Critiques de The Substance, Alien: Romulus et Juré n°2

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The Substance – « Les jolies filles devraient toujours sourire »

Elisabeth, une actrice déclinante qui s’est reconvertie, est congédiée car elle serait trop âgée pour animer une émission de fitness. Elle reçoit une proposition pour essayer une certaine substance qui est censée l’amener à « la meilleure version » d’elle-même.

Je voudrais revenir sur la scène introductive où la trivialité d’un démuni et d’un hamburger adipeux côtoient un symbole de célébrité : la fameuse étoile hollywoodienne. Le métrage est un véritable pamphlet envers le jeunisme, l’injonction à la beauté à la télévision et par extension, au cinéma et l’obligation pour les actrices de se conformer à des fantasmes masculins. Cette substance est une puissante allégorie de la chirurgie esthétique. En effet, les personnes qui en usent (qui voudrait d’une vedette d’une émission d’aérobic avec une poitrine qui s’affaisse et des fesses flétries ?) veulent arrêter de s’en servir, même si l’illusion de jeunesse est temporaire, jusqu’à parvenir à l’aliénation esthétique et à une parodie de visage. Quant au programme télévisé, il ressemble davantage à un film pornographique qu’à de la gymnastique en représentant la sexualisation à outrance. Ceux qui chercheraient de l’horreur pure et qui se soucient peu de la plénitude thématique seront confortés par un dernier acte gore à souhait. Une autre ingéniosité est d’avoir confié le rôle principal à une interprète elle-même passée de mode. La réalisation est prodigieuse parce qu’elle galvaude sciemment la dégustation de crevettes. Bref, une œuvre qui mériterait qu’on s’attarde pour analyser chaque séquence une à une.
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Alien: Romulus – « Tu as entendu parler de l’astronaute claustrophobe ? Il avait besoin d’espace »

Une équipe de mineurs trouve l’épave du vaisseau du premier film en même temps sur l’ignoble créature.

Si c’était le premier métrage utilisant la bestiole, j’aurais crié au génie, mais là, déjà fort d’une heptalogie qui explore ad nauseam le mythe, l’infâme extraterrestre qui n’effraie même plus tant il est devenu plus qu’éculé et il n’est enrichi par aucune singularité. C’est dommage car le début avec son monde autocratique était prometteur, engoncé dans une vacuité thématique, ne nous leurrons pas, son aîné également, mais il avait le mérite d’être original à l’époque. Néanmoins, l’androïde est formidable d’humanité. Bref, une vulgaire itération sans innovation de tous les éléments de la franchise.
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Juré n°2 – « La vérité n’est pas toujours la justice »

Justin est sélectionné pour être juré, mais la situation devient délicate lorsqu’il s’aperçoit qu’il est certainement impliqué dans cette affaire.

Clint Eastwood nous offre un film de prétoire au déroulement tortueux, avec une parenté patente avec 12 hommes en colère où il dissèque analytiquement ce qu’il y a de vicié dans la société américaine. Le procédé narratif, qui est de montrer les délibérations, constitue des moments fort efficaces. L’enjeu n’est pas de savoir qui a commis ce meurtre, mais plutôt comment il parviendra à se dépêtrer de cet imbroglio moral. L’œuvre est également un léger pamphlet envers la justice elle-même en fustigeant le jugement des citoyens qui peut être régenté par les convictions personnelles et la faconde des baveux. Cette production foisonne de thèmes inspirés tels le doute (on s’interroge sur la consommation de ce verre) et les apparences fallacieuses car
SPOILER ALERT :
l’homme patibulaire au comportement brutal s’avère innocent, mais il est pourtant proclamé coupable et celui qu’on considérerait volontiers comme le gendre idéal n’est, pour sa part, soupçonné par pratiquement personne.

L’illusion de la famille parfaite sera graduellement écornée. La fin est formidablement elliptique. Je ne conclurai pas cette critique (comme la plupart) en mettant en terre le bon vieux réalisateur nonagénaire en déclarant que ce serait son chant du cygne car il n’est pas encore défraîchi et parce que le film exsude la vitalité.