FIFA 17 : le salut de la licence grâce au Frostbite engine ?

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FIFA 17 Carrière (dans les menus)

Retrouvez notre test de FIFA 17, la simulation de Football développée et éditée par EA sur PS3, Xbox 360, PS4, Xbox One et PC.

Tester le FIFA annuel, ça relève presque de la routine pour une rédaction d’un site de jeu vidéo. Chaque année on a Noël, l’E3, la Gamescom, le FIFA et ainsi de suite ! Mais là où l’année dernière on cherchait les nouveautés pour être sûr de ne pas les rater (la principale étant l’arrivée des équipes féminines), on a droit pour FIFA 17 à l’arrivée du Frostbite engine utilisé pour la première fois dans la série. Un nouveau moteur de jeu ? En voilà une nouveauté ! De plus, un mode aventure scénarisé est proposé et constitue également un petit plus majeur. Si l’on ajoute à cela d’autres ajouts comme l’arrivée du championnat japonais (dont je dois être le seul à s’en émouvoir), on peut en arriver à la conclusion que si l’on devait attendre un FIFA au tournant et le passer à la loupe avec grande attention, ce serait bien celui-là ! Le mode de jeu « l’Aventure » vaut-il le coup ? Le Frostbite engine marque-t-il un tournant dans la licence ? Vais-je réussir à faire gagner mon équipe japonaise dont tout le monde se fout ? Vous saurez tout ça et bien plus dans le test de FIFA 17.

Je précise avoir testé le jeu sur PS4 et ne pas avoir pu toucher aux autres versions. Si l’écart entre les versions « current gen » est très certainement minime, mes observations lors de ce test ne s’appliqueront sans doute pas aux versions PS3 et Xbox 360.

La puissance du froid mordant

Le Frostbite est le moteur maison d’EA. Il est utilisé pour tout un tas de jeux cool (comme bon nombre de Battlefield, dont le prochain épisode Battlefield 1, Plants VS Zombies Garden Warfare 1 et 2 ect), et tout un tas de trucs moins cool (le dernier Need for Speed, Battlefield Hardline). Pour FIFA 17, on voit directement la différence en étant placé dans un match du championnat anglais. Les joueurs de Chelsea sont plus réels que jamais, que ce soit au niveau de l’animation ou de la modélisation des visages. Pour le reste, on constate une nette amélioration sur les textures des stades, mais également sur la luminosité ambiante. Les conditions météo, comme la pluie, sont bien gérées, même s’il y a tellement d’eau autour ballon qu’on se croirait au water polo, mais bon comme d’habitude je chipote un peu. Les tenues sont par contre très bien modélisées et ajoutent au réalisme global de FIFA 17. Petite nouveauté cette année, mais néanmoins très appréciable : les coachs ont été modélisés et on peut retrouver avec plaisir la trombine d’Arsène Wenger tantôt en costume, tantôt en kaway quand il pleut (ouais, on est en Angleterre pas en Espagne). Car oui, vous l’aurez compris : seuls les coachs anglais de Premier League ont été modélisés. Le reste bah… ? On met ainsi le doigt sur un déséquilibre pas très grave pour les coachs, mais qui se ressent un peu plus sur la modélisation des joueurs. Si vous faites s’affronter dans le même match une équipe partenaire d’EA (comme Manchester United, le Bayern Munich…enfin les pointures quoi) à une autre équipe, vous risquez vite de voir la différence entre les joueurs qui se sont fait « motion capturer » et les autres. Il est vrai que, statistiquement, les joueurs contrôleront plus le Bayern que l’AS Nancy Lorraine, mais quand même …

