Rentrez dans le ventre du dragon pour trouver de l’or

0
647

Tout le monde sait que les dragons sont de redoutables prédateurs mais saviez-vous que leurs écailles se transforment en or au moment de la mue ? Ce n’est qu’une des nombreuses surprises de Dans le ventre du dragon, une bd d’heroic fantasy par Mathieu Gabella et Christophe Swal.

Trois mousquetaires face à un dragon

Le danger Dans le ventre du dragon

Dès le titre, Dans le ventre du dragon, le propos est limpide : cette série va nous parler du plus grand danger des récits d’heroic fantasy. Le scénariste Mathieu Gabella part des légendes anciennes et en donne une nouvelle interprétation. Les légendes présentent les dragons comme des gardiens de trésors mais sans réellement en donner une explication. Gabella fait intervenir la biologie car c’est au moment de la mue que leurs écailles se métamorphosent en or. Par ailleurs, ses excréments deviennent des pierres précieuses. De tels phénomènes attirent inévitablement les aventuriers et Dans le ventre du dragon suit la création progressive d’une équipe de trois hommes rassemblés pour chasser le plus grand dragon connu. Ils vont rapidement arriver à l’idée que, pour le tuer, ils devront rentrer dans son corps.

Cet équipage est très disparate mais est uni par leurs liens familiaux avec les dragons. Ce sont leurs parents qui ont préparé cette alliance et le plan d’attaque. Le pirate chinois Wei Feng peut dresser des dragons alors que Udo Von Winkelried les chasse pour respecter la tradition familiale. Phylogène d’Esquamate a vu ses parents, des dracologues mourir en allant étudier ces reptiles gigantesques. Ils sont physiquement et psychologiquement très différents. Phylogène est frêle car il passe son temps à étudier les dragons. Udo est plus massif et marqué sur sa chair par une malédiction familiale mais refuse de pactiser avec ces reptiles pour préférer la vengeance. Tous les deux fuient une humanité qui les craint pour leurs différences. La morale touche moins Wei qui est surtout attiré par l’or et n’hésite pas à mettre les dragons en esclavage. Chacun pourtant apporte à l’équipe : Phylogène sa connaissance scientifique, Udo sa technique de chasse et Wei le navire et l’équipage. Dans le premier tome, d’une série prévue par l’éditeur Glénat en trois, on suit en particulier Udo par des images de son passé. Cela laisse supposer que chaque volume sera consacré à un membre du trio de chasseurs.

Le dragon en version romanesque

Des créatures hybrides Dans le ventre du dragon

Nous vous avions récemment parlé du Dernier Dragon où Jean-Pierre Pécau partait de la réalité historique des croisades pour proposer un récit d’aventure et de fantasy. Dans le scénario de Mathieu Gabella, on croise certes un contexte historique. La France des Valois est en guerre contre les Anglais et un moment décisif de la chasse se déroule à la bataille navale de l’Écluse. On apprend l’étymologie du mot dragon. Mais, Dans le ventre du dragon s’appuie bien plus sur les légendes médiévales et sur les romans contemporains que le scénariste mélange allègrement. Dans l’introduction, on croise le combattant des légendes germaniques Siegfried mais il se trouve recouvert d’une peau de dragon. Contrairement aux films, ce ne sont pas son souffle ou ses griffes qui sont l’arme la plus redoutable du géant mais son regard. En effet, le dragon survit en se métamorphosant. Ils peuvent aussi s’accoupler avec d’autres créatures et leurs progéniture est une chimère doublement redoutable.

Le dessinateur Christophe Swal impressionne par la qualité de représentation des dragons et la précision des décors dans des grandes illustrations. Toute la scène de bataille est captivante. Il est aussi doué pour les visages réalistes. Le coloriste Simon Champelovier a également un grand rôle pour installer une ambiance inédite. Il ne multiplie pas les couleurs pour coller à la réalité mais choisit une teinte dominante comme le rouge et le bleu lors du premier combat.

En pénétrant dans le ventre du dragon, le lecteur ou la lectrice est tout d’abord ébloui par le dessin admirant les traits et le dynamisme du dessin de Christophe Swal et les couleurs Simon Champelovier. Mais iel sera ensuite hypnotisé par le trio d’aventuriers et les nombreux mystères dans le corps du dragon achèvent de convaincre le lecteur, pressé de lire la suite prévue pour mai.

Si l’envie vous prend, vous pouvez retrouver d’autres récits d’heroic fantaisy avec Hurlevent et Fang.