Mon frère sur OCS : immersion au cœur d’un CEF

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Les créateurs de La cité Rose sont de retour derrière la caméra avec Mon frère. Ils ne se focalisent plus seulement sur la cité mais sur la jeunesse et la violence qui peut l’accompagner peu importe notre milieu social. Sorti en 2019, ce film vous est proposé en ce moment sur la plateforme OCS.

Synopsis du film Mon Frère

Teddy, jeune adolescent, se retrouve du jour au lendemain dans un CEF (Centre éducatif fermé). Tous les mineurs y passent 6 mois avant leur jugement. Nous ne savons pas pourquoi Teddy, en apparence très calme, est placé dans ce centre. Des flashbacks nous aident à comprendre son comportement et révèlent petit à petit la raison de son enfermement. Nous suivons donc Teddy dans ce CEF. A travers son regard, on peut observer les conditions de vie de ces jeunes, délinquants ou non, qui doivent apprendre malgré eux à vivre ensemble.

Héros du film mon frère
Le personnage principal du film mon frère

Comment est né le projet ?

Tout est parti du livre A poings nommés qui traite de la psychoboxe. Cette pratique est utilisée pour communiquer avec des individus ayant des difficultés à s’ouvrir. Ils libèrent généralement leur parole à travers la boxe.

Julien Abraham, réalisateur, et Sadia Diawara, coproducteur, se sont alors lancés dans d’interminables recherches pour que le film soit le plus réaliste possible. Ils ont visité des CEF et rencontré des éducateurs. Il leur a fallu un an de recherche pour pouvoir finaliser la phase d’écriture. Le résultat est tel que la plupart des querelles proviennent d’histoires concrètes.

Le projet a pu officiellement voir le jour grâce à l’Etablissement public de santé de Ville Evrard qui a offert une « maison » en office de plateau. Il était effectivement impensable de tourner dans un vrai CEF et de priver ces jeunes d’un logement pour les besoins du film.

Dans une démarche éducative, le réalisateur et le coproducteur ont permis à des adolescents placés en CEF d’assister au tournage afin de découvrir les différents métiers du cinéma. Ces derniers ont d’ailleurs été frappés par le réalisme de certaines scènes.

mon frere 3 Mon frère sur OCS : immersion au cœur d’un CEF

Un casting sur mesure

L’équipe de production a choisi de proposer le casting à beaucoup de structures socio-éducatives. Toujours dans une volonté de coller à la réalité, l’interprète de Papou, Almany Kanouté, est aussi éducateur dans la vie. Il a donc pu apporter un regard professionnel sur le personnage. Selon lui, beaucoup de films similaires ne sont pas assez réalistes. C’est pourquoi il a essayé de rendre justice à son métier à travers Mon frère. Il est d’ailleurs co-scénariste et s’est inspiré de tous les jeunes qu’il a pu rencontrer dans sa carrière.

Pour le rôle principal, en revanche, MHD correspondait exactement aux critères de recherche de Julien et Sadia. Ils lui ont donc proposé le scénario qu’il a immédiatement accepté. Enfin, pour interpréter la psychologue, Julien a choisi Aïssa Maïga sachant qu’elle pratiquait la boxe.

Un trop-plein de violence

Comment lutter contre la violence lorsqu’on en est envahi ? Les CEF, structures créées pour palier à l’incarcération, sont censées être bénéfiques aux jeunes. Et pourtant, ces derniers laissent souvent passer leur chance et ont du mal à contenir leur haine. Coups et insultes sont monnaie courante. Pour eux, leur vie sonne comme une fatalité. C’est là qu’interviennent les éducateurs, les psychologues et tous ceux qui croient en eux. Ils les accompagnent et tentent de les comprendre. Grâce à Mon frère, leur métier est mis en avant avec une certaine humilité puisque le film ne tourne pas autour d’eux. Almany admet toutefois que c’est une profession complexe. Selon lui, certains jeunes entrent dans ces centres alors qu’ils sont innocents et finissent par se faire influencer. La violence étant très présente, ils repartent finalement brisés et deviennent réellement délinquants.

En conclusion, ce film nous plonge au coeur d’une réalité méconnue du grand public. Il nous fait comprendre qu’il est très difficile de protéger des adolescents qui n’admettent aucune autorité.