Plongée au cœur de la règle d’or de la Ndragheta, l’omerta.

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La mini-série anglo-italienne The Good Mother créé par le Britannique Stephen Butchard est inspirée par l’enquête du journaliste Alex Perry. Disponible sur Disney +, elle a été primée au festival du film de Berlin. La coproduction anglo-italienne aurait pu s’intituler, protéger l’argent à tout prix.

Elle met en scène le courage des femmes qui ont brisé la règle tacite l’omerta qui régit le milieu du crime organisé.

La jeune substitue du procureure Alessandra Cerreti (Barbara Chichiarelli) qui vient d’être nommée en Calabre. Pour marquer son arrivée. Elle décide de s’attaquer à la redoutable mafia calabraise, la Ndrangheta. Afin de parvenir à son objectif, elle cible les femmes du clan. Jusqu’à présent, elles vivaient dans l’ombre méprisante des hommes pour qui l’omerta est la règle à ne pas transgresser. Cette alliance féminine visant à détruire l’organisation de l’intérieur va se faire au péril de leur vie.

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Léa Garofalo (Micaela Ramazzotti) et sa fille Denise Cosco (Gaia Girance)

Une histoire racontée de main de maître.

The Good Mothers qui inspire d’événements réels, nous entraine dans l’une des mafias les plus secrètes et les plus influentes du monde. La série nous montre la place des femmes dans cette organisation machiste où elles sont mariées à 16 ans et reléguées aux tâches ménagères de bonnes épouses et de mères. Parfois elles sont en charge de la collecte du racket des commerces comme le personnage de Giuseppina Pesce (Valentina Bellè). Mais leur seul droit est celui du silence. On est constamment au niveau des personnes qui font prospérer l’organisation au quotidien. Ce sont elles les plus exposés mais ne sont pas les plus riches. Les familles vivent dans des maisons modestes loin de l’image véhiculée par le cinéma du mafieux richissime. 

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Giuseppina Pesce (Valentina Bellè)

La série parvient très bien à mettre en lumière l’aspect de clan familial qui rend la Ndrangheta si secrète. Il n’est pas question de fusillade ou de course poursuite palpitante. On découvre une facette très méconnue de cette organisation où la loi du silence prime sur tous y compris sur la famille. D’ailleurs, on ne voit jamais les chefs de l’organisation. C’est d’ailleurs un point positif de The Good Mothers ou la séparation des clans et des sphères d’influence et très bien défini.

Les femmes au centre du jeu.

La série doit sa réussite à son casting et aux faites que les hommes soient relégués au second plan et aux mauvais rôles. On entre dans l’histoire avec une femme qui aspira à une vie libre et indépendante. Elle a décidé de s’émanciper en se rangeant du côté de la justice pour quitter les carcans d’une organisation méprisante. Le personnage de Léa Garofalo (Micaela Ramazzotti) représente cet antagonisme entre tradition et modernité. Son mari, Carlo Cosco (Francesco Colella) a passé plusieurs années en prison à cause de son témoignage. Cependant, dans la mafia, la trahison n’est jamais pardonnée. 

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Carlo Cosco (Francesco Colella) et sa fille Denise Cosco (Gaia Girance).

Pensant que le temps a fait son œuvre, elle retourne voir ce dernier avec sa fille pour qui elle a fait tous ça. Sa disparition soudaine va faire prendre conscience à sa fille, Denise Cosco (Gaia Girance, Lila dans la série l’amie prodigieuse) de la dangerosité de la Ndrangheta et en particulier de son père prés à tout pour protéger l’organisation. The good Mothers parvient très bien à montrer le tiraillement de certaines femmes dont l’envie de vivre différemment leurs faits briser la première règle de l’organisation en témoignant contre les hommes qu’ils soient leurs pères ou maris. Les envoyer en prison pour protéger leurs enfants de cette emprise et un devoir moral pour ses femmes élevées pour être de bonnes mères. La série arrive à montrer l’effritement d’une tradition sans cesse attaqué par la modernité grandissante du monde. 

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Denise Cosco (Gaia Girance).

 

The good Mothers s’inscrit dans la lignée de Gomorra. C’est à coup sûr une des meilleures séries de ce début d’année 2023.