FIFA 17 Intros 0-0 CHE - MUN, 1e p.
Avouons que c’est bien foutu

Un gameplay qui divise

Le monde videoludique est fort complexe : restez sur vos acquis et ne changez rien pendant plus de 5 ans et les joueurs gueulent, changez des trucs et … bah… ils gueuleront aussi. Au début, en jouant à FIFA 17, j’ai été assez décontenancé et je ne savais pas bien pourquoi. Pourtant pas de grosses différences au niveau des contrôles, les gestes techniques sont un peu mieux réussis, mais vu que je n’en fais pas, ce n’est pas trop ce qui m’a perturbé donc… qu’est-ce qui clochait ? J’ai donc voulu mettre un mot sur mon malaise et je suis allé voir les avis des joueurs sur le web. De ce côté-là, c’était le foutoir complet. Les trois quarts disent ne pas aimer les nouveautés de gameplay mais pour des raisons assez différentes : certains trouvent ça trop lent, d’autres trop rapide (gné ?), certains trop dur, d’autres trop facile… A s’y perdre vous dis-je ! J’ai ainsi pris du recul et j’en ai discuté un peu avec des connaisseurs (je salue au passage mon expert footballistique Miki qui m’a fortement aidé à mettre la doigt sur la chose) et j’ai enfin compris : le pressing défensif, cette année, est sponsorisé par Chuck Norris. Dès que vous approchez, l’IA ne vous fera aucun cadeau et vous prendra la balle au moindre contact. Cette difficulté accrue a sans doute été mise en place pour favoriser le collectif et limiter les exploits individuels (le vrai football tel qu’il devrait être, ouais !). Ce n’est pas un défaut, c’est un choix (souvenez-vous : touchez aux habitudes des joueurs…) mais ce qui l’est un peu plus, c’est cette facilité à perdre le ballon dès qu’un adversaire est à proximité, un peu comme si votre joueur s’écartait volontairement de l’action dès qu’il y a contact. Et quand l’arbitre ressemble à un Daredevil des grands soirs en ne sifflant absolument jamais même pour les tacles par-derrière, on se dit que notre seul salut : c’est la passe. FIFA 17 vous pousse bel et bien à jouer en deux touches de balles.

FIFA 17 FUT Saison solo 2-0 FUT - FUT, 1e p.
Vous allez souffrir au début

Moins d’accessibilité, plus de technique

Malgré le défaut des arbitres aux lunettes noires et à la canne, le gameplay de FIFA 17 peut se révéler aussi riche qu’il n’était déstabilisant au départ. Et, vu que beaucoup de joueurs ne prennent pas de recul et vont rédiger leur évaluation assassine au premier « waddaphoque« , on comprend aisément pourquoi ça grogne sur le net. Plus que jamais, vous devrez construire votre jeu dans FIFA 17 et cela rapprochera un peu plus la série de la pure simulation. Les coups de pied arrêtés ont été également repensés et sont eux aussi symptomatiques de cette évolution. Maintenant, il ne s’agit pas vaguement de déterminer la direction et d’appuyer sur la touche un certain temps pour doser la puissance, mais d’utiliser un marqueur pour viser pour les coups francs et les corners. Le système demandera un temps d’adaptation, mais se révélera plus précis et efficace que jamais une fois maîtrisé. Les penalties ont été également repensés et imposent une sorte de flèche ascendante pour déterminer l’angle et la puissance. Le système est sympa mais demande de bouger, viser, et évaluer la puissance en même temps. Les plus manchots risquent d’avoir du mal (étonnamment pour une fois je ne suis pas dedans !). 

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Il a pas fini de rager avec moi qui joue !

Alex Hunter dans la place

Avec tout ça, on a même pas évoqué les modes de jeu, et pourtant, « l’Aventure » constitue une grosse nouveauté pour la série. Vous incarnerez Alex Hunter, un jeune rookie du championnat anglais des épreuves de sélection, au centre de formation jusqu’à son ascension fulgurante, en passant par de nombreux obstacles. Campé par un acteur très convaincant (et bien modélisé), Hunter est très vite (trop vite ?) propulsé en Premier League. Vous devrez choisir parmi « une ou deux propositions » selon votre agent (comprenez toutes les équipes les plus prestigieuses d’Angleterre). Côté histoire, je vais pas vous en dévoiler davantage pour ne pas vous spoiler, sachez juste que la bataille pour devenir titulaire sera rude. Les cinématiques sont bien mises en scène, les personnages plutôt attachants et bien modélisés. En revanche, on note parfois une sorte de flou de pixels assez horrible en arrière-plan ce qui rend le tout assez inégal. Dans l’ensemble, la carrière d’Alex Hunter se laisse suivre avec un certain plaisir. Excepté le choix du club, vous n’aurez pas énormément de possibilités à part celui de sélectionner vos réponses lors de dialogues entre un ton arrogant, modeste ou neutre. Au final, cela n’influe pas réellement sur le jeu, mais sur la confiance de l’entraîneur et votre nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, ce qui n’est pas vraiment logique en fait, mais bon…On pourrait toujours reprocher à « l’Aventure » son côté vite fait, vite oublié vu sa ligne directrice totalement inflexible, mais on va dire que pour un coup d’essai, c’est déjà pas mal ! 

