Critique de « Shadowman »: Le Dr Strange de Bliss éditions?

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A La Nouvelle-Orléans, Jack Boniface a perdu ses parents et se retrouve possédé par un esprit vaudou. Cela lui permet de voyager dans le monde des morts et d’avoir une force surhumaine. Cependant, il cherche à posséder son esprit. Jack tente de lutter mais fini par perdre face au démon. Découvrez notre avis sur l’intégral de Shadowman

Magie et super-héros, la potion parfaite pour Shadowman 

Cette intégrale de récits complets a été publiée en septembre 2019 par Bliss éditions. La magie bonne ou mauvaise est très présente. Le scénariste Andy Diggle utilise les stéréotypes sur La Nouvelle-Orléans, mais crée aussi des formes originales de magie : des munitions gravées de signes magiques, une auscultation magique, la cartomancie où la magie opère en dessinant une carte de géographie, etc…

Critique de "Shadowman": Le Dr Strange de Bliss éditions?
Un héros de retour d’entre les morts

Au fil des pages, on se rend compte que la réalité est souvent trompeuse. L’intérieur des lieux magiques est plus vaste, beau ou redoutable que l’extérieur. Un complot émerge à La Nouvelle-Orléans autour de Samedi. Comme le dit un fidèle du démon, « la foi c’est le pouvoir ». Assez courageusement, Diggle décrit la religion comme un virus séduisant les plus faibles. Parallèlement un autre complot est mené par la Confrérie, de puissants bourgeois qui veulent conserver leur pouvoir.

Un démon intérieur et national

Ce livre est le récit de la libération d’un individu. Jack Boniface a libéré son esprit mais il est resté dans le monde des morts pendant cinq ans. A son retour, il ne cherche plus à respecter les conventions ce qui choque ses alliés. Il emprisonne en lui un démon et se retrouve bloqué dans un autre monde, enchaîné dans le passé. Pour s’en sortir, Jack doit accepter la part sauvage et révolutionnaire du loa. Son esprit erre dans les corps des anciens Shadowmen sans qu’il puisse agir. Diggle déconstruit ainsi le récit national américain ou mondial en intégrant des éléments noirs. Ses ennemis ne savaient rien car ils avaient une vision tronquée du passé.

Un panthéon de dessinateurs

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Renato Guedes, un des dessinateurs au sommet

Le sommaire toujours aussi précis permet de repérer les différents dessinateurs. Stephen Segovia a un dessin réaliste et précis très agréable à suivre. De plus, les couleurs sont très variées et toujours justes. Par des visages grimaçants, des corps allongés et de multiples lignes visant la précision des matières, Adam Pollina correspond parfaitement à l’ambiance globale. Illustrant la partie jazz, Shawn Martinbrough a un style épuré. Renato Guedes réalise les épisodes six à onze avec un style super réaliste et beaucoup de jeux sur les textures. Il a souvent des angles déroutants.

Dans ce volume, le scénariste Andy Diggle réussit à donner une interprétation différente et personnelle de ce héros. Après avoir beaucoup subit dans les aventures précédentes, il le reconstruit en faisant une apologie de la liberté et de la rébellion. Les dessinateurs bien que très différents sont tous très talentueux.