Star Wars Visions saison 2 : l’éveil de la force

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star wars vision saison 2
Star Wars vision saison 2

La première saison de la série Star Wars visions a constitué une très belle surprise. Cette œuvre anthologique (voir ici notre critique) propose des courts métrages d’animation revisitant, explorant, développant la mythologie Star Wars. Inspirés, décalés, originaux, ces épisodes ont été une vraie réussite ce qui explique l’attente suscitée par la sortie de la suite.

Une plongée dans la diversité de l’animation

Espagne, Chili, France, Irlande, Corée du Sud, Inde, Japon, Royaume-Uni, Afrique du Sud, voici les pays dont sont issus les studios qui ont collaboré à cette nouvelle anthologie. C’est une grande différence par rapport à la saison précédente qui était gérée par des studios japonais. Ceci laisse d’autres sensibilités, d’autres influences s’exprimer et s’emparer de l’univers de Georges Lucas. Tel un immense livre ouvert, le monde de Star Wars s’enrichit de ces nouvelles visions.

Les studios convoqués utilisent des techniques très diverses. La stop-motion numérique fait son apparition (Chanson d’Aau, Je suis ta mère) à côté de techniques plus classiques telle l’animation 3d style Clone Wars (Les Bandits de Golak) ou la 2D (La Caverne des hurlements). Notons enfin l’irruption de styles très originaux et jamais vus dans le monde de Star Wars: celui des Années Folles (L’Espion qui dansait), le pop art fait de touches de peinture à mi-chemin entre l’impressionnisme et le pointillisme. Le spectateur est surpris en permanence, un effet renforcé par le fait que deux épisodes successifs ne se ressemblent pas techniquement.

star wars vision saison 2
Star Wars vision saison 2

Star Wars Visions saison 2 : multiplicité des influences

Cette seconde saison rend d’abord hommage à l’œuvre originelle. La pré-logie, notamment La Menace fantôme est citée dans l’épisode Je suis ta mère. La trilogie originale ensuite, L’Empire contre-attaque, Le Retour du Jedi, inspire par exemple l’épreuve de la grotte hantée dans le second épisode. L’importance des cristaux Kyber dans la série évoque Rogue One tandis que de nombreux épisodes lorgnent du côté de Star Wars Rebels.

Les histoires multiplient aussi les clins d’œil au 7ème art et à la littérature. D’abord par leurs titres : Voyage au bout des ténèbres/ de l’enfer ; L’Espion qui chantait/qui m’aimait ; La Caverne des hurlements/les hauts de Hurlevent. Par leur style ensuite : film d’espionnage/résistance, le western (Les Bandits de Golak), l’univers de Miyazaki (La Chanson d’Aau), le cinéma Indien (Les Bandits de Golak). Des références intelligentes qui viennent enrichir la thématique originale.

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Une grande variété de tons au service de deux grands thèmes

Deux thèmes récurrents se retrouvent tout au long de la série Star Wars Visions. Le premier se concentre sur la découverte de la force et toutes ses conséquences : la malédiction (Les Bandits de Golak), la déstabilisation (La Caverne des hurlements), la difficulté de choisir vers quel côté basculer (Voyage au bout des ténèbres). Le second développe l’esprit de révolte (Le Trou ; Les bandits de Golak ; Dans les étoiles ; L’Espion qui dansait ; Sith). Seul l’épisode Je suis ta mère est à part. Une telle unité sert la cohérence de l’ensemble.

Les épisodes offrent, en outre, des ambiances diverses. La série propose par exemple un récit d’horreur, La Caverne des hurlements. Nous trouvons aussi des contes oniriques (La Chanson d’Aau) ; des récits politiques – Le Trou, L’Espion qui dansait -. L’épisode Sith offre une magnifique métaphore artistique de la force tandis que l’histoire de Je suis ta mère est une pure comédie. Enfin, dans L’Espion qui chantait, le spectateur est plongé dans le Paris des Années Folles symbolisé par le monde du Cabaret. Cette myriade d’ambiances étonnantes et inspirées renforce la force évocatrice de l’univers Star Wars.

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Star Wars Visions, saison 2 : un ordre de diffusion particulier

Les producteurs ont fait un choix qui se comprend. Il s’agit d’alterner des épisodes en fonction de leur technique et non en fonction de leur histoire. Ceci amène les histoires réalisées en Stop Motion à succéder à celles produites en 3D et en 2D. Cette alternance maintient une surprise visuelle permanente.

Mais cette construction a deux défauts. Elle crée d’abord un effet de répétition en enchaînant des épisodes centrés autour de la même thématique. Elle provoque aussi un déséquilibre émotionnel. Les épisodes les plus marquants – Sith ; Voyage au cœur des ténèbres, La Caverne des hurlements, L’Espion qui chantait – sont situés dans les deux premiers tiers de la série. Ce sont donc les histoires les moins fortes, en termes de contenu, qui viennent clore cette anthologie.

Cette seconde saison de Star Wars Visions réussit à reproduire le miracle de la première. Toujours aussi originale, elle confirme le potentiel de ces séries anthologiques et l’intérêt de confier l’œuvre de Georges Lucas à des artistes inspirés. Retrouvez l’intégralité de cette saison sur Disney Plus.