FIFA 17 L'Aventure (dans les menus)
Oui, les arbres sont en pixels

La valeurs sûres

A côté de ça, on retrouvera le foot féminin avec sa coupe internationale dédiée sans énormes changements par rapport à l’année passée. Le mode Ultimate Team ne se révolutionne pas, mais ajoute les compétitions en ligne FUT Champions et un mode défis de création d’équipe qui vous obligera à composer votre team sur des critères très exigeants. Les amateurs de compétition retrouveront toujours les saisons en ligne et les clubs pro où vous pourrez monter une équipe avec vos amis et jouer à 11 contre 11. Les carrières sont toujours présentes mais s’étoffent désormais d’objectifs à long terme qui devront attirer toute votre attention si vous souhaitez garder la confiance des dirigeants. Si vous le souhaitez, vous pourrez même entamer une carrière de joueur pour devenir entraîneur après avoir pris votre retraite. D’ailleurs, si vous êtes manager, vous aurez le choix entre 11 archétypes, histoire de vous voir rager un peu au bord du terrain quand vous vous prendrez une bonne défaite. La classe non ? 

FIFA 17 Carrière (dans les menus)
On ne plaisante pas avec les objectifs !

L’ambiance sonore : un grand cru !

Il me fallait bien clore sur l’ambiance sonore. Côté musiques utilisées dans les menus, c’est très sympa mais assez habituel. Rien d’exceptionnel si ce n’est une compo du groupe de rock britannique Kasabian utilisée pour lancer le mode « l’Aventure » . Par contre, l’ambiance dans les stades est excellente. On sent bien les spectateurs se réveiller lors d’une action ou quand il reste peu de temps pour égaliser. Sinon, les chants officiels des plus grandes équipes retentiront dans le stade pour notre plus grand plaisir. Côté commentaires, l’arrivée de Pierre Ménès fait du bien même si l’articulation fait parfois défaut, mais bon c’est aussi ça le style Pierre Ménès ! L’ensemble est plutôt convaincant, et, même si certaines phrases reviennent vraiment trop souvent (notamment lors de remplacements en cours de match), on trouvera dans le lot quelques perles qui auront le mérite d’être totalement assumées. 

FIFA 17 Carrière (dans les menus)
Ventforet Kofu : oui cette équipe existe.

FIFA 17 annonçait un renouveau et a su apporter un nouveau souffle même si ce n’est pas une révolution. Le tout n’est pas parfait et la période d’adaptation peut paraître longue mais le gameplay peut révéler toutes ses richesses une fois maîtrisé. En somme, FIFA 17 perd en accessibilité mais gagne en technique, ce qui peut être pertinent pour une simulation. Pour ceux qui auront la patience d’accrocher, il y aura fort à faire avec un mode scénarisé peut être trop vite oublié, mais les modes Ultimate Team et carrière se révéleront toujours aussi prenants avec leur petit lot de nouveautés. Si l’opus de l’année prochaine se perfectionne et affine son gameplay, on pourrait bien se rapprocher de l’excellence. 

J’avais évoqué les envolées fantaisistes de Pierre Ménès et d’Hervé Matoux, en voici un excellent exemple en début de vidéo. Vous pourrez apprécier (ou pas) un début de match complètement naze où je peine à déborder la défense et son pressing de Tank russe (oui je suis mauvais).