Mort d’Alan Parker : retour sur l’itinéraire d’un génie du cinéma

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C’est une mauvaise nouvelle pour le monde du cinéma. Alan Parker, réalisateur britannique emblématique, est mort le 31 juillet dernier. C’est dans un communiqué publié par sa famille que l’on a appris la mort du réalisateur de Midnight Express. Pour l’occasion, retraçons la brillante carrière de ce géant du cinéma. 

Alan Parker : celui qui était né pour tout bien faire

Parker est né à Islington en 1944. Travaillant d’abord dans le milieu de la publicité, il décida de se mettre à l’écriture de scénarios et réalisa plusieurs courts-métrages. Quelques années plus tard, il dirige son premier film : Bugsy Malone ; l’histoire d’un jeune engagé dans un salon clandestin et qui se querelle avec la bande de Dan le Dandy.

Ce film est au début critiqué, car le casting n’est composé que d’enfants. Mais qui aurait pensé à faire ça ? Surtout qu’il est difficile de diriger des enfants en tant que comédiens. Cette œuvre va par la suite recevoir un grand nombre de critiques positives alors que l’audience visée était restreinte. D’ailleurs, ce film sera récompensé de 5 prix dont un Golden Globe.

Par la suite, il réalisa en 1978 ce qui sera peut-être son film le plus culte : Midnight Express ; l’histoire d’un étudiant américain contrebandier en Turquie qui va endurer 5 ans de prison. Comme son prédécesseur, le film fut une vraie bombe à retardement qui ira jusqu’à être nominée 6 fois aux oscars.

Midnight Express

De Angel Heart jusqu’à Aux bons soins de Kellogg, Alan Parker n’a pas peur de changer de registre, passant du thriller à la comédie. C’est un artiste versatile qui n’hésite pas à toucher à tout.

Un réalisateur qui n’avait peur de rien

Alan Parker est aussi connu pour son côté franc et ne craignait pas de montrer des images qui fâchent. Il a d’ailleurs subi une vague de controverses. Avec son film Midness Express, il fut vivement critiqué pour avoir dénigré le comportement des Turcs. Ce film sera d’ailleurs interdit en Turquie jusqu’en 1993.

Il n’hésite pas à parler des sujets sensibles comme la ségrégation aux Etats-Unis dans Mississippi Burning (qui est d’ailleurs ressorti récemment dans certaines salles françaises) ou bien la peine de mort dans La vie de David Gale. Alan Parker a aussi confronté ses films au sujet de la psychiatrie, notamment dans The Wall où le personnage principal souffre de schizophrénie.

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Mississippi Burning

Des prix à foison

En un demi-siècle, le maître du 7ème art a remporté près de 19 prix dont 2 Oscars, 6 Golden Globes et quatre Bafta Awards. Il a notamment reçu le Grand Prix du Festival de Cannes pour Birdy en 1985 et le BAFTA du meilleur film en 1991. Un de ses plus grands succès fut Fame. Ce film a décroché six nominations aux Oscars pour le scénario, la partition, le montage, le son et deux pour la chanson.

Comment la musique a accompagné sa carrière

Le maestro du cinéma est aussi connu pour avoir mis la musique au centre de ses œuvres cinématographiques. Comme dans Pink Floyd : The Wall, accompagné de Peter Gabriel dans Birdy. On citera également Madonna dans Evita. Madonna, a-t-il déclaré, n’était pas la personne la plus facile avec qui travailler, mais il a trouvé un moyen de tirer le meilleur d’elle.

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L’affiche du film Evita

La musique est une de ses principales inspirations notamment dans Fame, une comédie musicale qui retrace la vie d’élèves de la High School of Performing Arts de New York au cours d’une année scolaire. Un spectacle aux musiques envoûtantes dont la bande-originale (Flashdance) est interprétée par Irene Cara.

Sans oublier Les Commitements, qui évoque la vie de jeunes Irlandais des classes populaires qui souhaitent former un groupe de soul. Une vraie ode à la musique et à ceux qui la produise. Des performances à couper le souffle, pour la plupart improvisées : « Le casting a improvisé comme un fou, battant le record de la plupart des jurons utilisés dans un film » se confie Alan Parker lors d’un interview chez The Guardian

La chanson originale du film Fame

L’éternel insatisfait

Quand on sait tout bien faire, c’est certainement que l’on n’est jamais satisfait par son travail. Étonnant venant de ce réalisateur de renom, qui malgré la qualité de ses œuvres trouvait toujours un mot à redire. Par exemple, pour le film The Wall : Pinkfloyd, un chef d’oeuvre devenu assez vite un classique, il le dénigre en disant que ce long-métrage :

« attaque des sens, qui ne m’a pas donné, de toute façon, en tant que spectateur, la chance de m’impliquer. »

Avec Alan Parker, c’est un monument de réalisation qui s’en va. Un monument qui nous laisse une filmographie riche, mais qui en partant, clôt ère du cinéma britannique.