Suivez le Capitaine Kaimann dans la suite de l’Incal

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Vous aviez adoré le Capitaine Kaïmann dans la saga de bd l’Incal ? Découvrez son origine dans une aventure en solo.

A l’abordage dans l’espace !

Capitaine Kaimann face à la bourgeoisie
Capitaine Kaimann face à la bourgeoisie

Dans les années 1980, le scénariste Alejandro Jodorowsky et le dessinateur Mœbius ont révolutionné la science-fiction en bande dessinée par la série l’Incal. Depuis, le scénariste a proposé plusieurs suites ou préquelles comme la Caste des Méta-Barons. Capitaine Kaimann est un des personnages créé avec Janjetov dans Suicide Allée, le dernier album de l’Avant Incal.

Capitaine Kaimann était un corsaire militant pour la rébellion des pauvres contre l’aristocratie de sa planète. mais il est désormais à la recherche de butin. Il conduit dans l’espace un vaisseau pirate non pas pour l’argent mais pour sauver sa vie. En effet, comme son nom l’indique, il souffre depuis l’enfance d’une malédiction le transformant progressivement en reptile. Il cherche des remède rares pour les tester. Cependant, en attaquant un vaisseau de croisière. Il provoque la colère du plus grand guerrier de Pétro. Au-delà de cette adversaire, l’avenir du Capitaine Kaimann semble très sombre. Son navire, l’Etoile mourante, est dévoré par la rouille. Son équipage est composé d’hologrammes psychiques, fantômes de ses amis tués.

En chemin, il rencontre Aurora. Cette femme du futur lisait son histoire et se retrouve personnellement impliquée. Pourtant sa vie est sur le point de disparaître : des pirates vont venir détruire le monastère où elle vit. Aurora et Kaimann sont confronté au même dilemme : doit-on se rebeller contre son destin ou accepter son sort ?

Une nouvelle pierre à la pyramide de l’Incal

Une vision sanglante du Capitaine Kaimann
Une vision sanglante du Capitaine Kaimann

Depuis une poignée d’année, les éditions des Humanoïdes Associés ont fait le choix de récit complet en un album avec des équipes créatives souvent anglo-saxonnes proposant un autre regard sur une référence de la bd franco-belge. On retrouve ici ce choix par deux artistes anglais. Le scénariste Dan Watters s’est fait connaître sur Batman et sur Lucifer, série se déroulant dans l’univers de Sandman.

Ce volume retrouve le code de l’Incal : cette élite rongée par l’ennui qui voit l’abordage du Capitaine Kaimann comme une agréable distraction. Persuadé d’être protégé, ils méprisent le corsaire. Le récit prend alors une dimension politique en critiquant l’élite. Watters propose aussi tout un passé au Capitaine Kaimann. Il est un voleur et un tueur impitoyable. Dans le feu de l’action, il ne semble pas éprouver de remord ou douter du bien-fondé de sa quête égoïste de guérison. Pourtant, seul, il revient sur son passé. Il est un exclu. Fils de roi, il a été renié en raison de sa situation de mutant. Lui-même a honte de sa métamorphose en cours. Il ne cesse de regretter la mort de son équipage à cause de lui. En rencontrant Aurora, il s’ouvre, mais on a du mal à voir ce que cette inconnue a pu lui faire pour le changer en un clin d’œil.

Le dessinateur et coloriste Jon Davis-Hunt a également travaillé pour DC Comics avant de proposer une rénovation du personnage de Bloodshot. Il donne de la majesté à l’arrivée d’un vaisseau. On se sent comme dans un film. Les éclaboussures de sang semblent nous gicler sur le visage. Le vaisseau évoque les immenses porte-conteneurs mal-entretenus qui vont de port en port sans que l’équipage pose le pied à terre.

L’idée d’héritage se retrouve dans Capitaine Kaimann qui est un récit emboîté dans un autre récit. la première page montre un jeune professeur qui choisit un livre pour faire plaisir à deux élèves passionnés. Le lecteur craint aussi la disparition de ces récits car la religion de cette institution impose de laisser les livres dans la bibliothèque jusqu’à ce que les vers rongent chaque page. Cependant, un retournement au début du livre montre la force des récits. Visuellement, on peut voir cet héritage par les tenues de l’aristocratie reprises de la noblesse européenne du XVIIIe siècle. On sent également les influences d’autres travaux d’Alejandro Jodorowsky quand il préparait l’adaptation (jamais réalisée) en film de Dune.

Toujours édité par Les Humanoïdes Associés, Capitaine Kaimann propose une suite de l’Incal autour des mêmes personnages et la même folie créative. Dans ce récit complet, une histoire d’amour devient une lutte à travers le temps entre l’oubli et le désir de vivre.

Retrouvez d’autres récits complets sur des personnages de l’Incal dans Tête-de-Chien et Mental Incal.