Krijn de Koning est au Centquatre

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Je crois qu’il est bon  de commencer par dire ceci: Dans l’atmosphère endeuillée de ces derniers jours, les installations de Krijn de Koning représentent une magnifique bouffée d’air frais. Installées dans un lieu des plus incroyables où se mêlent tous les arts, un lieu qui transpire la vie et la bonne humeur, elles ont un impact beaucoup plus conséquent que beaucoup d’autres expositions qu’il m’ait été donné de voir.

Le travail de Krijn de Koning, formé entre autres par les professeurs de l’Ateliers ‘63 à Haarlem, en Hollande et de l’Institut des Hautes Etudes à Paris, s’inscrit dans les recherches que mènent aujourd’hui un petit nombre d’artistes autour de l’art in situ. Là où la chose devient particulièrement intéressante c’est que l’artiste ne cherche pas à prendre en compte ce que l’on nomme les conditions idéologiques inhérentes aux lieux d’exposition. Néanmoins, chacune de ses œuvres repose tout de même sur la recherche d’un équilibre entre le lieu et son inscription dans ce lieu, dans la relation du corps, celui de l’artiste et celui du spectateur, à l’espace.

Il résulte de cette alchimie un sentiment de douce tranquillité chez le spectateur qui vagabonde entre les dizaines de pans de murs colorés formant autant de pièces artificielles. L’intégration est telle que lorsque l’on sort de là, dans ce grand espace qu’est le studio Centquatre, on ne demande qu’à revenir au milieu de ce dédale qui semble si accueillant. L’impression est d’autant plus forte qu’au milieu du grand hall du Centquatre se dresse un panneau noir « Ici ensemble, nous sommes Charlie » qui rappelle cruellement la réalité dans laquelle nous vivons.

Des couleurs de Krijn de Koning, de celles de Charb, Cabu, Wolinsky et Tignous qui emplissaient les pages de Charlie Hebdo ressort toujours le même sentiment, celui que « l’art sauvera le monde » comme le disait déjà Dostoïevski il y a quasiment deux-cent ans.