Critiques de L’Abbé Pierre – Une vie de combats, Le Ravissement et La Salle des profs

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L’Abbé Pierre – Une vie de combats – « Est-ce que je laisse un monde un peu meilleur derrière moi ? »

Évocation de la vie de l’abbé Pierre en commençant par la genèse de son héroïsme avec ses agissements dans la Résistance.

Je reproche souvent une approche excessivement hagiographique aux biopics, mais ici, comment faire autrement pour quelqu’un dont les mots d’ordre ont toujours été générosité, altruisme et abnégation et qui mériterait amplement d’être canonisé ? Ce n’est aucunement du cinéma sulpicien. Le métrage revient sur des pans méconnus de sa vie comme son amour pour Lucie. De plus, le message de l’homme est encore affreusement effectif. Néanmoins, cette vision est trop prosaïque pour ce héros qui a vécu dans l’indigence, peut-être pour mieux coller à l’image de l’ecclésiastique.
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Le Ravissement – « Je me suis longtemps demandé si je n’étais pas complice »

Lydia, maïeuticienne, abouche Milos qui ne souhaite pas d’une relation pérenne. Sa meilleure amie est parturiente. Elle s’attribue la filiation de la fille de son aminche auprès de celui-ci.

J’ai été ébaubi par le titre que j’ai, dans un premier temps, considéré dans le sens béatitude, avant de m’apercevoir que c’était peut-être aussi une autre acception, celle de rapt. Iris Kaltenbäck qui ne condamne jamais la protagoniste, signe un splendide premier métrage allocentriste avec des personnages tellement fulgineux qu’on a vraiment des difficultés à deviner ce qu’ils vont faire. L’éclatante Hafsia Herzi rayonne d’un bout à l’autre dans ce rôle de mère faussaire.
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La Salle des profs – « On pourrait engager un fumeur de pipes »

Vu que les résumés sont assez feutrés, je décide donc d’en narrer davantage : un maraudage est commis par la secrétaire de l’administration à un professeur, mais c’est ici que tout dérape notamment avec son fils.

Les distributeurs étrennent en donnant accès à un film de ce cinéaste, car pour les autres, il fallait se contenter de les visionner sur Arte. À partir d’un larcin qui aurait pu être bénin, Ilker Çatak construit un thriller retors. Le métrage aborde frontalement la xénophobie larvée dans une Allemagne toujours sensible à cette problématique, la délation ou encore plus généralement du collapsus d’un système. Une héroïne pour laquelle on éprouve des sentiments manichéens qui deviennent plus nuancés graduellement se trouve démunie dans la scène finale.