Critique « Las Chicas del Cable » (Netflix) : un hymne à la liberté

0
1780

Les fans de Las Chicas del Cable (Les Demoiselles du Téléphone) ont dû dire adieu à leurs demoiselles du téléphone préférées. La série s’est achevée suite à la diffusion de la deuxième partie de sa saison 5, sur Netflix. Attention, spoilers ! 

Après une première partie de saison 5 parfois alambiquée, à cause des trop nombreuses intrigues qui se croisent, la deuxième partie va davantage à l’essentiel. Cette dernière saison est probablement la plus sombre de toutes, plongeant le public dans un univers carcéral féminin.

Des femmes toujours au centre de la série

Critique « Las Chicas del Cable » (Netflix) : un hymne à la liberté
Blanca Suárez, Ana Polvorosa, Nadia de Santiago & Ana Fernàndez

Comme toujours dans Las Chicas del Cable, les personnages féminins sont forts et dotés de réelles valeurs de courage.

Ainsi, les thèmes abordés sont toujours autour de l’histoire du féminisme, et le sont toujours avec autant de justesse. La question de l’identité sexuelle subsiste avec le personnage de Sara, rebaptisée Oscar. Les combats de ces personnages ne sont pas sans risque, comme nous l’avons encore vu cette saison, ce qui apporte une certaine cohérence à l’intrigue.

Par ailleurs, la série comporte toujours son lot de ruses et de manipulations, mais aussi de souffrances, particulièrement pour ses héroïnes.

Las Chicas del Cable conserve ses premiers choix de réalisation. Parmi eux, la voix off de Lidia Aguilar, personnage principal incarné par Blanca Suárez. Pas toujours nécessaire, elle pousse pourtant le spectateur à s’interroger, de temps à autre, sur les événements qui vont survenir.

Carmen (Concha Velasco), quant à elle, va toujours plus loin dans l’horreur. Dans la deuxième partie, on la voit prête à vendre les enfants des femmes incarcérées, parfois grâce à son simple pouvoir. Carmen apparaît comme un des personnages les plus développés de la série, grâce à la brillante interprétation de son actrice.

Las Chicas del Cable : une fin de série mitigée

Critique « Las Chicas del Cable » (Netflix) : un hymne à la liberté
Ana Fernàndez, Ana Polvorosa, Nadia de Santiago & Yon González

Qui dit fin de série, dit également décès parmi les personnages principaux. Cela avait été le cas pour Angeles (Maggie Civantos). Les fans ont également dû faire leurs adieux à Carlos, interprété par Martino Rivas. Celui-ci a rendu son personnage plus sombre et plus nuancé qu’au cours des précédentes saisons.

On peut cependant reprocher à Las Chicas del Cable une intégration furtive de l’Histoire, malgré quelques références disséminées ici et là. Ce sont les costumes qui semblent nous faire le plus évoluer à travers elle. La série ne se targue pas forcément d’être historique malgré la lutte entre républicains et l’armée de Franco.

La saison cinq se conclut avec le sacrifice de ses protagonistes pour le bien commun, ainsi que pour la liberté des autres. C’est une fin qui, malgré un chemin semé d’embûches, est loin d’être heureuse pour chacun des personnages. On suppose que Francisco (Yon González) et Pablo (Nico Romero) – entre autres – devront se reconstruire suite à la disparition de leurs compagnes. On les voit également en exil, mines déconfites, avec leurs enfants dans les bras.

Le sacrifice des quatre amies conduit à quelques explications sur fond noir, justifié par la quête « d’un monde meilleur ». Cela apporte un sentiment de réalité à Las Chicas del Cable. On va au-delà des femmes de fiction qu’on nous présentait jusqu’alors. Un rappel aux demoiselles du téléphone est fait, en guise de conclusion. Ce point était largement occulté dans la dernière saison malgré quelques scènes dans la compagnie du téléphone.

Si les fans se désolent de la fin de cette série, ses créateurs ont su s’arrêter à temps. Ainsi, les scénaristes semblent avoir misé sur une dizaine d’épisodes de qualité, et bien rythmés. Ils n’ont pas fait le pari d’une sixième saison, qui aurait été de trop. L’ensemble reste alors cohérent et bien dosé pour une dernière saison. Las Chicas del Cable est toujours sous le signe de la liberté et de la lutte pour les droits de chacun.