La Biennale Internationale du design de Saint-Etienne nous interroge sur « Les Sens du Beau » !

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Dernier week-end pour profiter de la neuvième édition de la Biennale Internationale du design. Après la Biennale, Saint-Étienne reste la ville du design par excellence avec ses designers, son école supérieure de design, sa Cité du design de renommée internationale sans oublier ses entreprises innovantes.

 

Léa, de l’équipe JustFocus vous propose son compte-rendu d’une journée inédite, enthousiaste et pleine de variété !

La thématique : Les Sens du beau.

La neuvième édition de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne, qui se tient pendant un mois du 12 mars au 12 avril 2015, interroge l’importance des formes et les sens que celles-ci donnent aux fonctions, aux usages ou à la qualité de vie. Quelles valeurs sont véhiculées par l’esthétique ? Pour quelles intentions, pour quels desseins ? Que disent les formes produites sur les modes de vie, les usages et les pratiques d’une société ? Que murmurent-elles sur l’état du monde ?

À une époque où la production industrielle s’est encore plus largement mondialisée, comment s’accorde le besoin d’identité de chacun avec les signes de plus en plus homogènes produits par le design ? Cette discipline peut-elle libérer le désir et l’identité pour les porter vers d’autres ambitions ? Comment concilier ces identités avec celles produites par les marques ? Quelle part le design prend-il en charge dans l’expérience esthétique de l’humanité ? Comment cultiver la pluralité des formes et des expériences ?

La Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2015 donnera à voir à tous ses publics (designers, entreprises, étudiants, scolaires, grand public), des objets, des services, des équipements, des environnements qui proposent une expérience sensible. L’enjeu de cette Biennale est de montrer que d’autres voies sont possibles que celles monotones et répétitives produites par la globalisation : ce sera l’intention des commissaires et scénographes que de faire découvrir et ressentir ce que le geste esthétique peut offrir.

La Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2015 déploiera, pendant un mois, plus de 60 évènements et expositions sur tout le territoire de Saint-Étienne Métropole ainsi que des résonances sur le Pôle métropolitain. C’est un évènement produit par la Cité du design, soutenue par la ville de Saint-Étienne, Saint-Étienne Métropole, la Région Rhône-Alpes et le ministère de la Culture et de la Communication.

L’Essence du beau.

 

L’Essence est la nature intrinsèque ou la qualité indispensable d’une chose qui en définit son caractère. En réponse à l’invitation de commissariat par l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne, notre proposition, spécialement conçue DSCN9765pour répondre à la thématique générale « Les Sens du beau » de l’édition 2015 de la Biennale internationale design Saint-Étienne, réduit le large spectre de ses interprétations pour une interrogation plus fondamentale et en approfondit de ses éléments et potentialités. Cette exposition questionnera le design en tant que pratique à travers une sélection de projets de la jeune génération de designers diplômés d’écoles européennes de design.

L’Essence du Beau montre les différentes possibilités de donner forme à une idée, de sa première expression sur le papier à sa concrétisation finale, en tant que produit prêt à satisfaire les besoins de consommateurs, tout en passant par la nécessaire confrontation aux recherches techniques et au choix des matériaux inhérents à la phase de prototypage. Le visiteur sera immergé dans un dictionnaire composé de produits, un cabinet de curiosités organisé, révélant un certain multiculturalisme grâce aux divers concepts et objets présentés. Le but est de stimuler la perception de chacun grâce à un parcours inhabituel montrant des représentations d’idées, reposant également sur l’impact visuel/physique des projets, afin de proposer une réflexion sur nos habitudes et développer notre curiosité. Par l’identification des thèmes majeurs étroitement liés à l’esthétique, la fonctionnalité et l’usage, cette vision possible permettra de découvrir les attentes, les préoccupations et les propositions probables de demain. Le design est ici exposé non seulement comme un résultat, mais aussi comme procédé répondant à une question, un moyen de transformer une idée en solution, réelle ou fictive comme la beauté.

