Critique Eternity de Bliss Comics, un dieu rentre chez lui

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Comme nous l’avions indiqué dans leur planning, Bliss continue d’éditer les séries de Valiant comics en proposant une nouvelle série, Eternity, sortie le 5 octobre.

Une suite sans départ ?

Bien qu’Eternity soit la suite de Divinity, on peut tout comprendre sans avoir lu la série précédente. L’équipe créative reste la même que pour Divinity. Le scénario est de Matt Kindt que nous avions déjà adoré pour le premier volume d’X-O Manowar. Les dessins sont de Trevor Hairsine mis à part le premier épisode par Renato Guedes.

Un héros au pouvoir absolu

Revenant d’une expédition dans l’espace, une navette soviétique a disparu. Deux des cosmonautes sont revenus des décennies plus tard. Dotés de pouvoirs puissants, ils sont devenus l’équivalent de dieux. Cette arrivée a bouleversé la géopolitique de la Terre. Abram Adams a annulé l’hallucination collective et fait revenir la terre au point de départ. Une religion apparaît pour honorer ces surhommes mais tout repose sur un mensonge. Satisfait d’avoir remis le monde sur le bon chemin, il rentre rejoindre sa femme en Russie mais tout son équilibre est bouleversé car sa femme Myshka est enceinte.

Une couverture qui pousse à se jeter sur le livre

Des nouveautés

On découvre le monde à l’origine des pouvoirs d’Abram et Myshka où un personnage important vient d’être assassiné. Des conflits internes explosent et l’enjeu est la situation du fils d’Abram et Myshka. Le monde de l’Inconnu est en guerre autour de la destinée. Abram qui voulait s’éloigner des conflits, doit prendre parti. Les couleurs et les paysages sont exotiques – des mains gigantesque, un ciel zébré de bandes de lumière. En lisant ce volume, on songe aux meilleures histoires de Moebius et de Jim Starlin, créateur de Thanos.

Un super-héros penseur

Eternity est aussi l’histoire d’Abram, passionné de science-fiction, qui a vu son imaginaire devenir la réalité. Par quelques cases, le lecteur en apprend plus sur son adolescence en U.R.S.S. Il est devenu père de famille et va tout faire pour défendre son fils. Abram refuse le destin alors que sa femme Nichka change d’avis. Ce récit de science-fiction fait réfléchir sur les responsabilités du pouvoir absolu. Doit-on tout faire quand on en a le pouvoir ? Quelle est la responsabilité d’un père ?

Une planète psychédélique

Un beau volume

Le soin apporté par Bliss à chaque nouvelle publication est remarquable. Non seulement on trouve toutes les superbes couvertures de Jelena Kevic-Djurdjevic et des crayonnés d’Hairsine, mais il y a également des pages hyper intéressantes – des crayonnés, l’encrage et la colorisation. Sur ces pages, il y a les commentaires très précis du scénariste puis du dessinateur, de l’encreur et du coloriste.

Bliss est un éditeur redoutable qui nous fait dépasser nos réticences. Eternity est plus qu’un récit de science-fiction mais une touchante histoire de famille. On voyage très loin dans l’espace et dans la profondeur d’un père et de sa femme. C’est splendide et on ne peut qu’espérer une suite.