Tuer ou tomber amoureux ? Kiruru Kill Me pose le débat

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L’éditeur Kurokawa démontre dans les deux premiers volumes de Kiruru Kill Me que tomber amoureux est souvent plus proche d’une véritable mort que de la petite mort. Suivez-notre carte du tendre pour comprendre ces allusions…

Chaque rendez-vous pourrait être le dernier !

Le héros de Kiruru Kill Me

Dans Kiruru Kill Me, Nemo Aoi est un jeune patron d’une firme transnationale de la pharmacie. Non seulement, il gagne beaucoup d’argent mais sert son pays en replaçant le Japon au premier plan de cette industrie. Il est également un bel homme. Cependant, derrière l’image des magazines sur la finance, Nemo Aoi est un sauvage qui évite les mondanités. Pourtant, il vient à une soirée et afin de retrouver une serveuse, Kiruru Akaumi. Il a eu, en effet, le coup de foudre en touchant sa main. Ce sentiment devient une véritable folie amoureuse car il ne peut plus travailler, il la cherche partout et fait même appel à l’espionnage japonais. Nemo découvre alors que cette amoureuse fait partie d’une secte secrète d’assassins et de tueurs à gages. Pour être sûr de la croiser, il décide donc de l’engager pour le tuer. Chaque rencontre représente donc à la fois sa mort potentielle et la possibilité de tomber amoureux.

Éros et thanatos

Le scénariste et dessinateur Yasuhiro Kano s’inscrit clairement dans la comédie romantique. L’exagération des sentiments est typique des comédies romantiques. Alors que toutes les femmes le désirent, il tombe amoureux de la seule qui l’évite. Cependant, ce n’est pour une fois pas la femme qui cherche le prince charmant et va tout faire pour le conquérir mais c’est l’homme. Ce genre est aussi mélangé avec le récit d’action. Yasuhiro Kano multiplie les scènes de combat et montre dans Kiruru Kill Me que les peines de cœur peuvent être très sanglantes. Nemo doit tout faire pour éviter les pièges que tend Kiruru Akaumi tout en prenant des risques pour la voir. Il doit se rapprocher au plus de la mort sans y succomber. Il ne peut s’en sortir seul et a besoin de l’aide de son assistant Mori et de toutes les ressources de son entreprise. Après chaque tentative de meurtre, il teste des produits médicaux comme la peau artificielle ou le plâtre liquide. La série devient alors un guide de toutes les innovations médicales. Face à lui, Kiruru débute dans le meurtre et doit prouver sa valeur. Mais plus les échecs s’accumulent et plus sa place est menacée. Afin d’être plus efficace, elle va enquêter sur sa cible et tout découvrir sur sa vie. Mais, il n’est alors plus un simple contrat et elle s’attache à lui. Ce mélange entre action et romance fait souvent sourire. En effet, Nemo Aoi se met dans des situations totalement absurdes. Lors de leur deuxième rencontre, elle lézarde son corps de coup de couteaux et il finit par terre et en sang dans les toilettes.

Une représentation féminine douteuse dans Kiruru Kill Me

Cependant, la série est aussi dégoulinante de bons sentiments et verse souvent dans le machisme. C’est l’homme qui mène le jeu de la séduction. Nemo Aoi pratique des sports de combat et planifie des plans très complexes. Hélas, ces manigances virent très souvent vers le fantasme sadomasochiste. A l’inverse, Kiruru Akaumi est soumise à son organisation et doit sans cesse prouver sa valeur. Elle est très souvent nue ou dans des tenues dévoilant le corps (un haut très serré, une très courte mini-jupe…). Les images frôlent l’érotisme vulgaire par des allusions à l’érection, au sperme etc. L’obsession pulmonaire de la série est insupportablement lassant.

Kiruru Kill Me est une comédie romantique légère où le lecteur sourit du paradoxe de la situation : pour voir son amoureuse, Nemo parie sur sa mort prochaine. On admire les scènes d’action et les situations basurdes. Cependant, lec lecteur ou la lectrice peut être perturbé par la misogynie très présente dans la série.

Vous pouvez trouver d’autres chroniques sur des personnages féminins avec Butterfly Beast et All Free.