Critique « Pays Bonheur » : Le parcours d’un migrant à la recherche d’une vie meilleure

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Pays Bonheur Crédit photo : Nathan Dan

Pays bonheur offre un regard direct sur le parcours d’un migrant, depuis son pays d’origine jusqu’à ce territoire idéalisé qu’il appelle le « pays bonheur », symbole d’un avenir espéré et d’une promesse de dignité.

Quelle est l’histoire de Pays Bonheur ?

Le récit, porté à la première personne, place le spectateur dans une proximité immédiate avec le protagoniste, l’invitant à traverser avec lui les étapes d’un départ imposé par l’absence de perspectives.

Le spectacle déroule avec précision les différentes phases de l’exil : l’annonce brutale qu’il n’y a plus d’avenir au pays, la rencontre avec un passeur aux intentions troubles, les dangers du trajet, la peur constante et la désillusion. Par une parole simple et incarnée, le personnage donne à entendre ses sensations, son ressenti intime, ses espoirs comme ses désillusions.

Ce qu’on a pensé de cette pièce.

L’arrivée dans le pays de destination marque un basculement. Loin des images idéalisées, le migrant se découvre relégué au statut d’étranger, sommé de rester invisible, de ne pas exister pleinement. Le spectacle met en lumière les réalités de l’humiliation quotidienne, du racisme et de l’exclusion, révélant la violence d’un accueil qui refuse l’altérité.

La scénographie minimaliste accentue la force du propos, elle recentre l’attention sur le corps et la parole, et fait écho à la condition du personnage, désormais privé de lieu, de repères et d’appartenance.

Le « pays bonheur » se révèle alors comme un espace de désenchantement, où l’exilé comprend qu’il n’a plus de chez-lui, qu’il est devenu un être de l’entre-deux, de nulle part.

Dates : Du 08/01 au 02/04
Horaire : Les jeudis à 19h
Lieu : Guichet Montparnasse
Durée : 1h10
Genre : Seul en scène
Distribution : D’après Emmanuel Darley, Jeu & Adaptation de Thierry de Pina, Production Ah le Zèbre !

Crédit photo : Nathan dan