

On retrouve dans Elite des acteurs ayant joué dans la série espagnole à succès La Casa del Papel. Elite aurait pu être un copier-coller mais la série s’émancipe très rapidement des personnages de la série de braqueurs.

Les acteurs jouent globalement bien. Leur jeu d’acteur est suffisamment prenant pour donner envie aux spectateurs d’en savoir plus sur l’intrigue. On arrive à s’attacher facilement aux personnages surtout Samuel et Nadia qui essayent de faire les choses bien tout en suivant des règles.

nadia samuel et Critique « Elite » S1 (Netflix) : le « Gossip Girl » espagnol ?

Cependant, on remarque énormément de similitudes avec d’autres séries. Le lycée prestigieux fait penser à celui de Gossip Girl. La narration non-linéaire qui permet de découvrir le meurtre d’un personnage dès l’épisode pilote rappelle l’écriture de How To Get Away With Murder.

L’esthétique léchée de la série rappelle également Riverdale. La lumière bleutée de la découverte du cadavre dans le dernier épisode ressemble à certains passages de la série américaine.

En terme de cinématographie, il n’y a pas beaucoup d’originalité. Les champs/contre-champs sont de rigueur et il y a peu d’extravagance de ce côté-là. On remarque quand même que des plans aux drones permettent de découvrir les lieux où se déroulent les actions.

Les décors sont très beaux et très crédibles. Les maisons des héros fortunés font très chic et le pont près de la falaise est très joli aussi.

Netflix a mis beaucoup de budget pour cette série et ça se voit. La série fonctionne, que ce soit au niveau du tournage ou de la promotion. On en a beaucoup entendu parler et Netflix a énormément communiqué sur les acteurs qui jouent dedans. On remarque aussi que comme pour Riverdale, des influenceurs ont été invités à participer à des séquences pour la promotion d’Elite. Est-ce une façon de chercher l’approbation des jeunes?

Netflix a su faire confiance à Dario Madrona et Carlos Montero pour allier les points positifs de certaines séries populaires. Une deuxième saison pourra-t-elle être du même niveau ?