Masomah Ali Zada, une cycliste synonyme de liberté

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Masomah Ali Zada est une cycliste qui étudie à l’Ecole polytechnique de Lille. Elle a été sélectionnée parmi l’équipe olympique des réfugiés pour les Jeux Olympiques de Tokyo cette année. Ayant une histoire particulière, c’est une grande réussite dans la vie de cette jeune femme d’avoir été sélectionnée.

Qui est Masomah Ali Zada ?

Masomah Ali Zada est une cycliste afghane réfugiée en France. Elle est née le 11 mars 1996. Du haut de ses 25 ans, elle n’a pas vécu une vie facile. Malgré tout, elle réussit à vivre de sa passion. En effet, elle est originaire d’Afghanistan, elle fait partie d’une communauté minoritaire de Chiites persécutés par les Talibans, les Hazaras. Sa famille a donc choisi l’exil. Mais arrivé en Iran, après huit jours de marche, ils ne sont pas reçus avec le titre de réfugié.

Son Parcours

C’est en Iran, dans les années 2000, qu’elle apprend à faire du vélo. De retour dans son pays natal, elle décide d’apprendre le Taekwondo. Mais, pendant son adolescence, elle retourne rapidement vers le vélo et commence, ainsi, sa carrière de cycliste.
Après une course où elle finit 6ème, elle intègre l’équipe féminine afghane de cyclisme créée par Sadiq Sadiqi. En parallèle, elle devient professeur de sport. Cependant, l’Afghanistan fait partie des pays où les femmes ont peu de droits, après l’arrivée au pouvoir des Talibans. L’équipe féminine afghane est alors très mal vue dans leurs pays.
Par exemple, lors des courses, Masomah Ali Zada explique que les afghans essayaient de les arrêter par toutes les manières: “menaces, insultes, jets de choses sur nos passages”.
De manière générale, c’est très mal vu de “porter des vêtements de sports et de monter sur un vélo”. C’est grâce à son père que Masomah Ali Zada a pu continuer son rêve. Il était toujours derrière elle et l’encourageait à devenir une femme qui fait changer les choses.
Elle a toujours rêvé de participer aux JO, et cette année, son rêve se réalise.

Nous pourrons l’observer et la soutenir pendant ce grand événement.

Une belle rencontre

En 2016, Arte décide de faire un documentaire sur les cyclistes féminines d’Afghanistan intitulé Les Petites Reines De Kaboul. Masomah Ali Zada fait partie de ces femmes avec sa soeur, Zahra. Elles sont proposées, par un groupe de députés italiens, au Prix Nobel de la Paix et sont reçues par la première dame d’Afghanistan et par l’Ambassade de France en Afghanistan. Et comme le destin est bien fait, un avocat d’Orléans, Patrick Communal, tombe sur le documentaire et décide d’entrer en contact avec elles. C’est lui qui les aidera à venir en France et à demander l’asile politique. Il va les loger, les aider avec leurs études. Il devient rapidement un point de repère pour la famille de Masomah Ali Zada. En France, elle a aussi fait connaissance avec le fils de Patrick, Thierry Communal. Thierry l’a beaucoup aidé à s’adapter, comme elle le dit elle-même “c’est ma deuxième famille, ici à Lille”.
Patrick Communal et Masomah Ali Zada ont sorti, en 2018, un livre intitulé La petite reine de Kaboul. Ce livre raconte l’histoire de Masomah Ali Zada et comment elle a réussi à poursuivre son rêve malgré les interdictions de son pays d’origine.

Un message de liberté ?

En somme, Masomah Ali Zada est une femme musulmane originaire d’Afghanistan réfugiée en France qui va cette année participer aux JO. Son parcours est impressionnant, elle devient un modèle pour les femmes qui ont vu leurs droits disparaître, un exemple de message de liberté. Sa participation aux JO de Tokyo est une des finalités de son message.

Tout cela partait d’une passion pour le sport. Aujourd’hui, c’est bien plus que ça, Masomah Ali Zada se bat pour le message qu’elle veut véhiculer : il faut évoluer, laisser les femmes progresser et essayer de nouvelles choses. Une femme sur un vélo peut y arriver. Finalement, les femmes doivent être libres et elles peuvent tout faire si elles le veulent. Son père a accepté le fait qu’elle fasse du vélo et l’a soutenue. Ainsi, elle pense que si son père l’a fait pour elle, tous les pères peuvent aussi le faire.

Très simplement, Masomah Ali Zada et sa sœur, Zahra, sont des femmes inspirantes et qui continueront de se battre pour leur passion et pour ce beau message de liberté.