Le Labyrinthe – Le Remède Mortel : retour sur les deux précédents opus

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En 2012, Francis Lawrence a lancé avec Hunger Games une véritable mode : les blockbusters young-adults. Le genre s’est ensuite dérivé avec de nombreuses sagas plus ou moins réussies de Divergente à La 5ème Vague en passant par The Giver. À l’heure actuelle, puisque Hunger Games est arrivé à son terme, seule la saga Le Labyrinthe parvient à garder la tête hors de l’eau avec la sortie ce mercredi du troisième opus. Wes Ball est de retour derrière la caméra pour diriger sa petite équipe d’adolescents. 

Le Labyrinthe (2014) 

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Souvent, ces films partent d’un concept intéressant : Hunger Games et son soulèvement révolutionnaire, Upside Down et son monde à l’envers, The Giver et sa société uniforme, etc… Des idées lumineuses qui sont bien souvent sous exploitées. Le Labyrinthe repose lui aussi sur un concept bien défini. Les personnages se réveillent enfermés dans un immense labyrinthe dont on ne s’échappe pas. Se développent la notion d’enfermement et la création d’une société hiérarchisée pour tenter une évasion suicide. Le traitement n’est pas réellement novateur avec l’arrivée de l’élu qui va sauver ses pairs. Rien de bien étonnant donc, mais une sympathique bande d’adolescents décidés à s’élever contre une injustice sociétale. Bah oui, parce que comme dans tous les films du genre, il y a un grand aristocrate qui tire les ficelles. Il y a forcément un complot planétaire contre ces héros qui vont devenir la coalition rebelle contre le pouvoir en place. Un traitement classique donc pour ce survival, qui offre quelques belles séquences d’action.

Le Labyrinthe : La Terre Brûlée (2015)

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Un an plus tard, Wes Ball revient directement avec la suite de son blockbuster pour adolescents. Les héros ont quitté le labyrinthe et sont récupérés par les méchants dirigeants, qui vont les entraîner à devenir de bons petits soldats. Le labyrinthe devient l’infrastructure de WICKED, l’organisation à l’origine des problèmes du groupe de héros, un dédale de couloirs duquel ils devront s’échapper. Le titre perd donc de sa légitimité, mais saga oblige, on reprend le même terme en y ajoutant un sous titre banal pour donner du sens à un nom qui devient un argument de vente. Plus grand chose à voir avec un labyrinthe dans cette suite puisque Thomas et ses amis sont confrontés à une société défaillante, aidés par une rébellion à la Star Wars, planquée dans le désert. Mais le summum reste encore l’apparition d’espèces de zombies étranges qui se pointent comme des fleurs. Le Labyrinthe, comme beaucoup de ces sagas, commence à dériver de plus en plus loin, perdant sa crédibilité, son essence, pour devenir une saga qui ratisse large et cherche à toucher à tout. Pourtant divertissante, cette suite perd malheureusement son concept, celui du labyrinthe.

Les young-adults : une mode qui se perd 

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Depuis Hunger Games et Twilight, ce genre cinématographique s’est totalement démocratisé et a même pullulé. Un souffle qui a créé de nombreuses franchises, des œuvres souvent bancales, dans tous les styles. Dans la science fiction (Les Âmes Vagabondes), dans le fantastique (Upside Down), dans la mythologie (Percy Jackson) et même dans l’horreur avec La Cinquième Vague. Pour autant, le genre n’a jamais réussi à totalement exploser et les sagas lucratives sont relativement rares. À part Hunger Games et Twilight qui sont arrivées au bout de leur franchise, les petits frères de ces sagas peinent à convaincre suffisamment pour s’étirer dans le temps. Nombreux sont les one shots, qui resteront des bases de sagas qui ne verront jamais le jour. D’autres comme Divergente, perdent du public à chaque épisode à tel point que le 4ème opus ne sortira pas.

La mode des young-adult est donc déjà finie ? Elle aura duré dix petites années. La hype retombe à cause d’un manque cruel d’innovation. Chaque saga se ressemble énormément : des jeunes, un messie, une menace quelconque, une société pourrie, et une rébellion naissante. Cette monotone recette a même envahi les films censés être plus matures comme le récent Warcraft de Duncan Jones qui prenait parfois des airs de young-adults. Pour autant, le genre semble avoir lassé le spectateur, et les adolescents de la dernière décennie sont aujourd’hui devenus des adultes. Il devient donc difficile de faire durer une saga teen-movie dans le temps. Le Labyrinthe est un des derniers vestiges de ce style à l’agonie qui sera peut-être relancé avec des œuvres plus ambitieuses telle que Mortal Engines, produit par Peter Jackson. Le secret du genre, c’est qu’un teen-movie doit d’avantage être générationnel dans son propos et son traitement, plus que par une écriture paresseuse qui se repose sur le simple concept d’un groupe de jeune. 

On ne sait pas encore combien d’épisodes de la saga Le Labyrinthe sont prévus, mais en attendant Wes Ball revient ce mercredi avec un troisième opus.