Riez de l’apocalypse climatique sur la Banquiz

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Les températures grimpent, les océans montent et la banquise fond certes mais comment faire pour trouver des glaçons au pôle nord ? Voici un exemple des questions plus matérialistes qu’écologiques que pose l’hilarant Banquiz sorti chez Pataquès.

Urgence climatique… mais pas trop vite

Pataquès est une collection centrée sur l’humour au sein des éditions Delcourt avec souvent un format carré rassemblant des strips sur une ou deux pages. Avec Banquiz, le scénariste Jorge Bernstein reprend le format de 4 cases par page dans un récit bien plus ample de cent pages où il adopte le parti pris de rire du réchauffement climatique et tire profit du dessin de Witko totalement dans l’esprit comique.

Grimpez sur la Banquiz

Deux manchots dégustent un cocktail en faisant un point pour le moins original sur le climat. Ils ne se plaignent pas de la disparition de la banquise mais constatent qu’ils ne boivent plus pour se réchauffer mais pour se rafraîchir. On retrouve d’ailleurs à plusieurs reprise la blague récurrente sur le manque de glaçons. Une climatologue semble pourtant s’inquiéter pour l’avenir de ces oiseaux et va même en parler au président américain. Ressemblant physiquement et mentalement à Trump, ce dirigeant n’y comprend rien mais pour la faire taire, il l’envoie en Antarctique observer la fonte du permafrost. Elle pourrait être satisfaite mais rien ne se passera comme elle l’espérait.

Rendez-vous en terre pas si inconnue

Non seulement Helen Lawrence ne profite pas d’un budget important mais son équipe est totalement incompétente : un militaire voulant retrouver l’odeur du napalm, un stagiaire de 3e profitant du désistement d’un ministre et un couple de candidats de télé-réalité… l’une des deux est même convaincue que la Terre est plate. En effet, une conseillère en communication a la brillante idée de diffuser cette expédition pour rentabiliser l’opération alors que Trump fait de la mission scientifique une opération militaire contre le terrorisme climatique. Il réclame tout comme en Irak de la haine, des milliers de morts et des dommages collatéraux. Mais la scientifique va aussi apprendre de son équipe de bras cassée. Elle, qui n’a connu que des blagues sur la philosophie kantienne va découvrir les cocktails en club.

Le groupe partait en expédition mais la réalité est bien plus décevante. Banquiz devient alors une attaque acide du tourisme. Suite au réchauffement climatique, les manchots ont développé le tourisme. Il y a toujours une solution mercantile et capitaliste à tout problème écologique. Après tout, peu importe que la glace fonde tant que l’argent coule à flot. La jeune génération des oiseaux est bien plus critique. L’enfant du couple de départ, Noukia, les critiquent quand ils achètent sur Amazon.

Le roi des manchots dans Banquiz

Banquiz est aussi une attaque acide du pouvoir. Trump est ridiculisé pour son ignorance mais aussi ses boutons à burger juste à côté de celui déclenchant le lancement des missiles. Si cette critique est attendue, l’empereur président manchot est tout aussi ignare et imprévisible. Contraint à des élections, il trouve la solution en se présentant deux fois avec son nom habituel et son nom scientifique.

Banquiz est une fable humoristique qui met face à face l’empire démocratique des manchots voulant profiter du réchauffement climatique et des humains tout aussi bêtes avec des scientifiques ignorés et des politiques ignorants. Ce livre sur le réchauffement se termine logiquement dans le feu et si le lecteur a souvent ri, il peut légitiment s’inquiéter sur le futur de la planète.

Si les BD d’humour vous intéressent, les chroniques sur Dunce et Les aventuriers du Mékong vous attendent sur le site.