Iron Claw : sensible, touchant, mais un peu longuet

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Après s’être illustré en 2011 avec Martha Marcy May Marlene, le cinéaste Sean Durkin est de retour avec une nouvelle petite pépite : Iron Claw. Emmené par Zac Efron, Harris Dickinson ou encore Holt McCallany, le long-métrage raconte le destin tragique de la famille Von Erich. Célèbre famille de catcheurs américains, les Von Erich ont connu de graves tragédies au cours de leurs différentes carrières. Considérée comme la plus grande famille de toute l’histoire du catch, Iron Claw raconte leur histoire.

Iron Claw : Zac Efron dans son meilleur rôle ?

Emmené par des séquences de catch superbes, Iron Claw porte un regard inédit sur l’industrie du catch. Film testostéroné autant que sensible, Sean Durkin se sert du prisme de Zac Efron, parfait dans le rôle de Kevin Von Erich, pour raconter la toxicité d’une famille « maudite ». A l’instar de son protagoniste, Iron Claw est une œuvre musclée et touchante, qui questionne la notion de paternité et de célébrité, via le milieu du catch.

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Zac Efron méconnaissable

Zac Efron trouve ici l’un de ses meilleurs rôles. Physiquement hallucinant, musclé comme jamais, à la force herculéenne, il partage également un regard d’une tristesse infinie. Touchant, le comédien passe ici d’acteur de seconde zone, anodin, à un véritable artiste habité. Sean Durkin lui offre un rôle sur-mesure où le comédien se sert à la fois de son physique d’athlète et d’une palette d’acteur encore jamais dévoilée.

Iron Claw est un regard intéressant sur l’industrie du catch comme miroir de l’industrie du cinéma. Une industrie poudre aux yeux, dominée par les lobbies, où tout est orchestré, manigancé, contrôlé, où les sportifs sont des acteurs de ce système, qui tombent eux aussi dans la drogue, la dépression, l’addiction, face à la pression du système. Iron Claw questionne ainsi la place de la célébrité, la pression de celle-ci auprès de ces jeunes sportifs poussés à l’extrême par leur père tyrannique (Holt McCallany impérial).

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La fraternité comme seul remède face à la toxicité du père ?

Ainsi, le film aborde également les thématiques de la pression familiale, de la toxicité du père, avec beaucoup de réalisme et de clairvoyance. Sean Durkin questionne les tourments psychologiques et physiques de ces jeunes hommes idéalistes, qui croient au rêve américain, au dépassement de soi, torpillés par un père trop ambitieux, à la recherche de la gloire avant tout. Iron Claw aborde ainsi la thématique de l’illusion du rêve américain, d’une réussite toxique, à cause de la pression paternel d’un père assoiffé de succès.

Malheureusement, Iron Claw est un biopic trop classique pour totalement convaincre. Si ce n’est les séquences de catch qui n’ont rien à envier aux scènes d’action de Rocky, la mise en scène de Sean Durkin est trop sage pour sublimer son récit. 2h13 c’est un peu long face à une mise en scène platonique, certes tout en retenue, mais qui aurait parfois méritée plus d’expression, plus d’ostentatoire. Cette histoire méconnue pourrait potentiellement laisser les non aficionados du catch sur le côté du ring, malgré des éléments historiques passionnants.