[Review] Joe Golem un détective très occulte

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Mike Mignola, le célèbre scénariste d’Hellboy débute une nouvelle série : Joe Golem, détective de l’occulte publié par Delcourt le 16 mai.

Glou glou, Grrr, Aaaah

L’île de Manhattan est sous l’eau depuis un tremblement de terre. Dans cette ambiance humide, des événements étranges perturbent la vie quotidienne des survivants. Un géant de pierre, le golem des contes juifs, renaît par la foudre pendant une nuit d’orage. Joe Golem devient alors le sous-fifre d’un enquêteur du paranormal, Simon Church.

Dans le Manhattan englouti, des dangers rôdent.

Un lancement aux mystères encore nombreux

Ce recueil rassemble deux courts récits – Le chasseur de rats et Sous l’eau, les morts. Dans le premier, un monstre marin enlève les enfants. Le lecteur pense immédiatement à la créature du dernier film de del Toro mais en moins caressante. Dans la seconde histoire, un bibliothécaire veut ressusciter à tout prix sa famille mais réaliser ses souhaits peut être très dangereux.

Les scénaristes ne cherchent pas à tout résoudre mais prennent le temps d’installer une ambiance inquiétante et opaque. Joe Golem lance une série plus longue et dans ce premier volume, les mystères sont nombreux. L’action est censée se passer en 1965 mais Golem est étrangement habillé comme un détective privé des années 30. Simon Church, semble avoir vécu anormalement longtemps grâce à une drogue. Joe fait des cauchemars du Moyen Âge. Mais pourquoi Church lui donne du thé drogué ? Pour arrêter les cauchemars ou pour le contrôler ?

Mike Mignola est associé avec Christopher Golden mais on peut se demander quelle est la part de chacun. La lecture est très agréable. Le passionné de Mignola sera peut-être moins surpris car on retrouve les marottes du créateur d’Hellboy – l’occulte, les créatures marines, le steampunk où magie et science sont mélangées.

Des combats sous-marins prenants

Visuellement, Patric Reynolds restitue avec talent l’ambiance fifties des films d’horreur. Son dessin réaliste devient plus anxiogène avec des couleurs sombres – une dominante de marron et de vert en particulier pour les visages – et beaucoup de noir en lien avec l’ambiance du récit. On peut signaler par exemple de jolis combats sous-marins avec un filet de sang qui sert de trace pour poursuivre la créature et la cache dans un musée englouti où des Picasso et des peintures classiques aux visages déchirés servent à composer avec des corps d’enfants, une mise en scène macabre à la Seven.

Delcourt nous propose donc ici le début d’une saga sombre et intrigante. L’éditeur propose les superbes couvertures originales de Dave Palumbo et de Mike Mignola. On comprend mieux le lien avec les films fantastiques avec les esquisses commentées des personnages –Peter Cushing acteur anglais spécialiste de l’horreur a inspiré Church. Une fois le volume fermé, on a hâte de lire la suite.