The Yakuza’s guide to babysitting tome 1 : super nanny

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Yakuza Guide to Babysitting

La rentrée éditoriale est encore très riche chez Kana. A côté de titres orientés dark fantasy comme Oneira ou de récit d’anticipation philosophique comme Darwin’s Incident, se nichent de petites comédies tendres à l’image de ce The Yakuza’s guide to babysitting. Construit sur un concept incongru, le récit laisse la part belle à la richesse du cœur.

Votre mission si vous l’acceptez

Dans les rues de Tokyo, l’évocation de son nom fait trembler. Kirishima est un jeune yakuza qui a rapidement monté les échelons de son clan. Sa méthode : un usage immodéré de la violence pour obtenir ce qu’il veut. Gangsters, débiteurs, tous savent que le croiser signifie des coups, du sang et une bonne dose d’humiliation. Le « démon » comme se fait surnommé Kirishima aime ce qu’il fait et n’hésite jamais à laisser « un supplément » à ses clients.

Le jour où son boss le convoque, Kirishima redoute d’être allé trop loin et de devoir se séparer d’une de ses phalanges pour se faire pardonner. Or, si son chef en a assez de réparer ses bêtises, c’est pour une autre raison qu’il veut le voir. Il a une mission toute particulière à lui confier. Prendre soin de sa fille de 7 ans, Yaeka dont la mère est très malade. Impossible de refuser pour Kirishima qui va devoir concilier sa vie de malfrat avec celle de nounou.

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The Yakuza’s guide to babysitting : la brute au coeur tendre

Ce manga fonctionne comme un véritable « buddy movie ». D’un côté un homme de main implacable, féru de violence et qui met un point d’honneur à cultiver son image. De l’autre une petite fille, peu loquace au début, triste et entourée de spleen. Entre les deux mondes que tout oppose, un trait va les unir. L’obligation pour Kirishima de rendre heureuse sa protégée sous peine d’essuyer la colère de son père.

Pour ce yakuza chevronné commence une mission nouvelle : devenir un père de substitution. Car la vie de la jeune Yaeka est complexe. Comment assumer la profession de ses parents ; comment expliquer leur absence aux réunions parents-profs ; comment vivre en étant constamment surveillée ? Ces tâches, c’est notre jeune yakuza qui va devoir les accomplir en ouvrant son cœur à cette jeune enfant. Tout en essayant d’imaginer ce que c’est qu’être un père normal. Sacré défi pour celui qui navigue dans un monde interlope.

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Prendre un enfant par la main

Ce récit éminemment comique tire le meilleur de son concept fou. Plusieurs moments en effet confrontent l’univers du père à celui de la normalité. A l’école d’abord où Kirishima doit expliquer qu’il n’est pas le père, ni le beau-père. Dans la rue quand il croise des petites frappes bien décidés à exploiter sa nouvelle faiblesse. A la fête foraine, quand il rencontre un commerçant peu honnête. A chaque fois, notre yakuza doit user de ses talents criminels sans se faire démasquer par la jeune fille.

Très vite la comédie se double de tendresse, d’une complicité entre nos deux héros. Kirishima se découvre l’âme si ce n’est d’un père, tout du moins d’un adulte référent qui protège, écoute, console. Il devient le modèle de Yaeka qui trouve en lui toute l’affection qu’elle recherche en son père. La jeune fille devient également la rédemption de notre Yakuza en faisant ressortir tout ce qu’il cherche à cacher. De petits mots, des attentions quotidiennes embellissent la vie de notre caïd et modifient même sa manière d’agir : le démon s’assagit.

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The Yakuza’s guide to babysitting : le meilleur métier du monde

A l’image du culte G.T.O, ce manga transforme des anti-héros en belle personne. Kirishima est une brute qui pourtant comprend, apprend à comprendre ce qui manque à cette enfant. Lui, totalement centré sur sa personne, devient un super nanny préoccupé par le bonheur de Yaeka. Cette mission imposée devient une véritable passion. Il découvre alors l’importance du métier de parent, des difficultés et des conséquences sur l’enfant d’un parent déficient.

C’est ce qui rend ce premier tome réussi. C’est qu’à côté de l’humour omniprésent servi par un dessin efficace, l’auteur dresse un portrait pas toujours flatteur de la parentalité. Obsédé par son clan, le père de Yaeka néglige sa fille au point de la confier à un de ses hommes de main. Une métaphore de l’irresponsabilité, fléau moderne que fustigeait en son temps G.T.O. La chance veut qu’il soit tombé sur un ange déguisé en démon.

Ce tome 1 de The Yakuza’s guide to babysitting se révèle être une très jolie surprise. Au de-là de son concept drôle à souhait, c’est un récit tendre autour de la notion de parentalité.