Critiques ciné de EO, La nuit du 12 et On The line

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Ce film montre les déambulations d’un petit âne gris qui va être confronté à l’univers des hommes : aux instants de joie comme à la violence. Attention présence de spoilers

EO – « Ce n’est qu’un âne » Je n’ai jamais compris ces gamines, plus ou moins jeunes, qui fanatisent les mirifiques et capricieux dadas nonobstant la beauté modeste des ânes humbles.

Le génie de Jerzy Skolimowski réside dans ses gros plans et ses plans fixes de cette bourrique et en réalisant un film assez taciturne, en effet pas besoin de longs discours. Le but est aussi de montrer à travers le regard désinvolte et imperturbable d’un animal la triste comédie humaine, se désintéressant de la liesse causée par des hominidés s’amusant avec une baballe, déconsidérant par la même occasion, d’un regard vitreux, la violence qui s’ensuit et étant curieux comme une pie vis à vis de l’étrange fumée dégagée par les hommes. Par contre, je ne sais que penser de l’étrange apparition d’Isabelle Huppert.
La fin sera considérée comme abrupte et gratuitement cruelle par certains, je la trouve, au contraire, industrieuse car elle amalgame superbement sentiment de malaise dû au fait qu’on a eu le temps de s’attacher à l’insigne baudet et notre incapacité à cesser de nous alimenter en viande dont résulte un aveuglement certain.
https://www.youtube.com/watch?v=LFKKNURm10Y

La nuit du 12 – « On combat le mal en rédigeant des rapports »

Pas de pédantisme, juste une affaire irrésolue mettant en scène deux flamboyants policiers qui rapportent de la nocivité intrinsèque de l’homme influencé par un patriarcat insane. On y aperçoit des suspects lymphatiques faisant preuve d’un nihilisme déconcertant, mettant en exergue la fragilité de toute une génération préférant la négation de tout et le verbiage qui l’accompagne plutôt que d’affronter la vie.
Bien que n’aboutissant pas, le suspense reste entier.

On the line – « Je suis le Messie. Je suis de retour »

On the line débute sous des auspices plus que favorables avec sa tension furibonde et un suspense haletant qui en font un thriller flamboyant.
Jusqu’à une fin dont la débilité est déroutante en étant une vaste fumisterie, tellement qu’on ne se fait pas berner au second twist. Néanmoins, Mel Gibson prouve, une fois de plus, qu’il est apte à porter un film à bout de bras, juste dommage qu’il n’ait pas eu l’ambition de s’assumer jusqu’au final perdant toute sa sapidité première.