Champignac 2 : retour maîtrisé !

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Spirou & Fantasio étant cliniquement mort depuis cinq ans, les éditions Dupuis ne cessent de développer son univers ou son entourage en un tas de déclinaisons plus ou moins attractives. Le comte de Champignac s’est donc vu apposer son noble nom de famille en tête d’une série éponyme dont le second tome, Le Patient A, paraît le 5 février.

Ce qu’on ne peut dénier à Champignac, c’est son dynamisme et sa vivacité. Dès les premières pages, on est lancé dans le récit, vif et enlevé. Esthétiquement, c’est très bon, et l’on regrette qu’un dessinateur du style de David Etien ne se soit pas vu confier les rênes de Spirou & Fantasio pour reprendre le flambeau après la période japonisante – et malvenue – de Morvan & Munuera (2004-2008).

A tout berzingue…

Associé à une esthétique irréprochable, le scénario est à l’avenant. Les temps morts n’existent pas, les dialogues sont généralement bons, même si l’on peut parfois regretter quelques propos moralisateurs. Mais après tout, il s’agit d’une série estampillée “jeunesse” (dans laquelle on voit tout de même Pacôme et sa copine Blair au lit après l’amour. hum…) Certains voudront sans doute aussi créer un début de polémique en critiquant le fait que les Allemands sont présentés comme des méchants contre leur gré (parce qu’en fait, ils ont été drogués !) mais il s’agit ici d’histoire de science-fiction (le comte sait créer beaucoup de choses à base de champignons) et non de récit historique. D’ailleurs, dans Le Patient A – dont l’action se déroule en 1941 – le souverain britannique est une souveraine (planche 8). Place à l’imaginaire, donc.

…mais quelques pauses

planche champi Champignac 2 : retour maîtrisé !

Malgré ses qualités évidentes, le rythme échevelé et l’action quasi-permanente font que la lecture de l’album est toutefois très rapide. Il y a pourtant quelques pauses intéressantes, la plus intéressante – et drôle – étant celle où Pacôme explique à Blair comment il a échoué à résoudre un simple problème d’arithmétique pour devenir employé de mairie tandis que ce brave Duplumier y est parvenu, lui.

Au bout du compte, Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, comte de Champignac poursuit ses aventures guerrières dans un album encore une fois élégant, teinté certes d’un brin de fantaisie, mais auquel il manque tout de même encore quelque chose pour que le mélange soit totalement satisfaisant. Peut-être que si on n’était pas encore une fois plongé dans l’univers de la seconde guerre mondiale…