Plus haut que le ciel T01 : Plongez dans un Japon d’après-guerre !

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Après avoir découvert un quartier chaud de Tokyo à travers Le flic de Roppongi, nous vous invitons cette fois-ci à découvrir un Japon d’après guerre ravagé par les flammes dans Plus haut que le ciel.

 

Plus haut que le ciel

Plus haut que le ciel est une série en trois tomes de Ishikawa Saburo. Publiée entre 2017 et 2018 en France chez Black Box Edition, la série est disponible depuis 1995 au Japon.

« Le 10 Mars 1945. Tokyo est bombardée par l’armée américaine. Le raid aérien qui décida de la défaite du Japon fit entre quatre-vingt et cent mille morts. La ville est entièrement détruite par les explosions et les incendies. Le vaste ciel bleu contraste avec les gravats. Les survivants errent parmi les ruines. Plongez-vous dans cette histoire romanesque qui suit la vie de huit orphelins dans l’agitation d’après-guerre. »

 

Un Japon d’après-guerre !

Plus haut que le ciel

Plus haut que le ciel nous entraîne dans un Japon en proie au désespoir, à la famine et aux épidémies. En effet, l’histoire débute le 10 mars 1945, date à laquelle la ville de Tokyo s’est faite bombarder. On suit alors huit orphelins qui feront tout pour survivre.

L’auteur nous plonge dans l’ambiance de la série dès les premières pages puisqu’on découvre avec horreur le chaos du bombardement. On découvre l’un de nos orphelins fuyant le bombardement avec sa mère. Malheureusement, cette dernière se sacrifie pour sauver son fils. La représentation de cette scène est particulièrement touchante. En effet, les graphismes nous plongent dans ce quartier de Tokyo ravagé par les flammes et les réactions des personnages nous ont donné, on doit vous l’avouer, la chair de poule.

Dès le départ, l’auteur joue avec vos émotions et vous incite à découvrir le quotidien compliqué des survivants. Cependant, beaucoup de séries parlant de cette période sont sur un registre plutôt « triste ». Or, dans Plus haut que le ciel, ce n’est pas du tout l’émotion première. En effet, le manga est plutôt axé sur le bonheur et le positif. C’est assez étonnant au vu de la sombre époque dans laquelle nous sommes plongés. On vous le rappelle, des milliers de morts sont à déplorer, famines et épidémies sont également de la partie. Mais dans ce premier tome, on suit des orphelins qui arrivent coûte que coûte à survivre et à profiter des petits bonheurs qui s’offrent à eux. Cela fait réfléchir, on vous l’assure.

On ne sait pas encore comment vont évoluer les deux prochains tomes mais l’introduction de nouveaux personnages tout aussi intéressants que ceux déjà présents semblent annoncer des rebondissements, de l’action et de l’émotion.

 

Une mère de substitution ?

Plus haut que le ciel

Tous les « voyous » que nous suivons sont donc des orphelins. Dans leurs aventures, ils vont rencontrer une jeune mère et sa fille qui comme eux, sont dans la misère. Au travers des leurs péripéties, nos orphelins feront tout leur possible pour aider cette famille à s’en sortir, afin qu’elle ne passe pas l’hiver dans les souterrains froids et sinistres de Tokyo.

Nos voyous appellent cette femme « La mère » et la fille de cette dernière appelle nos vagabonds « grands frères ». Malgré l’enfer de la situation, les orphelins n’ont pas perdu leur humanité et font tout leur possible pour sauver un enfant qui a toujours sa maman. Cette humanité est très appréciable et nous espérons que leur futur sera plus lumineux.

De plus, il faut avouer que nos personnages sont très attachants. Que ce soit par leur situation (perte de leur famille) ou par leur personnalité, suivre les aventures de nos huit vagabonds est un vrai plaisir. En effet, l’auteur leur a donné un surnom en lien avec leur ancienne vie ou leur personnalité (comme pour Nico qui fume des cigarettes, « nicotine »). Ces petits détails permettent de rendre ces personnages attrayants et uniques. De plus, au fur et à mesure de leurs péripéties, on découvre un peu plus leur caractère ou leurs talents.

Cependant, certains personnages semblent avoir un passé à fuir, en dehors du bombardement. Cela ajoute une nouvelle dimension à la série et la rend d’autant plus intrigante.

 

Des références historiques !

L’un des points forts de ce premier tome est que l’auteur mêle à la fois récit et faits historiques. En effet, Ishikawa Saburo nous oriente dans le temps avec des repères historiques. Des dates précises sont citées et permettent au lecteur de découvrir l’Histoire Japonaise et de se situer dans une époque en plein changement. Par exemple, une date très importante est donnée dès le début du tome, le 15 août 1945, date à laquelle le Japon se rend sans conditions aux forces alliées.

Cependant, à l’inverse de certaines séries historiques très précises, qui noient le lecteur sous un flot d’informations, l’auteur de Plus haut que le ciel a su jauger les informations importantes et ne donne que ce qu’il faut pour comprendre et apprécier le récit.

Plus haut que le ciel tome 1 est une œuvre de qualité qui vous plongera dans une histoire mêlant action, émotion et faits historiques. Ce premier tome a tout ce qu’il faut pour vous plaire, un scénario de qualité, des graphismes réussis et des personnages attachants. On ne saurait trop vous conseiller de découvrir cette série au plus vite.