La tête Haute, film d’ouverture du Festival de Cannes

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Le long-métrage, La Tête Haute ouvrait l’édition 2015 du festival de Cannes. 

C’est l’histoire d’un univers violent, triste, de la banlieue de Dunkerque. C’est l’histoire d‘un enfant, d’un adolescent, d’un jeune adulte, de son manque d’amour, de son manque de repères, de ses accès de violence et de son parcours avec le système judiciaire.

Malony est ce qu’on appelle un enfant difficile. Il se sent rejeté, mal aimé, pas aimé. Malony, c’est un enfant-adolescent, jeune adulte, qui parentalise sa mère déficiente dans son rôle de parent.

Comment détester sa mère, alors que toutes vos fibres veulent l’aimer ? Inversement comment aimer sa mère, alors que tout votre corps veut la détester ?
Comment ne pas lui en vouloir, alors que toutes vos fibres disent lui en vouloir ? Comment être un enfant ? Comment rester un enfant ? Quand on n’a plus de rêves.Comment être un enfant quand on a une mère-enfant ; une femme-enfant abimée par la vie, dépassée, qui aime à sa façon ses 2 enfants de 2 pères différents.

Catherine Deneuve dans le rôle de la juge pour enfants, qui arrive à être juste et présente dans son rôle, avec cependant ce qu’il faut d’émotion, tout en maintenant une distance nécessaire à l’exercice de son devoir de juge. Malony : Tout son corps hurle la souffrance. La souffrance de n’avoir pas reçu l’amour qu’il aurait souhaité recevoir, la souffrance de grandir, la souffrance d’aimer sans savoir comment aimer, la souffrance de vivre, sans savoir comment vivre.

Des structures administratives, d’accueil, de ré-insertion, d’accompagnement avec des accompagnateurs, des éducateurs. Parfois un peu documentaire, ce film nous montre leur travail. Et une question pointe : est-ce vraiment un travail ou faut il une véritable foi pour exercer ses talents dans ce milieu ? Tout est décrit avec simplicité, peut être trop. Les scènes sont parfois un peu répétitives. Il n’y a pas eu de parti pris de filmer du point de vue de la mère, ou du point de vue de la juge ou du point de vue du jeune. C’est un regard, juste un regard sur la vie, juste un regard sur cette vie.

Les événements se succèdent. Certains ne sont pas une surprise, voire sont même attendus et forment la description de la spirale de ce type de parcours. Une grande révélation que celle de Rod Paradot, dans le rôle de cet adolescent mal aimé et paumé. Il est touchant et il est juste dans sa violence. Il est touchant et il est juste dans sa tendresse.
Il est difficile de croire que ce cycle sans fin d’espoirs et de rechutes aura une issue heureuse. Il est difficile de croire que l’envie de vivre l’emportera sur l’envie de mort.

Néanmoins, ce film reste un très beau moment de cinéma.