Hypervital

DSCN9732Dire et agir… trouver l’accord parfait, l’équilibre dans la turbulence. Nous sommes dans une période de très forte créativité, d’inventions et de productions intenses mais aussi de prises de résolutions inassouvies qui tentent toujours de réorganiser le monde face à notre propre déprédation. Considérant le design comme un langage, nous avons la nécessité de construire un futur pragmatique comme nous avons l’obligation de rêver les possibles sur la base de vérités nues. Hypervital révèle la réalité dynamique d’un design au métabolisme plus énergétique qu’impotent ou unipotent. Elle organise par la combinaison d’une esthétique de la perception et du dévoilement, la volonté de réunir nos idées, nos gestes et nos usages autour de notre regard… Il nous faut améliorer le réel et évoquer les fictions d’une Renaissance. Il y a quelques mois, un article du Guardian se faisant écho d’une étude du Mathématicien Safa Motesharrei et d’une équipe de chercheurs en sciences sociales financée par la Nasa. Cette onde de choc médiatique évoquait l’ensemble des facteurs qui mèneraient inévitablement à un changement de notre civilisation industrielle. Le rapport intitulé Human and Nature Dynamics (HANDY): Modeling Inequality and Use of Resources in the Collapse or Sustainability of Societies insiste sur une multitude de critères sur lesquels nous devons nous pencher pour peut être modifier nos comportements. Pour éviter les fatalismes en tout genre et le catastrophisme sans retenu il faut avant tout se détacher des certitudes et des modèles dont le monde est pétris pour renouer avec l’humain. Hypervital se construit sur l’analyse d’un monde bousculé par ses propres pratiques, ses découvertes, ses idéaux et ses manquements.


« Tout le monde pense à changer le monde mais personne ne songe à se changer soi même »…
Tolstoï

 

L’art de concilier l’esthétique et l’utile !

 

Pâtes de la biennale

La Biennale a également une volonté pédagogique, une forme n’est jamais le fruit du hasard, ainsi on apprend que les différents types de pâtes ont été conçues pour être préparées avec des sauces spécifiques.

Dans notre société, le design est désormais omniprésent. Il vise à concilier esthétique et utilité, ce qui explique que cet événement soit de plus en plus populaire notamment dans une ville qui a connu un grand passé industriel.

De Lyon à Firminy en passant par la Corée …

 

La Corée, invitée d’honneur grâce au réseau des villes créatives UNESCO de design, présentera ses jeunes talents sous le commissariat de Kyung Ran Choi.

Cette 9e édition révèlera de vraies surprises grâce à un grand nombre de productions spécifiques qui y seront donc dévoilées pour la première fois. Et la Biennale se déploiera dans différents lieux emblématiques. À Saint-Étienne d’abord, avec la Cité du design, le site Manufacture, la Bourse du travail, La Plateforme, l’Office de tourisme, l’Amicale Laïque Chapelon, le Musée de la Mine, le Musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, et enfin Musée d’Art et d’industrie. À Firminy au site Le Corbusier et à l’Église Saint-Pierre. Et pour terminer à Lyon sur le Plateau de la région Rhône-Alpes.

Focus sur une exposition : Vous-avez dit bizarre ?

DSCN9796L’exposition Vous avez dit bizarre ? explore la notion du grotesque contemporain à travers la sélection d’une quarantaine de designers. Codirigée et co-scénographiée par l’artiste néerlandais Bart Hess et l’historienne d’art Alexandra Jaffré, elle réunit des projets de design qui jouent sur les codes du style grotesque pour montrer les implications sociales de nos comportements parfois excessifs. Le grotesque est communément considéré comme un caractère ridicule et exagéré. Cependant, son champ sémantique, généreux, mouvant et évolutif, permet de couvrir le territoire du ridicule à l’absurde sous les traits de l’humour, de la moquerie ou de prendre les formes du malaise. Il questionne bien au-delà des valeurs transmises comme la beauté ou le bon goût : il nous fait prendre conscience des vices de notre temps. Deux directions traditionnelles du style grotesque structurent le parcours : le grotesque ludique avec un monde imaginaire lié à l’enfance, avec ses couleurs, ses formes et ses plaisirs, et le grotesque effrayant qui se nourrit des peurs des adultes, plus sombres, plus tourmentées. Les frontières sont cependant plus poreuses qu’elles n’y paraissent. Les visiteurs connaissent des émotions riches et changeantes, puisque place est offerte à la liberté des réactions et des réflexions. Peu importe l’apparence du grotesque, ludique ou effrayant, il nous pousse à nous questionner non seulement sur les normes esthétiques mais aussi sur nos comportements de super-consommateurs et sur notre ultranarcissisme, à travers notre relation ambiguë à l’animal ou nos interactions sociales et émotionnelles si peu évidentes. Le principe de distanciation provoqué par l’exagération permet aux visiteurs de réfléchir sur nos vices contemporains attachés à nos désirs jamais satisfaits et sur une anxiété aujourd’hui globalisée.

Retrouvez tout le programme de la Biennale sur le site officiel et faites nous partager vos impressions sur cet événement !