Critique « Famous » de Lefa : un double album efficace !

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Disponible depuis le 10 juillet, Lefa est de retour avec Famous, la deuxième partie qui vient compléter son précédent album Fame, sorti en 2019  Ce dernier se transforme donc en un double album. Un album très attendu par les fans de rap. Le rappeur parisien, ancien membre du groupe Sexion d’assaut maintenant en solo, connaît une véritable renaissance depuis peu. Et il n’hésite pas à partager son savoir-faire avec la nouvelle génération. Mais que vaut réellement Famous ? Focus ! 

Un retour explosif

Véritable pilier du rap des années 2010, Lefa a décidé de se lancer en solo. Souhaitant ainsi égaler ses anciens frères d’armes, Gims et Black M. Ces derniers on connu un succès commercial impressionnant après que leur carrière ait pris un tournant pop. Monsieur Fall a tenté d’en faire de même pour son premier projet solo, mais la sauce n’a pas pris. Tant mieux, car cela a permis au rappeur de revoir sa formule et travailler sa direction artistique. De cette mûre réflexion sont nés de très bons projets comme Fame ou 3h du mat. Des albums très bien travaillés pour correspondre aux sonorités actuelles.

Lefa est surtout connu pour son franc-parler et sa critique acerbe de la société. En effet, son œil affûté et sa plume aiguisée lui permettent de dresser le portrait des vices de l’homme. Toutefois, dans cet album, il est avant tout question de célébrité. Quand certains clament les bienfaits de la vie d’artiste, Lefa prend du recul sur cette dernière et arrive à en voir les mauvais aspects. Etre une personne « famous » n’est pas de tout repos.

lefa mauvais Critique "Famous" de Lefa : un double album efficace !
Image issue du clip « Mauvais » de Lefa

Gérer sa notoriété

L’album s’ouvre sur le titre Anonymat dans lequel il dit ceci « Fuck fame, j’préfère garder l’anonymat, jamais rêvé d’être connu, moi ». Comme si la notoriété était un poids trop difficile à porter. En effet, dans la célébrité, on peut y voir essentiellement les bons côtés comme les invitations dans les coins huppés et les flashs des paparazzis, mais tout cela vient aussi avec son lot d’inconvénients. Au point que Lefa aurait préféré ne jamais être célèbre. En fait, le problème c’est que l’on ne sait plus si les gens nous aiment pour ce que l’on est ou s’ils sont là simplement pour servir leurs intérêts. Dans Interlude, il se confie en disant : « Depuis qu’j’suis famous, ça m’parle avec respect ». Pour mettre en lumière le fait que s’il ne l’était pas, les gens l’auraient traité différemment. Une parfaite antithèse qui caractérise cet « homme de l’ombre ».

De ce fait, Famous est assez sombre dans les sujets abordés. Ce qui contraste avec cette pochette d’album faite d’or. Une réalisation signée Koria. En somme, l’album est une critique teintée de cynisme sur la part noire de l’être humain : l’attirance par tout ce qui brille. Cependant, on tourne assez vite en rond dans l’album. Mais heureusement pour nous, Fall est très bien accompagné.

Faites place aux invités !

En effet, Famous n’est pas en reste en matière de featuring. Dans l’ordre, on retrouve : SCH, Leto, Bosh, PLK, Laylow ainsi que Josman. Pléthore d’artistes, tous de la nouvelle génération. On peut y voir une sorte de passage de flambeau de la part de Lefa en s’entourant de personnes qui feront la musique de demain. De plus, c’est un honneur pour eux, qui ont sûrement grandi en écoutant les couplets de Lefa lorsqu’il rappait avec la Sexion. D’ailleurs, PLK reconnaît Lefa comme une réelle source d’inspiration. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les invités ont respecté l’hôte. Les feats sont pour la plupart réussis. Mention spéciale pour le couplet de Laylow dans Elle aime.

Pour finir, ce double album est efficace. Bien sûr, comme dans tous les doubles albums, il y a du déchet, mais l’ensemble reste très jouissif. De plus, en invitant le top de la nouvelle génération, Lefa arrive à se galvaniser et se renouveler avec aisance. Famous se présente donc comme un incontournable de cet été.