Critiques Les Lignes courbes de dieu, Pinocchio

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Depuis Cannibal holocaust, le concept de cannibalisme a été introduit sans jamais pulluler en matière de films de ce genre. En voici la critique d’un de plutôt bonne facture : Bones and all – « J’ai mangé mon papy »

C’est la destinée d’une jeune femme mâtinée qui a la dalle mais au lieu de manger un adipeux hamburger, elle veut de la chair humaine. Bones and all est baigné par une atmosphère glauque et inconfortable mais pas sans cesse.

En effet, vers la fin, le récit sur le cannibalisme, métaphore de la concrétisation des pulsions d’adolescents pubères, est délicatement occulté par une histoire d’amour mielleuse mais c’est quand même très déluré avec un lot d’innombrables scènes insoutenables. Même si je comprends le but de cet attachement qui sert à explorer les fêlures mutuelles du passé. La confrontation avec la mère, apogée freudienne, est réellement exaltante avec son bagage génétique.

Pinocchio – «  Quel parent voudrait d’une bizarrerie comme toi ? »

Aussi troublant que le whitewashing, Disney, dévasté par le wokisme, embrunit désormais les héros de notre enfance avec la Fée bleue. Je me demandais si Robert Zemeckis allait assumer les animaux anthropomorphiques que sont Gédéon et Grand Coquin mais avec le recours aux images de synthèse et, le tour est joué, à noter que pour Figaro, le chat, il s’en sert aussi, ce qui est ridicule, le réalisateur ne pouvait pas embaucher un vrai félin.

En parlant de ridicule, ça l’est tout autant quand les protagonistes fuient la baleine, Pinocchio se transforme en hélice de bateau à moteur Contrairement aux autres adaptations live de classiques animés, Pinocchio tente d’innover positivement : avec Sofia, la mouette, qui sert véritablement le récit ; et négativement : la bohémienne qui n’apporte strictement rien à l’histoire. Bref, un film tourné pour de mauvaises raisons : gonfler le catalogue Disney+.

Les lignes courbes de Dieu – « Accroupis-toi. Imagine que tu chies dans un champ »

À l’instar d’un excellent Shutter Island, l’intrigue prend place dans un lugubre hôpital psychiatrique. On ne saura jamais qui dit la vérité, qui raconte des bobards même à la fin.

Mais malgré deux heures trente colossales, on ne les sent pas passer. À l’atmosphère anxiogène, Les lignes courbes de Dieu est assurément glauque. Néanmoins, légèrement plus de rebondissements et de coups d’éclat auraient été les bienvenus.