Le retour de Magic : The Gathering en bd

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Un nouvel éditeur débarque dans le monde des comics et Black River redistribue les cartes en proposant l’adaptation du jeu de carte Magic : The Gathering. Découvrez notre stratégie pour dominer le multivers en lisant la chronique sur ce premier volume.

Multivers de la fantasyMagic, un mélange de styles

Ce livre marque une nouvelle relance en France de la franchise Magic : The Gathering. Il faut donc offrir une porte d’entrée aux nouveaux lecteurs y compris ceux qui ne connaissent rien au jeu de carte. Le premier tome de Magic : The Gathering le réussit par une découverte en plusieurs étapes.

Le premier chapitre explique le fonctionnement de Magic. Le monde n’est pas unique mais il existe plusieurs dimensions. Les Planeswalkers sont des savants utilisant la magie pour voyager dans le multivers. Ils vivent dans la ville de Ravnica au cœur du multivers. Une double page dans l’épisode trois présente l’immensité de la ville organisée en différentes guildes. Elles rassemblent une profession mais forge ensuite le caractère de ses membres. On rencontre ensuite trois maîtres ayant subi en même temps une tentative d’assassinat.

En effet, Magic : The Gathering est aussi une série d’action grâce aux nombreux rebondissements proposés par le scénariste Jed Mackay. Les attaques contre les maîtres révèlent des secrets bouleversant alors l’équilibre fragile entre les guildes et donc toute la dimension. Malgré leurs profondes différences, trois maîtres vont devoir collaborer pour trouver les responsables des attaques. Comme dans tout bon polar, le coupable sera surprenant. En attendant, les trois enquêteurs amateurs suivent différentes pistes permettant de visiter l’ensemble de la ville. Dans le dernier épisode, l’horizon s’élargit encore car les personnages principaux voyagent dans plusieurs univers pour résoudre le mystère. Mais, contrairement à Miss Marples, ils disposent de la magie.

Un multivers multiculturelUne des maîtres dans Magic

L’univers de Magic : The Gathering étant multiple, il peut être vu comme un éloge de la diversité. La cité de Ravnica accueille des architectures du monde entier et l’organisation sociale reflète le rassemblement de différentes communautés. Dix guildes de différentes cultures coexistent et vivent en paix autour d’un pacte. Au niveau supérieur, un conseil commun dirige la cité avec un maître réincarné dans le corps d’un dragon comme arbitre.

Chaque Planeswalkers voit la frontière traversant les univers différemment en fonction de sa culture et son individualisme. Le trio central de ce premier tome illustre ces différences : Kaya dite l’assassin-fantôme est une banquière black. Ral Zarek surnommé le cœur de l’orage est un scientifique à la peau d’ivoire et Vraska, souveraine des opprimés, est une tueuse au corps de monstre. L’un des maîtres fait partie de la communauté lgbt et la majorité des personnages principaux sont des femmes tout comme les archanges. Malgré leur différences, ils travaillent ensemble et leur complémentarité sera la clé pour résoudre l’énigme.

L’univers de Magic : The Gathering plus intéressant que l’intrigue qui avance trop lentement malgré de nombreux rebondissements. Cet univers puise dans l’heroic fantasy. Pour se suicider, un tueur n’a pas de recours au poison mais prononce un sort magique. Le scénariste reprend des noms étranges et des surnoms ambitieux. Le hall des hospitaliers du cœur gelé illustre bien la structure de cet univers. Magic : The Gathering s’inspire au départ d’un ordre monastique médiéval réel puis le réinterprète : ces chevaliers deviennent des soigneurs aux pratiques naturelles et magiques. Ailleurs, l’inspiration est plus antique comme un monstre au pouvoir venu de la Gorgone. Enfin, des allusions à la culture geek contemporaines sont nombreuses : des zombies sauvages recherchent de cadavres pour se reproduire.

Le dessin d’Ig Guara assure avec brio tous ces mélanges dans une mise en page déstructurée. Il nous fait découvrir l’immensité de la ville dans des immenses pleines pages sans gouttière. Hélas, certaines pages paraissent bâclées par un encrage peu visible.

Si vous avez toujours voulu découvrir le multivers sans limite de Magic : The Gathering ce premier volume est une très bonne porte d’entrée par une lecture très rapide. En fin de volume, une équipe s’est formée et les interactions entre eux deviennent intéressantes. Ce trio donne envie d’aller plus loin.

Vous pouvez retrouver la première série chez HiComics avec Chandra ou une série d’heroic fantasy avec Les 5 terres.